Avec sa proximité géographique, sa facilité d’accès, son climat agréable et un coût de la vie un peu moins élevé que dans bon nombre d’autres pays européens, il n’est guère étonnant que le Portugal ait séduit de nombreux Français. C’est le cas notamment des retraités qui y retrouvent des repères plus rassurants que dans d’autres destinations, certes attractives au plan financier pour y passer ses vieux jours, mais plus « déstabilisantes », à l’instar du Maroc, voire de la Thaïlande. On a longtemps parlé d’Eldorado fiscal à propos du Portugal. Mais si la taxe foncière et l’impôt sur la fortune restent faibles et les droits de succession absents, il faut aujourd’hui apporter quelques nuances.
Quelles conditions d’installation ?
Alors que le pays permettait aux retraités de bénéficier du régime des résidents non habituels (RNH) offrant une exonération d’impôts sur les pensions (sauf celles dépendant de la fonction publique) pendant les dix premières années suivant leur installation, un taux forfaitaire de 10 % s’applique désormais sur les pensions des nouveaux arrivants. Au bout de dix ans, s’ils décident de rester au Portugal, ils rejoignent toujours le barème progressif avec un taux d’imposition plus fort qu’en France.
Les expatriés, doivent dès leur arrivée, obtenir un numéro fiscal portugais (numero de contribuinte) afin de pouvoir effectuer plusieurs formalités administratives. La demande se fait auprès du service des impôts le plus proche du domicile ou du lieu de travail. La prise en charge des soins médicaux par l’Assurance-maladie portugaise est possible après l’obtention d’un contrat de travail en s’inscrivant dans le centre de santé proche du domicile qui délivre une carte d’utilisateur et le nom d’un médecin traitant. À noter que si la qualité des soins est indéniable au Portugal, leur accès peut être assez lent dans les établissements publics en raison du manque de praticiens.
Des investissements dans les nouvelles technologies
Le pays, fortement impacté par la crise économique mondiale de 2008, a bénéficié du soutien de l’Union européenne et du Fonds monétaire international et est parvenu à réduire son déficit budgétaire au prix d’efforts rendus nécessaires par des mesures d’austérité. Son économie s’est fortement développée mais on observe malgré tout des disparités régionales. Si la croissance s’est accélérée dans les régions de Lisbonne et de Porto, le centre du pays pâtit encore d’un bassin d’emplois plus réduit.
Les principaux partenaires commerciaux du Portugal sont l’Espagne, la France et l’Allemagne qui représentaient en 2021 respectivement 26,7%, 13,1% et 11% de ses exportations. Ces trois pays sont aussi ses premiers fournisseurs européens. L’industrie de fabrication et de transformation dans les secteurs de l’automobile, de l’électronique, du textile et des chaussures a connu une nette croissance grâce à de nombreux investissements étrangers. Les points forts du pays sont également le tourisme, l’agriculture, la pêche, la viticulture (notamment dans la région du Douro, au nord du Portugal, connue pour ses vins de Porto) et l’exploration de matières premières telles que le lithium (le pays est le premier producteur européen), le fer, le cuivre et le zinc.
Le gouvernement a pour ambition de développer en priorité plusieurs domaines d’activité qui concernent les technologies d’information et de communication, les biotechnologies, les nanotechnologies, les secteurs électrique et électronique, l’aérospatiale, la chimie ou encore le tourisme au sein de nouvelles infrastructures. Le secteur des énergies renouvelables prend de plus en plus d’importance dans le pays depuis quelques années.
Travailler
Le salaire minimum atteint aujourd’hui 886 euros. La durée légale de travail est de 39 heures par semaine et les employés ont droit à 22 jours de congés payés. La pandémie a eu un impact sur les pratiques de télétravail, essentiellement dans le secteur des services et pour les professions les plus qualifiées, mais cette tendance ne s’est pas autant généralisée et imposée durablement que dans certains pays du nord de l’Europe. Le taux de chômage atteignait 6% en 2022.
Les secteurs qui recrutent majoritairement sont les technologies de l’information et de la communication (principalement des ingénieurs en informatique), les centres d’appel (les employés bilingues ou trilingues y étant très recherchées), la santé (le pays déplore un important manque de médecins et d’infirmiers), l’enseignement, l’agriculture (en contrat saisonnier), la construction (tout corps de métier), les secteurs du tourisme et de l’hôtellerie-restauration.
L’Observatorio do Emprego e Formação Profissional (OEFP) est l’institut pour l’emploi et la formation professionnelle. Equivalent à Pole emploi, Il délivre des offres de travail et de formation. Outre les sites internationaux habituels tels que LinkedIn, Glassdoor ou Indeed, il existe des plateformes de recherche d’emploi spécifiques au Portugal.
Étudier
La scolarité est obligatoire et gratuite à partir de 6 à 15 ans. Il faut compter entre 350 et 550 euros par mois pour scolariser un enfant dans un établissement privé mais les frais peuvent grimper entre 4 000 et 5 000 € par an lorsqu’il s’agit d’une école privée française. Plusieurs universités se trouvent sur le territoire portugais, comme à Lisbonne, Coimbra (l’une des plus anciennes d’Europe) ou Porto. L’admission dépend du nombre de places disponibles déterminé par chaque établissement et est régie par un concours au niveau national.
Il est aussi possible pour un étudiant de faire un stage au Portugal en cours d’étude ou à l’issue pour une durée d’un à douze mois. Les domaines d’activité les plus propices sont le tourisme, l’agriculture, la viticulture, l’ingénierie, le secteur automobile, les télécommunications, l’électronique, la finance, le pétrole, la technologie, les produits pharmaceutiques, l’informatique, les textiles, les énergies renouvelables. Il est impératif de parler le portugais, tout particulièrement s’il s’agit d’un stage en lien avec un public. Le site portugais Estagiar guide pour les démarches à suivre et propose quelques offres.
Entreprendre et investir
La politique du « golden visa », mise en place par le gouvernement portugais en 2012 pour attirer les placements étrangers dans le pays, a séduit de nombreux investisseurs du secteur immobilier et fait grimper les prix. Dans le but de lutter contre cette spéculation qui lésait de nombreux Portugais, le gouvernement a décidé de mettre fin à cette mesure en février 2023. Il n’en reste pas moins que le pays offre toujours l’opportunité à beaucoup d’investisseurs de miser sur l’achat de biens immobiliers et aux entreprises internationales de s’y installer à un moindre coût, puisque le salaire minimum et les charges patronales sont deux fois moins élevées qu’en France. La main-d’œuvre est aussi réputée pour sa qualité et la stabilité politique et juridique est rassurante.
Le Portugal offre une pléthore d’opportunités d’investissements. Que ce soit dans des secteurs traditionnels comme le tourisme, l’agroalimentaire, le vin, la pêche, les matières premières (surtout le lithium) ou dans des domaines qui répondent aux demandes actuelles, tels que les technologies de l’information et de la communication, les énergies renouvelables, l’électronique, la biotechnologie ou la cryptomonnaie, les perspectives sont nombreuses. Les régions les plus attractives pour investir sont celles de Lisbonne et de Porto au nord du pays, ainsi que l’Algarve, lieu touristique hautement renommé pour son climat et ses plages. Le Portugal abrite de nombreux incubateurs d’entreprises. Quelques-uns des plus connus :
- À Lisbonne : Startup Lisboa et Fábrica de Startups ;
- À Porto : UPTEC ;
- À Braga : Startup Braga.