Pendant longtemps, Medellín était surtout connue pour être la base du célèbre baron de la drogue Pablo Escobar, mais depuis la fin des années 2000, la ville est devenue une destination à la mode, et même la coqueluche des touristes et des expatriés. Thomas Espeute vit depuis quatre ans à Medellín. Avec un autre Français, il a monté un guide de voyage sur Internet. À 34 ans, il admet qu’on ne se promène tout de même pas ici le soir, sans quelques précautions… « Ils ont un dicton en Colombie, qu’on apprend très rapidement, c’est « No dar papaya », papaya c’est un fruit qu’ils aiment bien manger, la papaye. En gros, c’est ne pas donner le bâton pour se faire battre, ne pas provoquer la malchance. Il ne faut pas marcher avec son téléphone à la main, en montrant à tout le monde que tu as le dernier iPhone, il faut être un peu plus aux aguets. »
Et si Escobar a disparu, le mythe, lui reste bien vivant, n’en déplaise à la mairie de Medellín. Il attire chaque année des milliers de touristes. « Pablo Escobar, ça intrigue. Il a une histoire assez incroyable. Les visiteurs veulent par exemple voir la maison où il est mort. Par contre la ville de Medellín le cache. Il n’y a même pas une pancarte sur le toit de la maison où il a été tué. Ils n’essaient pas de le mettre en avant. »
Cette explosion du nombre de nouveaux arrivants depuis la pandémie de Covid-19 à Medellín a entraîné l’apparition de restaurants, de boutiques de luxe et de visites guidées. En plus des touristes, la ville attire de nombreux expatriés, à tel point que l’on parle désormais de Medellín comme de la troisième destination d’Amérique latine pour y vivre, juste après Buenos Aires et Mexico.
« Il peut faire chaud en journée, témoigne Thomas Espeute, mais après le soir, avec un petit pull, c’est super agréable. Ça, plus la vie nocturne, on s’y sent bien rapidement. »
Les étrangers bénéficient d’un fort pouvoir d’achat, qui provoque une tension sans précédent sur l’immobilier. Résultat : les logements, autrefois proposés à l’année, sont désormais disponibles sur des plateformes de location temporaire comme Airbnb, où le nombre d’annonces à Medellín a bondi de 45% en un an.
« Un loyer à Medellín, pour un appartement avec deux chambres, dans un bon quartier, va coûter facilement deux millions de pesos, à peu près 500 euros, observe le Français, sachant que le salaire minimum en Colombie est de 200 euros, c’est comme si on payait à Paris 2.500 euros son appartement. » Lire et écouter la chronique ici
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