Elle a été baptisée « Kampuchea Ballop », « embrasser le ballon au Cambodge ». Ballop, c’est aussi le nom qu’on donne au rugby, désormais, dans le pays. L’association a été créée par le parisien Nicolas Olivry, négociant en vins dans la région, présent depuis 25 ans en Asie, et joueur de rugby depuis l‘âge de 11 ans.
« Il y a beaucoup d’ONG qui font de l’éducation, de la nutrition, il y a même des centres d’orphelins, constate le Français, mais finalement il y a très peu de sport, donc on a développé un programme d’éducation à travers le sport et avec les valeurs du rugby. On veut donner cette chance aux enfants de ce que le rugby peut apporter de plus qu’un simple sport. »
Plusieurs fois par semaine, elle accueille jusqu’à un millier d’enfants des rues ou handicapés, âgés entre 5 et 18 ans. L’ONG travaille avec une vingtaine d’autres associations dans tout le Cambodge, il poursuit : « On va là-bas, chercher les enfants, on les emmène sur des terrains qu’on loue pour faire des activités. On les ramène parce que personne n’a d’infrastructure. » »
Depuis trois ou quatre ans, ces opérations ont été étendues à des écoles publiques à l’extérieur de la capitale. L’ONG est financée par des dons de particuliers et d’entreprises, au Cambodge, mais aussi en France. Des éducateurs khmers, formés au Cambodge, les initient au rugby et à ce qu’apporte le jeu. « On a effectivement voulu développer un programme autour du rugby, qui a les valeurs universelles qui nous rassemblement, sur le partage et le respect de l’autre. Et les enfants prennent beaucoup de plaisir à jouer au rugby, comme moyen de défoulement, et en même temps, faire passer ces messages de valeurs qui aident chacun d’eux à se construire. »
Un tournoi de rugby à 10
Même si la boxe, le volley et le football restent les sports les plus populaires au Cambodge, le rugby commence à faire son trou depuis le mitan des années 90. Le royaume khmer possède sa propre fédération de jeu à XV, même si elle pourrait être plus active, reconnaît Nicolas Olivry, dont la grande fierté est d’organiser chaque année depuis huit ans le « Cambodia Tens », un tournoi international de rugby à 10, qui rassemble de nombreux pays. « On accueille environ 25 équipes qui viennent de toute l’Asie, et même de plus loin, explique le Français. L’an dernier, on a eu 32 équipes qui venaient d’Australie, de France ou du Japon. C’est un tournoi social. On en profite pour faire des matches d’exhibition avec nos jeunes protégés de Kampuchea Ballop et ça nous permet de donner de la lumière à notre association. »
Coupe du monde oblige, l’événement a été décalé cette année au week-end du 11 novembre.
Le Cambodge compte désormais de nombreux fans de l’Ovalie. Quelques bars et grands restaurants diffusent même les matches de la Coupe du monde sur des écrans géants, dans les grandes villes du pays, même si le décalage horaire avec la France fait que les matches de la soirée sont diffusés au beau milieu de la nuit au Cambodge.
Le lycée français René-Descartes de Phnom Penh profitera de l’événement pour mettre l’accent sur le rugby pendant les cours d’éducation physique, avec le soutien des éducateurs sportifs de l’association Kampuchea Ballop. Pour son dixième anniversaire cette année, l’ONG a d’ailleurs envoyé quatre de ses formateurs en Europe et en France pour assister aux matches de la Coupe du monde et rencontrer pour des échanges des clubs de rugby amateurs. Lire et écouter la chronique ici
Aller plus loin
- L’association Kampuchea Ballop à Phnom Penh