Afrique
République démocratique du Congo
La Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) devrait quitter le pays d’ici fin 2024. Après plus de vingt ans de présence en terre congolaise pour tenter d’endiguer les exactions des nombreux groupes rebelles présents sur ce territoire, son bilan est critiqué par la présidence congolaise, récemment réélue après le scrutin du 20 décembre dernier. Considérant « qu’elle n’avait pas réussi à protéger les civils contre les groupes armés », l’exécutif dirigé par le président Tshisekedi plaidait pour la fin de cette mission. Celui-ci devrait s’effectuer en trois phases ; la première d’entre elle est prévue en avril prochain avec le départ de 2 000 soldats du Sud-Kivu. Cependant, de nombreux groupes armés continuent de sévir dans le pays, notamment les Forces démocratiques alliées (ADF) et le M23, actifs dans l’est du pays, dans les régions du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et de l’Ituri, respectivement frontalières avec le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda.
Rwanda-Burundi
Les relations entre les deux pays connaissent une nouvelle vague de tensions après que le Burundi a annoncé, le 11 janvier dernier, la fermeture de sa frontière avec le Rwanda. Bujumbura accuse Kigali d’accueillir sur son sol le groupe rebelle Red Tabara, groupe d’opposition armé burundais à l’origine d’une attaque qui a fait vingt victimes, en décembre dernier, à la frontière entre le Burundi et la République démocratique du Congo. Si le Rwanda a rejeté ces accusations, ce nouvel épisode de défiance illustre aussi la complexité des relations diplomatiques dans la région, et plus largement entre certains pays de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), qui comprend également l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie, le Sud-Soudan, la RDC et la Somalie.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Région
Les frappes lancées le 12 janvier par les États-Unis et le Royaume-Uni contre des cibles houthies en territoire yéménite ont été qualifiées de « succès » par Washington. Cette initiative conjointe, suivie d’une autre salve de frappes le lendemain, faisait suite aux attaques perpétrées par les rebelles yéménites contre des navires commerciaux et des bâtiments de guerre de différentes nationalités. Les Houthis, qui affirment que leurs actions s’inscrivent en soutien à la cause palestinienne, ont indiqué que cette attaque ne resterait pas impunie et ont d’ores et déjà lancé de nouvelles offensives contre les bâtiments de guerre américains en mer Rouge.
Amériques
Équateur
Selon les autorités équatoriennes, au moins dix-neuf personnes sont mortes dans les violences qui ont accompagné, le 9 janvier dernier, la prise d’assaut d’une chaîne de télévision, les explosions inexpliquées dans plusieurs villes et l’enlèvement d’officiers de police. Ces événements spectaculaires faisaient suite à l’évasion d’Adolfo Macias, alias « Fito », ennemi public numéro un et chef d’un gang de 8 000 hommes, au centre du trafic de cocaïne dans la région. En dépit de l’état d’urgence décrété pour une durée de soixante jours, de nouveaux incidents ont éclaté dans plusieurs prisons. Le samedi 13 janvier, une confrontation armée entre détenus et surveillants dans la prison de la province d’El Oro (extrême sud-ouest du pays) a causé la mort d’un gardien.
Asie/Pacifique
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Les violences font rage dans la capitale Port-Moresby depuis le 10 janvier dernier, après qu’un groupe de soldats, de policiers et de gardiens de prison a lancé un mouvement de protestation contre des réductions de salaire inexpliquées. Quinze personnes ont été tuées lors des émeutes qui ont accompagné ce mouvement, tandis que la foule pillait et brûlait des magasins. Si le Premier ministre James Marape a annoncé le 11 janvier que plus de 1 000 soldats étaient prêts à intervenir en cas de besoin pour « faire appliquer l’état d’urgence », les violences se sont poursuivies dans la capitale ainsi qu’à Lae, deuxième ville du pays, dans la province de Morobe.
Taïwan
Une délégation américaine a rencontré le nouveau président taïwanais, William Lai Ching-te, du Parti démocrate progressiste (DPP), deux jours après sa victoire à la présidentielle du 13 janvier. Le vice-président sortant s’est imposé assez nettement avec 40,1% des voix face à Hou Yu-ih, le candidat du Kuomingtang (KMT), proche de la Chine et crédité de 33%. Pour autant, l’empire du Milieu considère toujours Taïwan comme faisant partie intégrante de son territoire. Le porte-parole du bureau des affaires taïwanaises de Pékin, Chen Binhua, a ainsi déclaré dans un communiqué que la détermination chinoise à « réunifier » la Chine et Taïwan était « aussi ferme qu’un roc ».
Europe
Pologne
Arrêté puis incarcéré le 10 janvier avec son adjoint Maciej Wasik au sein du Palais présidentiel, Mariusz Kaminski, ancien ministre de l’Intérieur, a entamé dès le lendemain une grève de la faim, se considérant « prisonnier politique ». Le nouveau Premier ministre Donald Tusk, du parti Plate-forme civique, semble décidé à livrer bataille contre ses prédécesseurs – le gouvernement du parti nationaliste Droit et Justice (PiS) – accusés d’actes répréhensibles pendant leur mandat. Au lendemain de son arrestation, des centaines de manifestants se sont rassemblés face au palais présidentiel, devant le poste de police où Mariusz Kaminski était détenu.