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Face aux risques géopolitiques, les entreprises veulent relocaliser leurs approvisionnements

Un rapport de la Banque centrale européenne publié en novembre 2023 indique que la notion de résilience est désormais prise en compte par les entreprises de l’Union européenne qui souhaitent réduire leur dépendance vis-à-vis de pays comme la Chine.

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Relocalisation

Les entreprises européennes sont désormais nombreuses – près de 42% – à se tourner vers une stratégie de « friend-shoring », c’est-à-dire de relocalisation de leurs approvisionnements auprès ds pays « amis » car politiquement plus proches Voilà ce qu’indique un rapport de la Banque centrale européenne (BCE) publié en novembre 2023 et rédigé à partir d’une enquête auprès des principales entreprises opérant dans la zone euro. À titre de comparaison, au cours des cinq dernières années, seulement 11% de ces entreprises adoptaient cette stratégie.

Le rapport note également que la stratégie de « near-shoring » – production locale pour le marché local – est, elle, d’ores et déjà très présente au sein de l’UE et qu’elle va également s’intensifier. Si la tendance est donc à la relocalisation, c’est en premier lieu parce que près de la moitié des entreprises interrogées disent anticiper les risques géopolitiques et préférer produire au sein de la zone européenne, où la sécurité est supérieure par rapport à d’autres espaces géopolitiques. La BCE note ainsi un changement de priorités pour les entreprises qui ont longtemps délocalisé pour réduire leurs coûts de production mais intègrent aujourd’hui la notion de résilience dans leurs décisions stratégiques. Autre facteur qui incite les entreprises à relocaliser : le changement climatique, lié à la transition vers la neutralité carbone.

Face aux risques, plusieurs stratégies

Pour l’heure néanmoins, environ 55 % des entreprises indiquent que la Chine est la principale source d’approvisionnement en intrants critiques. Si toutes estiment que le pays présente un risque élevé pour leur chaîne d’approvisionnement, elles pointent du doigt la difficulté de s’approvisionner en intrants critiques dans des pays non jugés comme à risque. « Parmi les personnes interrogées qui ont déclaré que leur entreprise s’approvisionnait (en grande partie ou entièrement) en intrants essentiels auprès d’un pays spécifique qu’elle considérait comme un risque élevé, près des deux tiers ont déclaré que si ces intrants essentiels n’étaient soudainement plus disponibles, les remplacer par des intrants provenant d’ailleurs serait ‘très difficile’ », souligne le rapport.

Pour réduire leur exposition à ces risques, près de 40 % des entreprises disent poursuivre une stratégie visant à s’approvisionner principalement en intrants auprès d’autres pays extérieurs à l’UE, 20 % auprès de pays de l’UE. 15% déclarent quant à eux poursuivre d’autres types de stratégies : détenir davantage de stocks, diversifier les sources d’intrants, surveiller les risques de plus près, modifier la composition de leur(s) produit(s) ou fermer certaines capacités de production. La BCE explique enfin qu’« un peu moins de 20 % n’ont pas encore adopté de stratégie mais envisagent de le faire dans un avenir proche ».

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