Français à l’étranger : Vous vivez en Corée du Sud où vous êtes à la tête de l’entreprise Aptero. Que propose cette entreprise ?
Cédric Chane : Notre société propose une solution immersive d’organisation d’événements virtuels, de collaboration et de formation à distance. Nous créons des univers immersifs pour permettre aux usagers d’apprendre de manière active et ludique. La récente démocratisation de l’intelligence artificielle nous a permis de développer notre produit pour nos clients aux quatre coins du monde ce qui nous rapproche de notre objectif : avoir un impact global.
Pourriez-vous nous raconter la genèse de la création de votre entreprise ?
J’ai monté Aptero en 2020, aux côtés de deux cofondateurs. En créant cette entreprise, nous avons gagné le premier prix mondial de Facebook dans la catégorie « Meilleure solution de collaboration à distance », ce qui nous a permis d’obtenir un financement pour nous lancer.Facebook nous a par ailleurs beaucoup inspirés en ce qui concerne les technologies de mondes immersifs, pour créer notre produit et le développer. Nous étions à ce moment-là entre la France et les États-Unis. C’est l’année suivante, alors que nous participions au Consumer Electronics Show, un salon sur les nouvelles technologies organisé à Las Vegas en tant qu’exposant que nous avons été repérés par le gouvernement coréen. Ils nous ont invités à participer à un appel à projet, que nous avons remporté, d’où notre implantation en Corée en 2022.
Votre entreprise est donc actuellement basée en Corée. Exportez-vous vos services à l’international ?
Nous avons des clients partout dans le monde. Nous sommes une startup française, et nous travaillons encore avec nos clients historiques comme les Aéroports de Paris et L’Oréal, pour lesquels nous créons principalement des solutions de recrutement professionnel. Mais notre clientèle vient également d’Asie : Corée du Sud, Chine et Japon par exemple. En Corée, nous travaillons beaucoup dans le domaine de l’enseignement avec la mise en place de pédagogies et de formations immersives pour les universités. Nous avons par ailleurs été récemment sélectionnés par le gouvernement du Chili pour nous lancer là-bas, ce qui nous permet d’élargir encore notre couverture.
Que pourriez-vous dire de la Corée du Sud à des personnes qui envisagent de s’y installer ?
La vie en Corée du Sud est très agréable, sécurisante et l’administration est très rapide. C’est aussi un pays stratégique, qui constitue un “hub” commercial en Asie car proche du Japon et de la Chine. Un autre avantage c’est que la connexion est rapide partout, il est possible de capter la 5G à la campagne comme au centre-ville. En revanche, comme dans tous les pays, l’obstacle le plus évident est celui de la langue. Il faut vraiment garder cet aspect en tête, surtout en tant qu’entrepreneur : c’est très difficile de faire des affaires quand on ne parle pas la langue, car les entreprises étrangères doivent faire appel à des revendeurs, ou des experts dans le milieu. Ces personnes choisiront une solution locale beaucoup plus qu’une solution étrangère si on ne parle pas couramment la langue.
Et que diriez-vous à un Français qui souhaite y monter son entreprise, comme vous ?
Je pense que c’est l’un des meilleurs moment pour venir en Corée du Sud. L’économie se développe rapidement, il y a beaucoup d’opportunités car le pays essaie d’importer plus de main-d’œuvre étrangère qualifiée. Les visas sont donc attribués plus facilement. C’est encore plus intéressant pour les entrepreneurs qui constituent le meilleur profil, parce qu’ils ramènent du business et recrutent.