Ils sont deux à vouloir jouer les trouble-fête à droite. A commencer par Évelyne Renaud-Garabedian, sénatrice sortante investie par l’ASFE (Alliance solidaire des Français de l’étranger), le parti fondé et toujours dirigé par le sénateur Jean-Pierre Bansard. Du haut de ses quatre-vingt-trois ans, le businessman, dont chacun reconnaît le parcours impressionnant mais sait aussi qu’il vit en France et non à l’étranger, supervise donc la campagne. La candidate se présente comme apparentée LR, soit le degré le plus léger de rattachement à un groupe. Sur le site internet de son mouvement, Jean-Pierre Bansard n’est pas avare de louanges ces jours-ci avec la liste de son parti : «Je la trouve très solide, écrit-il. Elle est composée de personnalités fortes, profondément engagées dans la défense des Français de l’étranger. Elles ont été choisies de manière collective et consensuelle par notre comité d’investiture.»
Une suspicion qui reste grande
Autre dissident à droite : Damien Régnard. Il était lui en troisième position sur la liste ASFE lors du dernier scrutin de 2017. Invalidé quelques mois plus tard pour n’avoir pas déclaré une partie de ses comptes de campagne, Jean-Pierre Bansard avait été contraint de lui céder son siège au Sénat, où il avait d’ailleurs été brillamment réélu il y a deux ans. Une fois au Palais du Luxembourg, Damien Régnard avait lui aussitôt coupé les ponts avec l’ASFE et avait rejoint le groupe LR. Il a donc accompli un mandat incomplet de cinq ans qu’il a eu des difficultés à incarner, à la fois mis sous pression par LR et nourri d’un sentiment d’illégitimité car siégeant alors qu’il n’était que suivant de liste. D’autant que la suspicion reste grande aujourd’hui que le « système Bansard » ait bénéficié à l’époque à toute la liste ASFE, y compris donc à Damien Régnard, alors que seul l’élection de l’homme d’affaires avait été invalidée.