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Leena Lecointre
10 octobre 2023

Portrait d’alumni: « La France s’implique de façon exceptionnelle dans les questions d’inclusion et de diversité »

Qui sont les Alumni, ces étudiants internationaux venus effectuer tout ou partie de leur cursus universitaire en France et qui gardent un lien fort avec l’Hexagone ? Chaque mois, Français à l’étranger vous propose de découvrir le parcours de l’un d’entre eux, en partenariat avec Campus France. Ce mois-ci, c’est Niranjan Raghavan, chef de projet chez ERM (Environmental Resource Management) qui nous parle de transition écologique...mais aussi de caramel au beurre salé.

Français à l’étranger : Comment et pourquoi êtes-vous arrivé en France ?

Niranjan Raghavan : Je suis arrivé en France il y a cinq ans, après un parcours académique en Inde et aux États-Unis. C’est en 2016 que j’ai constaté l’implication de la France dans tout ce qui relève des actions pour le climat, et comme ce sujet m’intéressait, j’ai candidaté au programme de bourses Make Our Planet Great Again (MOPGA) que j’ai pu obtenir grâce à Campus France. Cette bourse m’a permis d’intégrer l’École Polytechnique. J’ai aussi choisi la France car c’est un pays où les enjeux d’inclusion et de diversité sont pris au sérieux. J’ai d’ailleurs goûté pour la première fois à cette diversité en intégrant une classe où une cinquantaine d’élèves représentaient 35 nationalités, c’était incroyable pour moi ! Ces efforts d’inclusion sont également visibles dans le monde professionnel. Au sein de mon entreprise, je suis référent en la matière car le sujet me tient à coeur.

Que faites-vous aujourd’hui en France ?

En 2021, j’ai rejoint ERM (Environmental Resources Management), le plus grand cabinet de conseil au monde dans le secteur du développement durable. J’y suis chef de projet dans le secteur des finances et des énergies renouvelables et travaille au développement de projets éoliens et solaires.

Que vous a appris votre formation en France, sur le plan professionnel et personnel ?

J’ai pu goûter à un parfait mélange entre formation académique et immersion culturelle. Sur le plan personnel, j’ai adoré me plonger dans la culture française, la langue, les livres etc. Pendant mon année à Polytechnique, j’ai amélioré mon français, tandis que mon parcours m’a été très bénéfique professionnellement : il m’a permis de développer des connaissances assez techniques dans le secteur pour lequel je travaille aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris quand vous êtes arrivé ici ? 

Quand je suis arrivé, je parlais à peine cinq mots de français. Aussi, la première fois que j’ai pris le RER B jusqu’à Palaiseau [où se trouve l’École Polytechnique, ndlr], je n’ai pas compris un message diffusé dans le train qui indiquait une destination différente. Je me suis retrouvé seul dans le wagon au terminus, et ce n’est qu’en allant demander au conducteur que j’ai compris que j’aurais dû changer de train pour arriver à destination. C’était surprenant, mais cela fait partie des aléas de la vie quotidienne à l’étranger. Et c’est à ce moment-là que j’ai eu un déclic : j’ai compris à quel point parler la langue du pays où l’on vit est important pour éviter ce genre de problème !

Pourquoi êtes-vous resté en France à la suite de vos études ?

Je n’ai pour l’heure pas de raison de déménager et je reçois surtout beaucoup de soutien de Campus France et du gouvernement français pour mener à bien mon projet et accompagner la transition écologique de la France à mon niveau. Grâce à ma formation et à mon expérience, j’ai acquis un certain nombre de connaissances qui me permettent de répondre à différentes problématiques : je connais aujourd’hui bien le secteur de l’énergie au sens large, les enjeux liés à la mobilité, aux services publics, etc. Ici, je peux valoriser mon expertise.

Quel lien entretenez-vous aujourd’hui avec Polytechnique ?

Je suis mentor, et j’interviens parfois à Polytechnique pour donner des cours sur des sujets climatiques ou financiers. Comme je participe aussi au recrutement de talents dans mon entreprise, nous faisons des prospections pour repérer les étudiants avec un fort potentiel et l’École Polytechnique est un vivier de choix. Je sers en quelques sortes de lien entre l’école et l’entreprise pour faciliter les intégrations.

Que recommanderiez-vous à un étudiant qui veut venir étudier en France ?

L’obstacle principal pour les étudiants étrangers est en général la barrière de la langue. Pour ma part, j’avais déjà vécu ces écarts culturels et linguistiques aux États-Unis, et j’ai pu observer là-bas comme ici que l’on se sent véritablement intégré au bout de deux ans. Il y a aussi des enjeux administratifs et la question des visas qui peuvent faire peur, mais dans mon cas l’école m’a beaucoup accompagné, et je crois qu’il ne faut pas hésiter à demander de l’aide si on est perdu. D’un point de vue plus personnel, je crois qu’il faut faire preuve de beaucoup d’ouverture d’esprit, savoir s’adapter à d’autres façons de faire et prendre le temps d’apprendre le français. C’est la langue qui permet véritablement de s’intégrer et d’exprimer ses idées. Et pour tisser des relations sociales, le mieux est de s’impliquer dans la vie culturelle ou sportive de son école: on rencontre plein de monde par ce biais. Enfin, il faut profiter de son séjour en France pour voyager dans tout le pays, car chaque région a ses richesses. J’ai pour ma part beaucoup aimé Belle-Île-en-Mer en Bretagne, les plages, et le caramel au beurre salé !

> Qu’est-ce que France Alumni ?

Le réseau France Alumni vise à « fédérer, informer et aiguiller les diplômés internationaux de l’enseignement supérieur français ». Pilotée par Campus France, la plateforme du réseau permet aux alumni de garder le lien avec la France et donne accès à un annuaire interactif qui permet à chacun de ses membres d’entrer en contact avec d’autres alumni et d’accéder aux offres de stage et d’emploi publiées par les entreprises partenaires. Le réseau donne lieu à plus de 3200 partenariats  avec des entreprises ou des institutions françaises et étrangères. Plus de 3300 événements (rencontres, réseautage,…) ont été organisés dans le monde depuis son lancement en novembre 2014

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