Afrique
Mali/Niger/Burkina Faso
Ces trois pays ont annoncé, le 28 janvier dernier, leur départ « sans délai » de de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Il s’agit-là d’un coup de semonce pour l’avenir de l’organisation sous-régionale qui s’est d’ailleurs déclarée prête à une « solution négociée » pour tenter d’infléchir la position de ces trois nations, toutes dirigées à la suite d’un coup d’État. Cette annonce est aussi un nouvel épisode de la tension qui prévaut dans la région. C’est particulièrement le cas au Mali qui, le 25 janvier, a également souhaité la rupture de l’accord signé en mai 2015 avec les rebelles indépendantistes touaregs, présents au nord de son territoire. L’Algérie a certes tenté de sauvegarder cet accord afin de préserver la stabilité à sa frontière méridionale, mais son ambassadeur à Bamako s’est vu reproché des actes d’« ingérence et inamicaux » en raison de discussions qu’il aurait eues avec des séparatistes touaregs, sans impliquer le Mali. Par-delà ces joutes géopolitiques, la situation sur le terrain reste marquée par la multiplication des violences avec les touaregs, au nord, et avec les groupes djihadistes dans l’est, le centre et le sud du pays.
Nigeria
Les affrontements entre éleveurs et agriculteurs, fréquents dans les régions du nord-ouest et du centre du pays, sont actuellement en hausse. Ainsi, le 25 janvier dernier, de nouvelles violences entre bergers musulmans et communautés agricoles chrétiennes – sur fond de raréfaction des terres arables et difficultés d’accès aux ressources en eau – ont causé la mort de trente personnes dans l’État du Plateau (au centre du Nigeria). En conséquence, un couvre-feu de vingt-quatre heures a été imposé dans le district local de Mangu, ce qui n’a pas empêché de nouvelles attaques contre des écoles, des sites religieux et des habitations qui ont été incendiés et saccagés.
Tanzanie
Les réformes électorales proposées par le gouvernement ont conduit la semaine dernière des milliers de manifestants dans les rues de la capitale Dar-es-Salam, dans le sillage du principal parti d’opposition, le Chadema. Ce rassemblement était le plus important depuis la fin de l’interdiction de manifester, en janvier 2023. Les députés tanzaniens devraient donc débattre dans les prochains mois de ces réformes portées par la présidente Samia Suluhu Hassan, ancienne vice-présidente depuis 2015, puis successeure de John Magufuli en mars 2021 après le décès de ce dernier. Avec la présidentielle de 2025 en ligne de mire et en dépit de ces critiques, le bilan de la présidente a jusqu’alors été salué – en Tanzanie et par les observateurs internationaux – au titre de ses efforts pour restaurer la démocratie, le liberté d’expression, ou encore pour ses résultats économiques, caractérisés notamment par la hausse des exportations agricoles tanzaniennes ces dernières années.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Irak
Le 25 janvier, les autorités irakiennes et leurs homologues des États-Unis ont entamé un nouveau cycle de discussions afin d’envisager un calendrier de retrait des 2 500 soldats américains actuellement présents sur le sol irakien. Déjà évoqué depuis plusieurs années puis remis en question, le départ de ce qu’il reste de ce contingent – qui s’est élevé jusqu’à 170 000 soldats après l’invasion américaine de 2003 – est souhaité par le pouvoir irakien et par la majorité de population locale. Cette hypothèse d’un retrait des forces américaines est aussi à mettre en rapport avec les attaques incessantes des milices chiites contre les bases américaines en Irak. Ainsi, le 20 janvier dernier, des membres du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) en Iran ont lancé des missiles sur la base aérienne américaine d’Ain Al-Asad, dans le gouvernorat d’Al-Anbâr (nord de l’Irak). Des attaques de même type avaient déjà fait au moins quatre morts et six blessés les 15 et 16 janvier dans le gouvernorat d’Erbil (également au nord du pays), près de l’aéroport international et du consulat des États-Unis.
Amériques
Venezuela
Les élections attendues au second semestre 2024 semblent compromises. Rendues possibles au terme de l’accord conclu l’année dernière avec l’opposition vénézuélienne sur l’île de la Barbade, elle sont aujourd’hui remises en question par le régime autoritaire du président Nicolás Maduro, celui-ci dénonçant des « conspirations » contre sa personne. Cet accord avec l’opposition avait pourtant permis un assouplissement temporaire des sanctions imposées par les États-Unis sur le secteur pétrolier vénézuélien, Washington indiquant par ailleurs que la prorogation de cette mesure dépendrait de la levée par Caracas de l’interdiction faite aux opposants d’exercer des fonctions publiques. C’est notamment le cas de Corina Machado, figure de l’opposition, rendue inéligible par la Cour suprême vénézuélienne le 26 janvier dernier.
Asie/Pacifique
Taïwan
L’élection présidentielle du 13 janvier dernier et la victoire de William Lai, candidat opposé au rattachement à la Chine, n’ont pas calmé les pressions diplomatiques et militaires de Pékin sur l’archipel. Le 26 janvier, on dénombrait vingt-trois appareils de combats chinois survolant l’espace aérien taïwanais, réalisant des manœuvres conjointes avec la marine chinoise dans le détroit de Taïwan qui sépare l’île de la Chine continentale. Compte tenu de cette menace croissante, le premier contingent de conscrits amenés à servir durant un an sous les drapeaux taïwanais a commencé son service militaire, alors qu’il ne durait que quatre mois jusqu’alors.