Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 21 au 27 novembre

Afrique

Sénégal

L’incarcération depuis fin juillet d’Ousmane Sonko, principal opposant au président Macky Sall, a eu pour conséquence de le disqualifier de la course à la présidentielle de février 2024. Mais en dépit de cette condamnation à deux ans de prison pour divers chefs d’accusation – notamment « débauche de mineure », « appel à l’insurrection » et « atteinte à la sûreté de l’État » – le tribunal de Ziguinchor (ville dont il est maire depuis 2022) a annulé le 12 octobre dernier sa radiation des listes électorales. Puis, nouveau rebondissement le vendredi 17 novembre lorsque la Cour suprême sénégalaise à cassé cette décision du tribunal de la capitale casamançaise, décidant de « renvoyer l’affaire au tribunal hors classe de Dakar » afin qu’elle soit rejugée. Cette nouvelle péripétie s’inscrit dans la longue série de séquences judiciaires qui accompagnent le parcours politique du leader du Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité). Elle pourrait en outre susciter le retour à la mobilisation de ses partisans, avec des risques de nouveaux troubles sociaux.

Afrique du Nord/Moyen-Orient

Région

Les affrontements n’ont de cesse dans la bande de Gaza, notamment dans la ville éponyme où l’attention politique du moment est centrée sur les opérations menées par l’armée israélienne dans l’hôpital al-Shifa, le plus important de l’enclave palestinienne. Tsahal affirme que cet hôpital servirait de quartier général au Hamas et y recherche depuis plusieurs jours des preuves qui permettraient d’étayer cette théorie. Des armes y auraient été trouvées ainsi que l’entrée d’un tunnel. En Cisjordanie, la tension s’accentue également, alors que les les colons israéliens tendent à multiplier les violences envers les communautés palestiniennes locales. Dans ce contexte, les  États-Unis ont exhorté le pouvoir israélien à mettre fin au plus vite à ces violences, au risque qu’elles ne constituent un nouveau front pour l’armée israélienne. Au Liban, les affrontements sont de plus en plus nombreux à la frontière avec Israël. Au-delà de la zone tampon de cinq kilomètres de part et d’autre de la ligne de démarcation, l’aviation israélienne mène désormais des frappes dans la profondeur du territoire libanais, à l’image du drone qui a détruit un pick-up du Hezbollah à près de 45 km de la frontière de l’État hébreu.

Amériques

Argentine

Avec 56% des voix contre 44% pour son adversaire péroniste Sergio Massa, le candidat ultralibéral Javier Milei a remporté la présidentielle argentine de ce dimanche 19 novembre. Celui qui se définit comme « anarcho-capitaliste » prévoit notamment d’abolir la Banque centrale, de supprimer le peso local pour lui substituer le dollar et de couper à la tronçonneuse – souvent brandie lors de ses meetings électoraux – dans les dépenses publiques. Au plan sociétal, cet économiste placé à l’extrême droite de l’échiquier politique argentin a déclaré vouloir organiser un référendum pour abroger la loi de décembre 2020 légalisant l’avortement. Affirmant son ancrage climato-sceptique, il entend par ailleurs déréguler la vente d’armes et se déclare en faveur de la vente d’organe. Avec sa coalition politique fondée seulement en juillet 2021 et qui ne compte que 38 députés sur les 257 du Parlement argentin, Javier Milei devra cependant trouver des accords politiques pour gouverner, ce qui pourrait le contraindre à tempérer quelque peu ses ambitions ultraradicales.

Asie/Pacifique

Bangladesh

Le pays est secoué par d’importants troubles sociaux, particulièrement dans ses grands centres urbains dont la capitale Dhaka. Les partis d’opposition, notamment le Bangladesh Nationalist Party (BNP), exigent la démission de Sheikh Hasina, présidente de l’Awami League (AL) et Première ministre depuis 2009. Les nombreux rassemblements qui ont débuté le 28 octobre dernier auraient, selon le BNP, causé la mort de 13 personnes, des centaines ayant été blessées et plus de 13 000 membres de ce parti auraient été arrêtées par les forces de l’ordre. Ces troubles politiques s’inscrivent dans un climat socio-économique délétère, symbolisé notamment par les grèves, rassemblements et sit-in dans plus de 600 usines par les travailleurs du textile qui réclament des hausses de salaires. Le Comité électoral du Bangladesh a récemment annoncé la tenue d’élections législatives le 7 janvier 2024, avec un début de campagne prévu le 18 décembre prochain. Quelque 111 millions d’électeurs seront attendus aux urnes pour désigner les 300 membres du Parlement.

Myanmar

Près de trois ans après l’opération militaire du 1^er février 2024 qui a conduit à l’arrestation du président Win Myint et de la conseillère d’État et porte-parole de la présidence Aung San Suu Kyi, l’offensive armée lancée il y a un peu plus de deux semaines par divers mouvements insurgés connaît un succès croissant. La junte a reconnu les « puissants assauts » de ces forces, indiquant que des « centaines de drones » s’étaient abattus sur ses avant-postes militaires dans le nord du pays, notamment dans les États de Shan, Kayah (à l’est du pays) et Rakhine (également appelé Arakan, au sud-ouest). À l’ouest, à la frontière avec l’Inde, les forces anti-putsch ont aussi pris plusieurs positions militaires le long de l’État indien de Mizoram. Plus de 200 000 personnes ont été contraintes de fuir les combats en différents lieux du pays, tandis que les autorités militaires ont instauré un couvre-feu dans la ville de Sittwe, capitale de l’État de Rakhine.

Europe

Espagne

Reconduit au poste de Premier ministre grâce notamment à un accord avec les autonomistes catalans, Pedro Sanchez fait face à la fronde de ses opposants. Le samedi 18 novembre, quelque 170 000 manifestants ont défilé à Madrid pour protester contre la loi qui offre l’amnistie aux personnes liées à la tentative d’indépendance régionale de la Catalogne il y a six ans. Celle-ci conditionnait en effet l’alliance politique entre le mouvement séparatiste catalan Junts et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sanchez.

Monde

Région

Les répercussions du conflit au Moyen-Orient sont toujours nombreuses à travers le monde. À titre d’exemple, aux États-Unis, un rassemblement en faveur d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza a bloqué l’accès au pont Bay Bridge à San Francisco le 17 novembre, interrompant le trafic durant plusieurs heures. En Allemagne, plusieurs opérations de sécurité ont été menées par la police le 16 novembre au sein de 54 centres islamiques en plusieurs endroits du pays. Ceux-ci étaient soupçonnés d’entretenir des liens avec le Hezbollah, organisation islamique chiite qui mène une guerre de basse intensité contre Israël dans le sud du Liban depuis le début du conflit. Plus largement, la plupart des capitales américaines, européennes, asiatiques et moyen-orientales sont le lieu de manifestations qui s’accompagnent de troubles logistiques et, dans certains cas, d’affrontements avec les forces de l’ordre.