« Ce ne sont pas des millions de personnes qui cherchent un emploi mais des millions d’emplois qui cherchent preneurs. » Le 13 septembre 2023, la présidente de la Commission européenne prononçait son annuel discours sur l’état de l’Union (UE). Devant les parlementaires européens, elle s’est notamment réjouie que « l’Europe [soit] proche du plein-emploi ». De fait, le taux de chômage européen est au plus bas: en mai dernier, il atteignait le niveau historique de 5,9% selon Eurostat.
Forte de ces bons résultats en matière d’emploi, les États membres doivent poursuivre leurs efforts, notamment via le soutien aux PME, a-t-elle néanmoins estimé. Celles-ci font face à des pénuries de main-d’œuvre pour 74% d’entre elles. Parmi les secteurs en manque de personnel, Ursula von der Leyen a notamment cité la restauration, la santé mais aussi le numérique. Elle a aussi rappelé que l’année 2023 avait été désignée comme « année européenne des compétences » pour encourager les États membres à favoriser la formation professionnelle et universitaire. Pour accompagner les PME européennes, un représentant de l’UE dédié à l’accompagnement de cette catégorie d’entreprises va être nommé et placé sous l’autorité directe de la présidente de la Commission européenne. Il servira d’interlocuteur aux entreprises qui pourront lui signaler leurs difficultés. « Le mois prochain, nous présenterons les premières propositions législatives visant à réduire les obligations de déclaration au niveau européen de 25% » a également indiqué la présidente de la Commission européenne.
Une Europe compétitive et inclusive
Afin que l’Europe soit pionnière en matière de nouvelles technologies, Ursula von der Leyen a également appelé à « stimuler, mobiliser, orienter les fonds de l’UE » afin d’investir massivement dans des domaines comme l’intelligence artificielle ou l’informatique quantique. C’est la raison du lancement de la plateforme Step (Plateforme de l’Europe pour les technologies stratégiques), pour laquelle la présidente de la Commission a enjoint à trouver « un accord rapide sur [la] proposition de budget ». Elle permettra une mise en relation entre entreprises et investisseurs, qu’ils soient nationaux ou appartenant à des programmes de l’UE.
Autres enjeux évoqués : l’inclusion et la diversité, notamment au regard de l’égalité homme-femme. En plus de la nécessité « d’améliorer l’accès au marché du travail » pour les femmes et les jeunes, Ursula von der Leyen a insisté sur les efforts que doivent fournir les États membres pour atteindre l’égalité salariale. Elle a également invité les différents gouvernements à poursuivre leurs efforts dans le cadre de la stratégie en faveur de l’égalité hommes-femmes pour 2020-2025. Cette stratégie vise à mettre en place des mesures contraignantes en termes de transparence salariale, et à développer des programmes de lutte contre les violences faites aux femmes.