La démocratisation des visas nomades digitaux en Amérique a gagné récemment le Canada. Le ministre de l’immigration Sean Fraser a annoncé en juin dernier la nouvelle « stratégie nomade digital » destinée à rendre le pays plus attractif pour les professionnels qualifiés, freelance et entrepreneurs. Le Canada propose plusieurs types de visas adaptés aux travailleurs en mouvement, et son programme d’immigration est particulièrement intéressant pour les citoyens français.
Les citoyens de l’Union européenne peuvent en effet prétendre à une « electronic travel authorization » (eTA, ou autorisation électronique de voyage, ndlr) leur permettant de rester six mois sur le territoire sans nécessiter de visa. De plus, parmi les critères de sélection pour des visas tels que le « self-employed scheme » pour les travailleurs freelances, figure la nécessité d’être anglophone ou francophone.
La « chancenkarte » allemande, un projet plein de promesses pour les frontaliers
Côté européen, l’Espagne et la République Tchèque sont les derniers à avoir lancé leur propre visa pour les nomades numériques. En ce qui concerne l’Espagne, les critères s’avèrent restrictifs : les candidats doivent notamment pouvoir attester d’un an de travail en tant que nomade numérique dans des domaines comme l’informatique ou les télécommunications. De plus, les citoyens de l’UE ne sont pas éligibles à ce programme d’immigration. Cette restriction concerne également le visa proposé par la République Tchèque, qui précise vouloir attirer principalement des talents en provenance « de pays dit du tiers-monde ».
Même si l’Allemagne propose déjà un visa pour les travailleurs freelance, il faudra attendre 2024 avant le lancement de sa « Chancenkarte ». Ce système de « carte d’opportunité » a été dévoilé dans le cadre d’une réforme de la loi sur l’immigration qualifiée, et a pour objectif de favoriser l’arrivée de talents internationaux sur le territoire. Selon le gouvernement, cette carte sera attribuée en fonction d’un système de points : niveau de langue, d’étude, lien avec l’Allemagne… Les critères de sélection s’appuient sur le niveau académique, professionnel mais permettront également de favoriser les personnes ayant déjà réalisé des séjours sur le territoire – comme les Erasmus – ainsi que les moins de 35 ans.