Le Vietnam compte aujourd’hui quatre Instituts français, situés dans la capitale Hanoï, à Hô Chi Minh-Ville, Da Nang et Hué (deux villes du centre du pays). « Ici à Saïgon, l’Institut n’a pas de locaux en propre, il est hébergé par le consulat. Nous organisons néanmoins de nombreux événements dans des lieux extérieurs », explique Frédérique Horn, directrice déléguée de l’Institut français de Hô Chi Minh-Ville.
Depuis le début de l’année, la structure est très largement associée aux célébrations du 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Vietnam. « Nous sommes responsables de toutes les initiatives culturelles. À Hanoï, l’Institut a organisé la Biennale internationale de photographie (du 21 avril au 3 juin 2023), sous l’égide du Comité populaire de la Ville de Hanoi. Dans le Sud, nous avons développé des projets autour de l’art de vivre à la française avec une saison dédiée à la mode et une autre à la gastronomie », avec des tables rondes sur des sujets aussi variés que le vin ou la cuisine diplomatique. « Toutes nos tables rondes sont bilingues, avec une traduction simultanée en français ou en vietnamien, et toutes sont diffusées dans les deux langues », poursuit Frédérique Horn.
800 participants pour une dictée en français
Autre événement qui, cette fois, nécessite simplement une bonne maîtrise de la langue française : « La grande dictée ». « Lors de cette événement annuel, nous invitons les élèves français et les vietnamiens à participer à une dictée à Hô Chi Minh-Ville », explique Anne-Laure Vincent, attachée de coopération et chargée des activités de promotion de la francophonie au consulat général de France à Hô Chi Minh-Ville.
« Pour ce 50e anniversaire, nous avons décidé d’organiser cette dictée à l’échelle nationale. Cela a eu un succès fou : nous pensions avoir 300 élèves et nous en avons eu plus de 800 pour les quatre Instituts français. Ils étaient divisés en deux catégories : d’un côté les élèves des écoles françaises, de l’autre les élèves des écoles bilingues ou vietnamiennes et ceux qui étudient à l’Institut français. » Un prix « Goncourt Vietnam » est par ailleurs décerné par un jury composé par des étudiants qui étudient le français dans des universités vietnamiennes. « On leur envoie une sélection de livres et eux choisissent le lauréat. »
Le défi de la survie de la francophonie
Toutes ces initiatives participent à la promotion de la francophonie dans un pays où le français a été la langue officielle jusqu’au milieu du XXe siècle pour ensuite disparaître progressivement. Aujourd’hui, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) estime ainsi que seul 1% de la population vietnamienne maîtrise la langue de Molière, soit moins de 700 000 personnes. « Le nombre d’apprenants de la langue française s’élève lui à environ 44 000. Parmi eux, 12 000 étudiants sont inscrits dans des classes bilingues, tandis que plus de 80 établissements scolaires proposent un enseignement bilingue », indique Anne-Laure Vincent.
L’enseignement bilingue dès le plus jeune âge étant un vecteur non-négligeable du développement de la francophonie, l’Institut français collabore avec les trois écoles primaires et le lycée français international Marguerite-Duras de Saïgon (Hô Chi Minh-Ville). « Au total, ces établissements comptent 1 600 élèves », explique Anne-Laure Vincent. L’attachée de coopération évoque par ailleurs la fête de la francophonie qui a lieu chaque année en mars dans le delta du Mékong, à Cân Tho. « Cette ville est depuis longtemps un bastion de la francophonie, avec un fort soutien des parents d’élèves et des professeurs de français. Cette grande fête est organisée en collaboration avec le comité populaire de la ville. » Un signe que le français rassemble toujours un certain nombre d’adeptes en terre vietnamienne !