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Grandes étapes de la vie à l’étranger : comment organiser sa reconversion professionnelle ?
Entrée à l’école, études universitaires, mariage : à l’étranger, les grandes étapes de la vie prennent souvent une ampleur administrative plus importante que dans l’Hexagone pour les Français. Après un départ à l’étranger, Anaick Haulle Gorgé a créé AH Accompagnement pour aider -entre autres- les expatriés à trouver leur voie, où qu’ils se situent.
L’expatriation peut être l’occasion de bien des remises en question. Certains peuvent parfois être amenés à quitter leur emploi lors d’un départ à l’étranger, et ce changement de vie peut s’accompagner d’une envie : changer de métier. Mais comment envisager une reconversion professionnelle à des milliers de kilomètres de la France ? « Il ne faut pas voir le fait d’être expatrié comme une contrainte » affirme Anaick Haulle Gorgé, coach en reconversion professionnelle. Après avoir travaillé pendant 15 ans dans le marketing, elle s’est elle-même expatriée et a ressenti le besoin de changer de vie. Elle s’est alors formée au coaching et a monté son entreprise AH Accompagnement pour aider à distance tous ceux qui souhaiteraient trouver leur voie en France, ou en expatriation. « Le point de départ d’une reconversion ne doit pas être “quelle reconversion puis-je faire en tant qu’expatrié”, mais plutôt, “qu’est-ce que j’aime, qu’est-ce que j’ai envie de faire”. C’est dans un second temps qu’on réfléchit à ce qui est envisageable en fonction du pays dans lequel on vit », explique Anaick Haulle Gorgé.
C’est ce qu’a fait Anne-Laure, lorsqu’en 2009, à la fin de ses études d’ingénieur agronome, elle part en Afrique avec son mari qui s’y est vu proposer un contrat. « Je n’ai pas travaillé juste après mes études. Les années passants, je me suis éloignée du secteur dans lequel j’avais étudié et je n’étais plus vraiment légitime à trouver un emploi dans ce domaine sans aucune expérience », développe-t-elle. Elle a alors réfléchi à ce qui lui plaisait vraiment : l’éducation. Elle toque alors à la porte d’une école française du Mozambique où, sans diplôme dans le secteur, elle devient coordinatrice des activités périscolaires de l’établissement. « J’y ai d’autant plus développé mon envie de travailler dans l’enseignement. Sachant que nous serions amenés à changer régulièrement de pays, je me suis demandée : “Quel métier pourrais-je faire dans n’importe quel pays d’expatriation ?” Étant francophone, j’ai eu l’envie de devenir professeure de français langue étrangère. »
Se renseigner auprès de professionnels du secteur
Pour trouver sa voie, il faut parfois se nourrir de l’expérience des autres. Une fois le projet de reconversion déterminé, Anaick Haulle Gorgé recommande à ses clients de contacter des professionnels du métier rêvé. « C’est important de recueillir le témoignage de personnes qui ont suivi le même parcours : leur demander les détails de leur métier, de quoi sont composées leurs journées, les avantages et inconvénients de cet emploi… Ainsi, la personne aura une image plus claire de ce vers quoi elle va, explique la coach en reconversion. L’idéal est d’y faire une petite immersion, voire un stage. C’est toujours bien de faire une semaine dans l’environnement rêvé pour se rendre compte des réalités du métier. »
Il peut aussi être intéressant de se renseigner sur le marché local du pays d’expatriation. Le ministère des Affaires étrangères propose pour cela des dossiers pour chaque pays, dans lesquels se trouve une rubrique « emploi ». Au sein de celles-ci, le Quai d’Orsay indique notamment les liens vers l’administration compétente du pays visé, la réglementation en matière de travail, ou encore les organismes de recherche d’emploi.
S’assurer que la formation soit reconnue sur le marché de l’emploi
« Pour moi, le choix de la formation arrive à la fin, une fois sûr que le projet nous convient », indique Anaick Haulle Gorgé. Pour cela, la coach en reconversion recommande également de se tourner vers des professionnels du secteur : « Ce n’est pas évident de choisir une formation parmi la multitude d’options proposées. Il y a par exemple des centaines de formations en ligne pour être assistante vétérinaire, mais seulement trois proposent une formation réellement reconnue parmi les professionnels. Seuls ceux qui sont du métiers peuvent vraiment conseiller ». Selon elle, peu de secteurs ne sont pas envisageables depuis l’étranger : « Aujourd’hui quasiment tout peut s’apprendre en ligne ! ». De nombreux organismes proposent des formations à distance. C’est notamment le cas de Pôle Emploi, de Campus France -qui regroupe de nombreuses formations à distance proposées par de grandes écoles françaises, ou encore du CNED.
Anne Laure a choisi ce dernier pour sa reconversion. Sur conseil d’une amie et après s’être renseignée sur des forums d’expatriés, a passé en deux ans un diplôme d’aptitude à l’enseignement du Français langue étrangère (DAEFLE), en parallèle de son mi-temps en tant que coordinatrice des activités périscolaires. Ce diplôme est proposé à distance par le CNED en partenariat avec l’Alliance Française de Paris. Toutefois, le niveau master étant souvent demandé pour être embauché, elle s’est ensuite tournée vers un master à distance avec l’Université des Antilles : « Il me fallait un diplôme reconnu à travers le monde et me permettant d’obtenir un visa de travail. J’ai donc fait un master de management du français langue étrangère en milieu plurilingue. Diplômée depuis juin 2023, je vais maintenant pouvoir postuler dans n’importe quel pays ».
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