Français à l’étranger : Pourriez-vous vous présenter, ainsi que votre entreprise ?
Pascal Bourbon : Je suis Français de l’étranger depuis plus de 30 ans. J’ai vécu et travaillé en Asie, aux États-Unis, en Allemagne, en Irlande et je suis désormais installé à Barcelone depuis 1998. En 2002, j’ai créé ma propre entreprise, a2b Investments, un fonds de capital risque qui accompagne des startups espagnoles et des entrepreneurs aux projets novateurs. Nous accompagnons aujourd’hui une quinzaine d’entreprises en phase de création, à qui nous apportons un soutien, des conseils, ainsi que notre réseau de contacts. À côté de cette activité, je suis aussi conseiller du commerce extérieur de la France depuis 2006, enseignant, fondateur et président d’associations, conseiller des Français de l’Étranger sur la première circonscription espagnole depuis 2014 et enfin membre de l’Assemblée des Français de l’étranger depuis 2021 où je représente toute la péninsule ibérique.
Racontez-nous la genèse de la création de votre entreprise…
J’ai quitté la France à l’âge de 25 ans et suis arrivé en Espagne en 1998 pour un MBA à l’IESE Business School, une école de commerce. À l’issue de ce master, on m’a proposé le poste de directeur général des filiales française et espagnole d’une société du groupe Deutsche Telekom, ce qui m’a permis de rester en Espagne. Mais après un an et demi à ce poste, j’ai décidé de créer ma propre société, dont le but était d’investir dans des sociétés catalanes. Après un boom en Espagne au sujet des énergies renouvelables, nous avons en 2010 décidé de repositionner l’activité d’a2b Investments sur les start-ups innovantes dans ce domaine. Le contexte économique était très favorable en Espagne à ce moment-là, tandis qu’en France entreprendre n’était pas aussi facile qu’actuellement.
Comment décririez-vous la communauté des entrepreneurs français en Espagne ?
Il y a énormément d’entrepreneurs français en Espagne, c’est une très belle communauté qui travaille de manière harmonieuse et soudée. Barcelone est la 5ème ville d’Europe la plus propice à la création d’une start-up. Il y a beaucoup d’associations pour soutenir les créateurs d’EFE : notamment la French Tech Barcelone – dont je suis le cofondateur -, la Peña Business Club, le Club des Entrepreneuses d’Espagne… Nous avons également la Chambre de Commerce et d’Industrie Française de Barcelone qui depuis quelques années est très orientée sur l’entreprenariat, puisqu’elle organise depuis 2016 le prix Entrepreneur Tech dans le but d’accompagner et de faire connaître les startups dans leur développement sur les marchés français et espagnol.
Que diriez-vous à un Français qui souhaite y monter son entreprise, comme vous ?
Avant d’envisager de s’installer en Catalogne, il faut savoir qu’il y règne actuellement une certaine instabilité politique liée aux velléités d’indépendance de la région. Néanmoins, en matière d’entreprenariat, le pays est intéressant pour une personne qui souhaite créer son entreprise dans la mesure où les charges sociales et les salaires y sont plus faibles qu’en France. Côté fiscalité, il y a beaucoup moins d’avantages qu’avant et le coût de la vie a énormément augmenté ces dernières années. Mais l’Espagne reste un pays qui attire énormément de talents internationaux, principalement pour sa qualité de vie.