Entre le choix d’établissement et les procédures administratives à effectuer à distance, la scolarisation des enfants lors d’un retour d’expatriation peut constituer un véritable défi. Revenue en France en 2022 après plusieurs années en Australie, Marie-Émilie a opté pour un lycée public avec une section internationale. « Après avoir passé cinq ans en Australie, l’enjeu principal était que nos enfants puissent garder cette richesse du bilinguisme qu’ils avaient acquis dans le milieu scolaire local. » Ses deux garçons, actuellement âgés de 13 et 17 ans, ont donc fait leur rentrée en cinquième et en première dans la section anglophone du lycée international François Ier à Fontainebleau.
Les sections internationales dans les établissements publics
Dans l’Hexagone, plus de 200 établissements publics disposent d’une section internationale pour un total de 18 langues. Ces sections sont créées à la suite d’accords entre la France et les pays concernés. Elles permettent aux étudiants de passer le baccalauréat français international (BFI), reconnu dans ces autres États. « Cela facilite l’accès aux études supérieures à l’étranger » confirme Marie-Émilie. Bien que ces sections soient hébergées dans des lycées publics -favorisant la mixité entre les élèves- le cursus international est payant : « Nos frais de scolarité s’élèvent à 6000 euros par an pour scolariser deux enfants, précise l’ancienne expatriée. Personnellement, cela ne me semble pas excessif au regard des autres établissements privés. » De fait, les offres d’éducation bilingue dans le privé affichent généralement des frais de scolarité supérieurs à 10 000 euros par enfant.
Le programme n’en est pas moins sélectif : « Mes garçons ont dû passer trois phases de tests en anglais pour intégrer cette section à Fontainebleau. » explique Marie-Émilie. Les candidatures s’effectuent en ligne sur une plateforme dédiée, un avantage pour les expatriés. De plus, ce type de cursus n’entre pas dans les critères de sectorisation qui régissent habituellement les inscriptions dans les lycées publics. « Le reste du lycée de Fontainebleau est sectorisé, pas la section anglophone, ce qui nous permet d’habiter où l’on veut », confirme Marie-Émilie. Cela constitue également un avantage pour les expatriés qui n’ont pas encore d’adresse dans l’Hexagone. Elle précise toutefois que pour l’inscription définitive, il faut tout de même pouvoir justifier de sa domiciliation en France.
Les défis de la domiciliation
Prouver sa domiciliation constitue justement l’un des problèmes administratifs les plus fréquents pour les Français qui rentrent de l’étranger. Afin d’inscrire sereinement ses enfants à l’école, il est préférable de trouver un logement en amont, bien que cela ne soit pas toujours possible. Selon le code de l’éducation, « la domiciliation des parents à l’étranger ne peut [toutefois] être une cause de refus d’inscription d’un enfant soumis à l’obligation scolaire. » Attester d’une adresse de résidence temporaire qui ne soit pas la même que l’adresse de domiciliation officielle s’avère donc suffisant dans un premier temps. À cette difficulté s’ajoutent les déclarations de revenus, qui permettent de déterminer le quotient familial, utilisé pour le calcul des frais de cantine, d’inscription au sport, etc. Pour connaître son quotient familial, il faut en effet être rattaché à la CAF française. « Nous avons coché la case selon laquelle nous n’indiquons pas notre quotient familial, précise Marie-Émilie. Cela nous a obligé à payer le montant maximum, mais il n’y avait pas d’autre option. »
Pour pallier le mieux possible ces aléas administratifs, la mère de famille explique avoir largement anticipé la scolarisation de ses deux enfants : « Dès le moment où nous avons pris la décision de rentrer, nous avons entamé les démarches pour l’école, se souvient-elle. La demande des dossiers d’inscriptions a été effectuée fin 2021, pour une rentrée en septembre 2022. » Malgré ce long processus, Marie-Émilie n’a aucun regret : « Nous avions la chance de ne pas avoir de réelles contraintes en termes de localisation. Pour nous, le point le plus important était de conserver cette richesse de l’expatriation – en plus du souvenir des cinq années passées en Australie » sourit-elle.