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Victoire aux sénatoriales, EFE, situation géopolitique en Afrique : interview du sénateur Jean-Luc Ruelle

Élu sénateur en septembre 2023, Jean-Luc Ruelle explique à Français à l’étranger comment il compte profiter de ce mandat pour représenter au mieux tous les Français établis hors de France.

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Jean-Luc Ruelle

Français à l’étranger : Vous avez été élu sénateur des Français établis hors de France en septembre 2013. Quel a été votre parcours avant d’arriver au palais du Luxembourg ?

Jean-Luc Ruelle : Je vis en Afrique depuis plusieurs dizaines d’années où je travaille en tant qu’opérateur privé. Je suis très impliqué dans la vie associative des Français de l’étranger : je suis l’un des créateurs de la chambre de commerce et d’industrie française en Côte d’Ivoire, je préside par ailleurs la chambre européenne de commerce que j’ai contribué a créer et suis conseiller du commerce extérieur. En 2014, j’ai par ailleurs été élu conseiller consulaire, puis élu à l’Assemblée des Français de l’étranger en 2021 où je préside la commission « développement durable et commerce extérieur ».

L’Alliance solidaire des Français de l’étranger (ASFE), votre liste, compte désormais trois sénateurs sur douze parmi les élus des Français établis hors de France au Sénat…

Le 24 septembre dernier, l’ASFE a en effet rencontré un grand succès puisqu’aujourd’hui, l’ASFE est le premier mouvement des sénateurs représentant les Français de l’étranger. Ça n’est pas un hasard. Le seul objectif de notre alliance est en effet de trouver des solutions aux problèmes que rencontrent les Français de l’étranger en faisant fi des appartenances politiques traditionnelles qu’on connaît dans l’Hexagone. Nous sommes au service de l’ensemble des Français de l’étranger, qu’ils aient voté pour nous ou non. Ce concept prend tout son sens sur le terrain. Je peux vous citer l’exemple de la Côte d’Ivoire où près de 20 000 Français résident et où les clivages partisans n’ont pas leur place et où notre message porte car ce que ces Français demandent avant tout, c’est de l’efficacité.

Comment allez-vous travailler avec Jean-Pierre Bansard et Evelyne Renaud-Garabedian, les deux autres sénateurs ASFE ?

J’adhère totalement à la ligne créée par Jean-Pierre Bansard et Evelyne Renaud-Garabedian et vais travailler de concert avec eux en leur apportant mon expertise de terrain. Parmi les sujets sur lesquels nous souhaitons avancer, figure notamment la proposition de loi déposée par Evelyne Renaud-Garabedian sur les entrepreneurs français à l’étranger qui a d’ores et déjà été adoptée au Sénat et pour laquelle nous sommes très optimistes. Ce texte va permettre un grand pas en avant pour reconnaître ces entrepreneurs en France et en faire des ambassadeurs de notre économie.

Serez-vous présent à la session plénière de l’AFE qui débute ce lundi 23 octobre 2023 ?

Oui, d’autant que je n’envisage de démissionner ni de mon poste de conseiller des Français de l’étranger, ni de mon mandat de conseiller à l’AFE. Cela n’est pas du tout une volonté de cumuler les mandats, c’est surtout pour garder un ancrage de terrain ce qui me semble essentiel. Et je ne touche aucune rémunération pour ces mandats. Je vais en revanche démissionner de mon poste de président du conseil consulaire et de mon poste de président de la commission développement durable et commerce extérieur à l’AFE.

Vous êtes installé en Afrique de l’Ouest où la situation géopolitique est tendue dans plusieurs pays. Comment analysez-vous la situation ?

Depuis quelques années, les coups d’État se succèdent en effet : en Guinée, au Mali, au Burkina Faso, au Gabon et au Niger. Dans tous ces pays, le discours qui circule à propos de la France est aujourd’hui très négatif, ce qui est préoccupant. Tout cela est bien sûr instrumentalisé. Les problèmes de développement qui existent dans ces pays ne leur permettent par ailleurs pas de mettre en place un État suffisamment fort pour assurer la sécurité des personnes, pour intégrer les jeunes à la population active, pour garantir l’accès à l’éducation et à la santé, etc. Je pense néanmoins que la manière de communiquer de la France n’est pas toujours efficace : elle ne montre pas suffisamment ce que font des entités comme l’Agence française de développement dans ces pays. Paris semble en avoir pris conscience car l’an passé, une ambassadrice pour la diplomatie publique en Afrique a été nommée pour assurer la promotion de ces actions. On attend désormais des résultats.

Quelles sont selon vous les autres leviers pour apaiser ces relations ?

Il y a de nombreux chantiers à investir, en particulier celui de la francophonie et de l’éducation. Car dans ces pays, l’attachement à la francophonie est encore important et tout ce qui va être fait pour développer des actions dans ce cadre ne pourra être que profitable. Il faut par ailleurs profiter de la présence de Français dans ces pays qui y sont parfois installés depuis des décennies et vivent en symbiose avec les populations locales. Cette communauté pourrait être mieux utilisée par nos diplomates.

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