Emmanuel Macron s’apprête à inaugurer la Cité internationale de la langue française le 19 octobre 2023. Cette inauguration représente la concrétisation d’un projet initié par le chef de l’État lui-même : l’Élysée fait savoir qu’il portait ce projet avant même son élection. Emmanuel Macron avait en effet visité Villers-Cotterêts en tant que candidat, et, voyant l’état d’abandon dans lequel se trouvait le château, il aurait souhaité lui donner une nouvelle jeunesse. Comment ? En y installant la Cité internationale de la langue française, « une institution culturelle profondément originale » selon l’Élysée.
La Présidence de la République rappelle en effet que c’est la première fois qu’une institution est exclusivement dédiée à la langue française. Un parcours permanent -que suivra le chef de l’État le jour de l’inauguration- y retrace l’histoire de la langue de Molière de 1539 à nos jours. Mais la Cité propose aussi un panel d’activités variées : résidences pour des enseignants intellectuels, chercheurs et artistes, salle d’exposition temporaire, auditorium, installations de recherche en linguistique et en apprentissage des langues. Outre sa dimension culturelle, l’État a voulu faire de cette Cité un joyau patrimonial restauré. Ce château a en effet été une résidence royale et fréquenté notamment par François Ier et Henri II. Les visiteurs pourront ainsi y découvrir les vestiges de cette époque.
La francophonie réunie en sommet
La dimension internationale est également cruciale, le projet s’étendant au-delà des frontières françaises. La Cité Internationale de la Langue Française va en effet accueillir des résidents de tous les pays francophones. Elle va aussi encourager les artistes internationaux et les start-ups à participer à son espace de création. De plus, elle accueillera d’importants événements tels que le prochain sommet de la Francophonie en 2024, sommet que la France n’avait pas accueilli depuis 33 ans.
Ce sommet rassemblera des dirigeants des 88 pays francophones du monde entier. Selon l’Élysée, il sera l’occasion d’évaluer les progrès réalisés dans le cadre du plan lancé en 2018 pour la langue française et le multilinguisme. Ce plan avait été conçu sur la base de 25 000 contributions reçues de toute la France. À partir de ces contributions, trois grands axes avaient été retenus : apprendre, communiquer et créer.
Quid des artistes maliens, nigériens et burkinabés ?
Alors qu’une directive du ministère des Affaires étrangères de septembre dernier sommait les acteurs culturels français de cesser les projets de coopération culturelle avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, l’Élysée a par ailleurs précisé que la Cité internationale de la langue française accueillerait tous les artistes venant de pays francophones, sans « considération géopolitique ».
Autre enjeu évoqué : la promotion des médias francophones qui figure dans le plan dévoilé en 2018. À ce sujet, l’Élysée fait savoir que cet appui intervient à travers des canaux qui permettent « de soutenir tout en préservant l’indépendance des médias concernés », mentionnant notamment l’action de l’Agence française de développement. La Présidence de la République évoque aussi CFI, l’agence française de développement des médias qui, en 2021, a formé plus de 1000 journalistes francophones. Enfin, un fonds international pour le pluralisme des médias a été installé à Paris auprès de Reporters sans frontières.
> 210 millions d’euros
Le projet a nécessité un investissement de 210 millions d’euros, financé principalement par l’État. Le chantier, qui couvre une superficie de 23 000 mètres carrés, a donné lieu à une politique d’insertion sociale « puisque plus de 90 000 heures d’insertion ont été dégagées pendant quatre ans », précise l’Élysée.