Afrique
République démocratique du Congo
Le pays se prépare à élire son prochain président de la République, mais aussi les membres des assemblées nationales et provinciales, et ceux des conseils municipaux le 20 décembre prochain. Ces scrutins laissent déjà augurer un climat de tension palpable, à l’instar de précédents rendez-vous électoraux souvent marqués par des actes de violence. Le 30 décembre décembre 2018, la victoire du président Félix Tshisekedi, aujourd’hui candidat à sa réélection, avait été vivement remise en cause par son principal rival, Martin Fayulu, qui l’avait accusé d’avoir usurpé ce succès avec la complicité de l’ancien président Joseph Kabila (au pouvoir de 2006 à janvier 2019). Ces accusations avaient été reprises par plusieurs observateurs internationaux et nationaux, y compris par l’influente Église catholique du Congo. Pour défier le président Tshisekedi, Martin Fayulu sera cette année à nouveau en lice, ainsi que 22 autres candidats. Parmi eux le richissime homme d’affaires Moïse Katumbi, ou encore Denis Mukwege, pasteur et prix Nobel de la paix 2018. Également gynécologue, ce militant des droits de l’homme a acquis le surnom de « l’homme qui répare les femmes » en raison de son implication contre les mutilations génitales, parfois encore pratiquées en RDC. Ces élections vont se dérouler dans un contexte d’insécurité prégnant, particulièrement dans l’est du pays où les combats ont repris depuis octobre entre le groupe rebelle du 23-Mars (M23), les milices armées d’autodéfense et l’armée congolaise. En outre, d’autres affrontements entre milices ethniques sont à déplorer à l’ouest, non loin de la capitale Kinshasa, au sein d’un pays déjà gangrené par le banditisme et où, en 2022, près de 62% de la population (soit environ 60 millions de personnes) vivaient sous le seuil de pauvreté.
Moyen-Orient
Région
Tandis que Tsahal reprenait ses bombardements et annonçait étendre ses opérations terrestres sur toute la bande de Gaza après une courte accalmie, les adversaires régionaux d’Israël poursuivent leurs actions, à l’image des rebelles houthis du Yémen. Soutenus par l’Iran, ces derniers ont tiré plusieurs missiles de longue portée contre des cibles israéliennes ces dernières semaines, et arraisonné ou attaqué des navires appartenant à des armateurs ou hommes d’affaires israéliens. Deux navires israéliens – le Unity Explorer et le Number Nine – ont ainsi été la cible de tirs de drones et de missiles mer-mer le 3 décembre dernier. D’autres navires de pays considérés comme alliés d’Israël ont aussi été visés ces derniers jours, notamment un bâtiment de guerre américain, le USS Carney.
Asie-Pacifique
Philippines
L’avancée des négociations de paix entre le mouvement communiste rebelle New People’s Army (NPA) et les autorités philippines, placées sous médiation norvégienne, devrait permettre d’améliorer la situation sécuritaire et mettre un terme à ce conflit cinquantenaire qui a coûté la vie à plus de 40 000 personnes. Cette nouvelle configuration se traduirait par la mutation du NPA en mouvement reconnu sur la scène politique philippine. Pour autant, il reste possible que des franges jusqu’au-boutistes de ce groupe prévoient de nouvelles attaques pour entacher ce processus de négociations. De surcroît, d’autres groupes locaux, notamment ceux affiliés à l’Etat islamique, pourraient en profiter pour accroître leur influence et leur audience locales. Le 4 décembre dernier, l’attentat commis par le groupe Etat islamique lors d’une messe au sein de l’université d’État de Mindanao a causé la mort de quatre personnes et fait plusieurs dizaines de blessés.
Europe
Europe du Nord-Est
Quelque 900 ressortissants d’Afghanistan, du Kenya, du Maroc, du Pakistan, de Somalie, de Syrie et du Yémen seraient entrés en Finlande ce mois-ci contre, en moyenne, un seul demandeur d’asile par jour auparavant. Helsinki, qui considère que Moscou a délibérément envoyé ces demandeurs d’asile vers le territoire finlandais pour créer une crise des réfugiés, a décidé le 1er décembre de fermer trois points de passage avec la Russie pour une durée d’un mois. Dans la région de la Baltique, la Lettonie et l’Estonie affirment également avoir observé ce net afflux de migrants et envisagent également de fermer leurs frontières avec la Russie. En conséquence, des perturbations logistiques aux frontières de ces pays ne sont pas à exclure dans les semaines à venir.
Monde
Région
La période de fin d’année reste malheureusement associée à une augmentation du risque terroriste dans le monde, en raison notamment du grand nombre de fêtes religieuses, chrétiennes et juives en particulier. Les services de police de plusieurs pays européens ont mis en garde sur l’accroissement de cette menace. À titre d’exemple, deux adolescents projetant une attaque terroriste contre un marché de Noël dans la ville allemande de Leverkusen au nom de l’Etat islamique ont été interpellés la semaine passée par la police locale. Le 2 décembre, le crime perpétré par un autre adepte de l’EI – qui a tué un touriste allemand et blessé deux personnes en se réclamant du même groupe terroriste – est un autre triste rappel de ce risque.
Région
En marge des conflits sociaux et géopolitiques, de nombreux exemples illustrent le risque sécuritaire concernant la communauté LGBT en plusieurs endroits du monde. Ainsi, le 30 novembre, la Cour suprême russe a interdit les activités du Mouvement international LGBTQ, avant que la police ne procède à plusieurs arrestations dans des lieux de rassemblement. En 2022, un rapport de l’Observatoire des inégalités (association française et organisme indépendant d’information) rappelait que 69 pays (sur 193 étudiés) jugeaient l’homosexualité illégale, l’Afrique étant le continent le plus fermé à cet égard, avec 32 pays où elle est punie par la loi.