Partant du constat que « plus les décisions relatives au développement d’un territoire sont prises à un niveau local, plus elles sont efficaces », l’Agence française de développement (AFD) a créé en 2014 la Ficol (pour « Facilité de financement des collectivités territoriales françaises »). Son but est double : « proposer une réponse efficace à la demande croissante de savoir-faire territoriaux français dans les pays d’intervention de l’AFD » et « favoriser des interactions de pair à pair, entre collectivités ».
Dans un rapport publié au début de l’été 2023, le bilan des actions mises en œuvre par l’AFD en matière de coopération décentralisée est établi pour la période 2017-2022. Au cours de ces cinq années, 63 projets ont ainsi été financés dans 34 pays, pour un total de 48 millions d’euros. Le rapport précise que « tous les échelons de collectivités territoriales françaises ainsi que leurs groupements » peuvent soumettre un projet en répondant aux « appels à idées » formulés par l’Agence chaque année.
La Ficol finance des projets variés
Dans le détail, ces 63 projets ont aussi bien été portés par des régions (huit sur les treize que compte l’Hexagone), des départements, des établissements publics de coopération intercommunale et des villes. L’AFD insiste sur le fait que « même les plus petites collectivités peuvent solliciter un financement Ficol ». Elle cite ainsi l’exemple du Syndicat mixte espace de restitution de la grotte Chauvet (SMERGC) et de ses partenaires ardéchois qui ont mis à profit leur expertise « en matière de développement touristique et de préservation des espaces naturels » pour accompagner la province de Khammouane dans la préfiguration du premier géoparc du Laos entre 2020 et 2022. Le montant du projet s’élevait au total à 904 000 euros, subventionné à hauteur de 632 000 euros par l’AFD.
Ces dernières années, ces projets ont majoritairement été développés dans des pays d’Afrique (48%). L’AFD explique cela par les « liens historiques entre les collectivités françaises et africaines », et par les « priorités stratégiques de l’aide au développement de la France ». Viennent ensuite les Amériques où 16% des projets ont été menés, le pourcentage étant le même en Asie, et il s’établit à 15% pour le Proche et Moyen Orient. Quant aux secteurs d’intervention, ils sont variés et « participent aux grands engagements de la France en matière d’aide au développement et de réalisation de l’agenda 2030. » Plus de la moitié des projets financés sont ainsi dédiés à l’amélioration de l’accès à l’eau et au développement urbain.