L’année 2023 a marqué l’avènement d’une ère de « permacrise » caractérisée par une série d’événements mondiaux déstabilisants : voilà ce que relève International SOS, spécialiste mondial des services de gestion des risques sanitaires et sécuritaires. Dans son rapport sur les perspectives des risques 2024, le spécialiste énumère les différentes crises qui ont secoué le monde en 2023. Des crises qui sont avant tout géopolitiques : conflit entre Israël et la Palestine depuis l’attaque terroriste d’octobre 2023 perpétuée par le Hamas, enlisement du conflit en Ukraine, troubles sociaux et coups d’État en Afrique subsaharienne, émeutes en France, etc. Le rapport mentionne aussi les séismes qui ont causé la mort de nombreuses personnes en Syrie et en Turquie en février 2023.
Dans ce contexte de crises multiples, 2024 va être « l’année la plus chargée en élections de l’histoire de l’humanité ». Plus de 60 pays – qui regroupent plus de la moitié de la population mondiale – organisent en effet des élections cette année, ce qui peut contribuer à fragiliser l’équilibre géopolitique international. International SOS note par ailleurs un accroissement des tensions politico-religieuses qui, dans des « conditions socio-économiques dégradées », peut constituer un terreau fertile à tous types de violences.
Année sous haute tension pour l’Europe
Le rapport s’arrête plus particulièrement sur l’Europe qui connaît, depuis deux ans, un retour des conflits armés sur son sol. « Si les mouvements sociaux sont légion, l’année 2024 s’inscrit dans un cadre de hautes tensions, caractérisées par l’émergence de mouvements transnationaux et fédérateurs : militantisme écologiste, essor de mouvements nationalistes, fronde actuelle des agriculteurs en France ou encore répercussions du conflit israélo-palestinien. » Dans ce contexte, International SOS alerte sur de possibles dégradations d’espaces publics, communautaires ou religieux, voire d’actes de terrorisme perpétrés par des personnes qui agiraient en « loups solitaires ».
Les auteurs alertent plus particulièrement sur les multiples risques auxquels font face les autorités françaises dans le cadre de l’organisation des Jeux olympiques 2024 : « criminalité, mouvements sociaux ou encore risque terroriste. » Sur la carte interactive des risques sécuritaires 2024 publiée par International SOS, l’Hexagone fait néanmoins partie des pays où le risque est considéré comme faible (2/5), tout comme ses voisins européens. L’Ukraine, elle, est classée en niveau de risque extrême (5/5).