Enclavé dans le département des Alpes-Maritimes, la Principauté de Monaco, avec ses 2 km² de superficie, est le plus petit État indépendant après le Vatican. C’est aussi le plus dense au monde (19 000 hab./km2) avec sa population de 36 686 résidents (source: Banque mondiale 2021). L’espérance de vie y est élevée avec une moyenne de 89 ans pour les femmes et de 85 ans pour les hommes. Tous les résidents et travailleurs monégasques, ainsi que leurs ayants droit, peuvent bénéficier de la sécurité sociale monégasque (CCSS) qui s’apparente au système français mais offre une prise en charge des soins plus avantageuse. Le pays est aussi réputé pour sa sécurité intérieure avec une très forte présence policière
45 000 travailleurs frontaliers
Il va sans dire que les Azuréens sont avantagés pour accéder au bassin d’emplois monégasque. Ils représentent la plus grande part des 45 000 travailleurs frontaliers qui font la navette chaque jour.En revanche, une installation sur le Rocher ne s’improvise pas et n’est pas accessible à toutes les bourses. Au-delà de trois mois de présence il est obligatoire de posséder une carte de résident en justifiant d’un casier judiciaire vierge, d’un logement de taille suffisante pour les besoins du foyer, de fournir un contrat de travail prouvant la source des revenus ou de disposer d’une épargne conséquente.
Les Français, à moins d’obtenir la double nationalité, sont soumis à l’impôt sur le revenu (qui n’existe pas pour les ressortissants monégasques) car un accord fiscal a été signé entre la France et Monaco. En revanche, personne ne doit s’acquitter de la taxe foncière ou de la taxe d’habitation. Le coût de la vie, en particulier du logement, est très élevé. L’accession à la propriété se négocie avec un prix moyen du mètre carré au-delà des 50 000 €. Quant au Graal, l’obtention de la nationalité monégasque – qui relève du pouvoir discrétionnaire du Prince souverain – elle nécessite d’avoir sa résidence principale depuis au moins au moins dix ans en Principauté après avoir atteint l’âge de dix-huit ans, même si des dérogations peuvent parfois être accordées.
Économie
L’activité industrielle, qui a connu une importante expansion après la Seconde Guerre mondiale, est en déclin depuis la dernière décennie. Dans les années 60, plus de 40% de sa population travaillait pourtant dans ce secteur qui contribuait même à la moitié du chiffre d’affaires déclaré en Principauté. Les données de l’Institut monégasque de la statistique et des études économiques (Imsee) précisent que les activités les plus impactées sur les dix dernières années ont été la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique (774 salariés en 2013 contre 488 en 2018), la fabrication de machines et équipements ainsi que l’industrie pharmaceutique.
À l’instar de la France, cette désindustrialisation s’explique par une tendance aux délocalisations pour d’évidentes raisons de coûts, mais aussi dans le cas monégasque par l’exiguïté de son territoire qui engendre des contraintes logistiques particulières et limite les surfaces nécessaires à l’activité industrielle. Cependant, en dépit des déconvenues de l’industrie manufacturière monégasque, d’autres pans du secteur subsistent bel et bien, notamment l’alimentaire, la cosmétique, l’industrie pharmaceutique, ou encore le textile de luxe.
> Le tertiaire, cœur de l’économie monégasque
Sans surprise, c’est bien le tertiaire qui booste le PIB monégasque. Dans son dernier rapport publié en 2021, l’Imsee relevait que « les activités scientifiques et techniques, les services administratifs et de soutien confort[aient] leur poids de premier contributeur du PIB de la Principauté, avec un poids représentant plus d’un cinquième du PIB total ». Toujours selon l’Imsee, en décembre 2021 le secteur privé de la Principauté comptait 56 999 salariés, soit une augmentation de plus de 2 000 salariés par rapport à l’année précédente, dépassant le niveau d’avant-crise sanitaire.
Travailler
Un étranger ne peut officiellement travailler à Monaco sans une autorisation octroyée par le Service de l’emploi, qui applique une priorité drastique à l’emploi pour les Monégasques et leur famille, les résidents de la Principauté ou les habitants des communes limitrophes ayant déjà occupé un emploi à Monaco. Il est utile de préciser que faire des études supérieures à Monaco et un stage dans une entreprise monégasque ne suffisent pas pour devenir prioritaire à l’embauche, il faut y travailler en tant que salarié au préalable.
Selon les données de 2021, le salaire médian se situe autour de 4 000 € à 4 500 € net par mois. Un avantage certain par rapport à la France mais la protection du salarié est bien moindre à Monaco car la législation facilite la rupture du contrat de travail, même en CDI, pour l’employeur et permet un renouvellement sans limite des contrats à durée déterminée. Autre inconvénient : même si la durée hebdomadaire de travail est fixée à 39 heures, une flexibilité importante est fréquemment demandée aux salariés. La construction représente plus de la moitié des missions temporaires, suivie du secteur de l’hôtellerie-restauration et de celui de la vente.
> Les secteurs qui recrutent
Les métiers les plus en demande actuellement sont les développeurs ou les chefs de projet en informatique et les experts en cybersécurité. Le pays recherche aussi des professionnels de la comptabilité et de l’audit, du conseil juridique, des aides-soignants, des infirmiers et des médecins de travail, des métiers d’aide à la personne, et tous les acteurs essentiels de la Construction. Les Français souhaitant trouver un emploi à Monaco peuvent aussi se tourner vers les métiers de l’hôtellerie-restauration, secteur ayant particulièrement pâti de la crise sanitaire en voyant bon nombre de ses effectifs s’en détourner. Les magasins haut de gamme sont aussi en demande constante de vendeurs spécialisés en capacité de répondre aux besoins d’une clientèle internationale fortunée et souvent exigeante. Les services personnels (coiffeurs, maquilleurs, assistants personnels ou coachs sportifs) offrent de belles opportunités professionnelles. Les postes à hautes responsabilités s’adressent souvent à des professionnels très expérimentés et bilingue, voire trilingue.
Étudier
Le système éducatif monégasque est similaire au système français avec toutefois des différences liées au standing du pays qui possède des infrastructures modernes et les moyens de recruter des enseignants de haut rang. L’enseignement des langues vivantes, particulièrement de l’anglais, tient une place importante. L’apprentissage du codage informatique est aussi devenu une priorité pour le pays qui a souhaité faire figure de pionnier européen dans ce domaine en lançant en 2017, un programme pilote d’apprentissage du codage informatique qui inclut une approche dès la maternelle.
Monaco propose aussi aux adultes de multiples programmes de formation professionnelle, de niveaux divers, afin qu’ils puissent acquérir de solides compétences informatiques. La principauté dispose aussi de plusieurs établissements d’enseignement supérieur formant à la finance, à la comptabilité et gestion, au management en hôtellerie-restauration, à la direction et gestion d’entreprise ou aux arts plastiques.
Entreprendre et investir
La stabilité du pays, jointe à la présence de multiples organismes de conseil, offrent un cadre idéal. La Principauté est par ailleurs connue pour son régime fiscal avantageux, comportant des taux d’imposition nuls ou bas. Le marché de l’immobilier de luxe offre des perspectives pour les personnes disposant de ressources financières importantes. La création de sociétés de protection des biens ou de la personne peut aussi trouver un écho favorable au regard de l’importance accordée à la sécurité. En tant que centre financier, le pays permet aussi d’investir dans des actions.
La création de start-up dans des domaines variés peut être épaulée par le gouvernement au sein d’un incubateur/accélérateur d’entreprise. Enfin, le site officiel de la Principauté dédié à la création d’entreprise détaille clairement les différentes étapes à suivre (forme juridique, immatriculation, adhésion aux caisses sociales, formalités comptables et fiscales, etc.)