fbpx


Emmanuel Langlois
2 octobre 2023

FranceInfo, Français du monde : « Le rugby, vecteur d’intégration sociale au Cambodge »

Alors que la Coupe du monde bat son plein, à 10.000 kilomètres d’ici, à Phnom Penh, une association, créée par un Français, se bat depuis dix ans pour améliorer le quotidien de jeunes défavorisés ou en situation de handicap, grâce au rugby.

Elle a été baptisée « Kampuchea Ballop », « embrasser le ballon au Cambodge ». Ballop, c’est aussi le nom qu’on donne au rugby, désormais, dans le pays. L’association a été créée par le parisien Nicolas Olivry, négociant en vins dans la région, présent depuis 25 ans en Asie, et joueur de rugby depuis l‘âge de 11 ans.

« Il y a beaucoup d’ONG qui font de l’éducation, de la nutrition, il y a même des centres d’orphelins, constate le Français, mais finalement il y a très peu de sport, donc on a développé un programme d’éducation à travers le sport et avec les valeurs du rugby. On veut donner cette chance aux enfants de ce que le rugby peut apporter de plus qu’un simple sport. »

Plusieurs fois par semaine, elle accueille jusqu’à un millier d’enfants des rues ou handicapés, âgés entre 5 et 18 ans. L’ONG travaille avec une vingtaine d’autres associations dans tout le Cambodge, il poursuit : « On va là-bas, chercher les enfants, on les emmène sur des terrains qu’on loue pour faire des activités. On les ramène parce que personne n’a d’infrastructure. » »

Depuis trois ou quatre ans, ces opérations ont été étendues à des écoles publiques à l’extérieur de la capitale. L’ONG est financée par des dons de particuliers et d’entreprises, au Cambodge, mais aussi en France. Des éducateurs khmers, formés au Cambodge, les initient au rugby et à ce qu’apporte le jeu. « On a effectivement voulu développer un programme autour du rugby, qui a les valeurs universelles qui nous rassemblement, sur le partage et le respect de l’autre. Et les enfants prennent beaucoup de plaisir à jouer au rugby, comme moyen de défoulement, et en même temps, faire passer ces messages de valeurs qui aident chacun d’eux à se construire. »

Un tournoi de rugby à 10

Même si la boxe, le volley et le football restent les sports les plus populaires au Cambodge, le rugby commence à faire son trou depuis le mitan des années 90. Le royaume khmer possède sa propre fédération de jeu à XV, même si elle pourrait être plus active, reconnaît Nicolas Olivry, dont la grande fierté est d’organiser chaque année depuis huit ans le « Cambodia Tens », un tournoi international de rugby à 10, qui rassemble de nombreux pays. « On accueille environ 25 équipes qui viennent de toute l’Asie, et même de plus loin, explique le Français. L’an dernier, on a eu 32 équipes qui venaient d’Australie, de France ou du Japon. C’est un tournoi social. On en profite pour faire des matches d’exhibition avec nos jeunes protégés de Kampuchea Ballop et ça nous permet de donner de la lumière à notre association. »

Coupe du monde oblige, l’événement a été décalé cette année au week-end du 11 novembre.

Le Cambodge compte désormais de nombreux fans de l’Ovalie. Quelques bars et grands restaurants diffusent même les matches de la Coupe du monde sur des écrans géants, dans les grandes villes du pays, même si le décalage horaire avec la France fait que les matches de la soirée sont diffusés au beau milieu de la nuit au Cambodge.

Le lycée français René-Descartes de Phnom Penh profitera de l’événement pour mettre l’accent sur le rugby pendant les cours d’éducation physique, avec le soutien des éducateurs sportifs de l’association Kampuchea Ballop. Pour son dixième anniversaire cette année, l’ONG a d’ailleurs envoyé quatre de ses formateurs en Europe et en France pour assister aux matches de la Coupe du monde et rencontrer pour des échanges des clubs de rugby amateurs. Lire et écouter la chronique ici

Aller plus loin

share Partager

Portrait de la semaine

FranceInfo, Français du monde. « Détroit : un système D à toute épreuve »

Après la faillite de 2013, délaissés par les services publics, les habitants de la plus grande ville du Michigan n’ont pas attendu pour s’en sortir. Potagers participatifs, collectifs artistiques et écologiques, les citoyens ont pris leur destin en main, comme en témoignent ces deux Françaises de Détroit.

Portrait de la semaine

FranceInfo, Français du monde : « Il fait rayonner l’art de la ferronnerie à la française au Vietnam »

Installé là-bas depuis maintenant 14 ans, fils de ferronnier et ferronnier lui-même, Sébastien Sicot a créé à Ho Chi Minh Ville un « atelier-école » en ferronnerie d'art. Son savoir-faire et son style français font de lui un artisan unique en Asie du Sud-Est.

Portrait de la semaine

FranceInfo, Français du monde : « En Pologne, une économie chauffée à blanc »

Avec un chômage au plus bas, mais aussi une inflation galopante, la Pologne attire de nombreux talents internationaux. Des places à prendre dans des domaines aussi pointus que les nouvelles technologies ou les finances.

Portrait de la semaine

FranceInfo, Français du monde. « Tourisme : les Philippines se tournent vers le développement durable »

Destination particulièrement prisée en Asie du Sud-Est pour ses spots de plongée sous-marine, le pays prend conscience de l’urgence de protéger son environnement en évitant le surtourisme, comme l’explique cette Française installée aux Philippines.

Portrait de la semaine

FranceInfo, Français du monde. « Croatie : bilan mi-figue mi-raisin, près de 18 mois après le passage à l'euro »

Le pays d’Europe de l’Est promet de battre, cet été encore, de nouveaux records en nombre de touristes. Selon le gouvernement, cette forte affluence est principalement due à l'introduction de l'euro. Mais pour les locaux, les prix ont augmenté, comme l’explique cette Française installée en Croatie.