Afrique
Sénégal
Incarcéré depuis juillet dernier, Ousmane Sonko, leader de l’opposition sénégalaise, voit s’échapper ses dernières chance de candidater à la présidentielle du 25 février prochain. La Cour suprême a en effet confirmé le 4 janvier dernier sa condamnation pour diffamation à l’endroit de Mame Mbaye Niang, alors ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction civique (devenu depuis ministre du Tourisme). Le lendemain c’est le Conseil constitutionnel qui invalidait sa candidature. Ousmane Sonko a été visé au cours de ces deux dernières années par de nombreuses procédures judiciaires – notamment pour des accusations de diffamation et de viol qu’il a toujours niées –, provoquant des violences meurtrières inédites dans le pays. Ce nouvel épisode judiciaire, à l’approche du scrutin, pourrait encore attiser les troubles sociaux.
Sierra Leone
Ernest Bai Koroma, président de la République entre 2007 et 2018, a été inculpé le 3 janvier dernier par un tribunal de la capitale Freetown pour quatre infractions, dont celle de « trahison et dissimulation de trahison ». La justice sierra-léonaise l’accuse d’avoir joué un rôle dans les heurts qui ont eu lieu le 26 novembre 2023 lorsque des mutins ont attaqué une armurerie militaire, deux casernes, deux prisons et deux postes de police. Le pouvoir en place avait alors qualifié cette attaque de tentative de coup d’État. Le 8 janvier, ce sont 27 militaires qui comparaissaient pour ces mêmes faits devant une cour martiale de Freetown, avant que leur procès ne soit ajourné dans les jours suivants. Cs épisodes judiciaires interviennent dans un contexte instable depuis la réélection controversée, en juin 2023, de l’actuel président Julius Maada Bio. Cette victoire l’avait conduit à un second mandat sous le regard critique des États-Unis et de l’Union européenne. Si un nouveau procès sur le cas d’ Ernest Bai Koroma est attendu le 17 janvier prochain, la situation sociale sera suivie avec attention, l’histoire du pays restant marquée par la guerre civile qui a sévi entre 1991et 2002, causant la mort de plus de 50 000 personnes.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Région
L’extrême instabilité qui prévaut au Moyen-Orient ne devrait guère s’apaiser à moyen terme compte tenu des nombreux incidents sécuritaires et de leur implication politico-militaire depuis ces dernières semaines. Tandis qu’Israël poursuit son offensive militaire dans la bande de Gaza, les heurts s’intensifient entre le Hezbollah et l’armée israélienne dans le sud du Liban. En mer Rouge, les affrontements et manœuvres navales se poursuivent suite aux offensives menés par les rebelles houtis du Yémen, en dépit de la coalition mise en place par les États-Unis. L’Iran, autre grand acteur régional impliqué indirectement dans ces zones de conflit, a de son côté été frappé le 3 janvier dernier par un double attentat revendiqué par l’Etat islamique, qui s’est soldé par la mort de 84 personnes. En représailles et sur ordre de Téhéran, plusieurs milices chiites ont lancé des expéditions punitives en Irak, avec le risque de potentielles nouvelles attaques de l’organisation djihadiste sunnite.
Asie/Pacifique
Bangladesh
La Première ministre Sheikh Hasina est reconduite pour un cinquième mandat (le quatrième consécutif) après la large victoire de son parti, la Ligue Awami, aux législatives du 7 janvier dernier. Ce scrutin, boycotté par l’opposition et entaché de nombreuses violences, n’a enregistré qu’une faible participation, autour de 28%, contre 80% pour les législatives de 2018. La période qui a précédé cette élection a aussi été marquée par une grande instabilité. En octobre 2023, le principal mouvement d’opposition, le BNP (Parti nationaliste du Bangladesh) avait organisé une manifestation de grande ampleur dans la capitale Dacca afin de protester contre la politique gouvernementale. Celle-ci avait dégénéré en heurts avec les forces de l’ordre, conduisant à l’arrestation de quelque 10 000 membres du BNP, accusés de vandalisme et meurtre. Confortant son pouvoir au terme de ces élections, la Ligue Awami possède dorénavant 216 sièges sur les 299 que compte le Parlement bangladais.
Péninsule coréenne
Plus de trois cents obus ont été tirés par la Corée du Nord la semaine dernière en direction des îles sud-coréennes de Yeonpyeong et de Baengnyeong. Leurs habitants ont été contraints de se réfugier dans des abris anti-atomique sur instruction de l’armée de Corée du Sud. Séoul, qui a qualifié ces tirs « d’actes de provocation » a répondu avec des exercices de tirs à munitions réelles en direction de la ligne de démarcation nord (NNL).
Taïwan
La présidentielle et les législatives du 13 janvier prochain seront suivies avec la plus grande attention par la communauté internationale compte tenu de la position géostratégique et du statut politique de ce petit État insulaire. Indépendante de fait depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’île et ses territoires périphériques sont toujours revendiqués par le Parti communiste chinois. Les deux grandes forces en présence pour ces élections sont le Kuomintang (KMT), plus conservateur et favorable à la Chine, et le Parti démocrate progressiste (DPP), situé au centre gauche et qui a gouverné Taïwan ces huit dernières années.