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Au Québec, « nous souhaitons rehausser la part de l’immigration francophone » (ministère de l’immigration québécois)

Au cours des deux prochaines années, le Québec prévoit d’admettre environ 50 000 nouveaux résidents permanents issus de l’immigration économique pour répondre aux besoins de main-d’œuvre de ses 17 régions, mais pas seulement. Interview du sous-ministre de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration du Québec, Benoît Dagenais.

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Au Québec, « nous souhaitons rehausser la part de l’immigration francophone » (ministère de l'immigration québécois)

Français à l’étranger: Quel est le rôle et quelles sont les missions du ministère de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration ?

Benoît Dagenais: En 1991, un accord a été conclu entre le Québec et le Canada afin de définir le partage des compétences en matière d’immigration entre l’Etat et la province. Depuis la signature de cet accord, le gouvernement fédéral verse une compensation financière au Québec pour assurer l’accueil et l’intégration des personnes immigrantes, compétence que les autres provinces n’ont pas. Le Québec, à travers l’action de notre ministère, se charge donc de définir son immigration économique, de soutenir les nouveaux arrivants dans leurs démarches de francisation et de leur offrir les services nécessaires pour faciliter leur intégration. Les personnes qui arrivent au Québec dans le cadre d’un regroupement familial ou avec le statut de réfugié relèvent, eux, du gouvernement fédéral.

De quelle immigration a aujourd’hui besoin le Québec ?

Le Québec est confronté à une pénurie de main-d’œuvre qui touche l’ensemble de ses régions. Pour combler ces besoins, nous avons mis en place une stratégie appelée « Opération main d’œuvre » qui répond aux besoins dans les secteurs que vous désignez en France comme  « sous tension »: la santé, l’éducation, les services à la petite enfance, les technologies d’information, la construction et les métiers du génie. Mais nous ne visons pas seulement ces secteurs car, le taux de chômage étant très bas au Québec, des besoins se font sentir dans bien d’autres secteurs. Aussi, au cours des deux prochaines années, nous prévoyons d’admettre au Québec environ 50 000 nouveaux résidents permanents issus de l’immigration économique.

Menez-vous une politique d’immigration particulière dans chacune des 17 régions administratives de la province ?

Notre politique d’immigration cherche à répondre aux besoins de l’ensemble de ces 17 régions. S’il n’y a pas de politique distincte par région, notre politique intègre un principe de régionalisation de l’immigration. En effet, nous avons mis en place un plan d’action afin que les nouveaux arrivants ne convergent pas uniquement vers les métropoles. Des leviers ont progressivement été identifiés pour répondre aux besoins spécifiques des régions. Et désormais, nous priorisons aussi la régionalisation dès l’étranger: en d’autres termes, nous incitons les personnes immigrantes dont les compétences répondent aux besoins spécifiques d’une région à s’y établir dès leur arrivée au Québec. Afin de mieux faire connaître nos différentes régions, nous souhaitons aussi renforcer leur présence dans le cadre de séances d’information à l’étranger, de conférences, de salons, etc.

Concernant l’intégration, quels sont les dispositifs mis en place pour accompagner les nouveaux arrivants ?

Je peux d’abord citer le dispositif « Accompagnement Québec », un service gratuit et personnalisé accessible aux personnes immigrantes, qu’elles soient déjà installées au Québec ou encore à l’étranger. Les agents d’aide à l’intégration du ministère de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration sont par ailleurs présents dans toutes les régions du Québec et accompagnent les nouveaux arrivants dans leur installation. Ils commencent par évaluer les besoins de la personne sur différents aspects avant de lui proposer un accompagnement personnalisé : installation, découverte de la société québécoise, francisation, reconnaissance de ses compétences, intégration sur le marché du travail, informations sur les procédures d’immigration. Pour cette mission d’accompagnement, nous travaillons avec plus d’une centaine d’organismes qui interviennent en soutien.

Vous êtes aussi le ministère de la francisation : recherchez-vous avant tout des personnes qui maîtrisent un minimum la langue française ? De quels outils disposez-vous pour accompagner ceux qui ne la parlent pas lors de leur installation au Québec ?

Nous souhaitons rehausser la part de l’immigration francophone. Pour cela, nous avons modifié l’ensemble de nos règlements d’immigration économique et la connaissance du français est désormais l’une de nos exigences. Pour les personnes arrivant au Québec et qui ne parlent pas français, nous avons par ailleurs créé « Francisation Québec ». Il s’agit d’une plateforme numérique où il est possible de s’inscrire pour recevoir gratuitement des cours de francisation qui permettent d’apprendre la langue et la culture. Cette formation peut être effectuée à temps plein comme partiel, en ligne depuis l’étranger ou en présentiel : nous travaillons d’ailleurs avec une centaine d’Alliances françaises partout dans le monde pour franciser les personnes qui souhaitent venir s’installer au Québec. Cette plateforme a beaucoup de succès : nous comptons plus de 300 inscriptions par jour depuis le 1er juin 2023, date à laquelle elle a été lancée. Cette année, plus de 50 000 personnes ont bénéficié de cours de francisation via cette plateforme.

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