Le match aura lieu ce soir à Abidjan entre la Côte d’Ivoire et le Nigeria, une affiche inédite pour une finale de la CAN. Le pays hôte vibre depuis un mois au rythme du ballon rond, comme en témoigne ce Français d’Abidjan.
L’ambiance promet d’être incandescente ce soir au stade Alassane-Ouattara, chauffé à blanc, devant 60.000 spectateurs, en très grande majorité supporters de l’équipe de Côte d’Ivoire. Pendant près d’un mois, c’est tout le pays qui a vécu au rythme des matches de la CAN et de l’incroyable parcours des Éléphants ivoiriens. Pierre Boisaubert, chercheur, vit à Abidjan depuis deux ans. « Les gens ont beaucoup fêté dans la rue, observe le Français. Et là, depuis le quart de finale et la demi-finale, il y a une vraie ferveur populaire et les gens poussent leur équipe. Ils klaxonnent, sortent les drapeaux et les maillots. Tous les maquis, les sortes de bars ou où on boit et on mange, diffusent les matches, c’est vraiment très chouette. »
Il faut dire que cela faisait 40 ans que le pays attendait d’organiser une Coupe d’Afrique des nations de football, après celle de 1984. Sur le marché de Cocody, dans le centre d’Abidjan, la capitale économique du pays où aura lieu la finale ce soir, les commerçants ivoiriens et nigérians se chambrent gentiment. Le Français témoigne : « On est vraiment mis dedans, , ça nous amène à suivre même si on n’est pas féru de foot à la base. »
Sur les marchés, les vendeurs ont ajouté à leurs statuettes, masques et tissus les répliques du maillot officiel, vendues une dizaine d’euros. C’est surtout aux abords des stades que les embouteillages sont impressionnants les jours de matches comme ce soir. « On s’arrête bien avant, on se gare et les gens doivent finir à pied, soit on vient en taxi, constate Pierre Boisaubert. Je connais des gens qui ont des fois raté le match à cause du fait qu’ils n’ont pas pu accéder au stade en voiture. »
Seul petit couac : des stades peu garnis en début de compétition
« Les billets sont vendus à très bas prix pour que ce soit une belle fête pour toute la population, explique le Français. Mais malheureusement, il y a des gens qui en achètent des lots, des grandes quantités dans l’espoir de faire de l’argent mais n’arrivent pas forcément à tout revendre. Au match d’ouverture, on était malheureusement 30.000 sur 60.000 places. »
Pour les autorités, la réussite de cette CAN était une priorité absolue. Le gouvernement entend bien se servir de la compétition comme d’une vitrine du développement du pays. Il n’a d’ailleurs pas lésiné sur les moyens pour s’assurer du succès de l’évènement : l’équivalent d’1,4 milliard d’euros a été investi au total. « C’était un gros pari parce qu’ils ont dû construire tous leurs stades, reconnaît le Français, et je trouve que le pari est réussi. Les stades sont bien construits, les pelouses tiennent la route. Il n’y a eu aucun couac niveau terrain ou organisation autour des stades, il n’y a pas de débordements. »
1,2 million de visiteurs, venu surtout des pays voisins, étaient attendus.
« Il y a un petit peu la diaspora française ici. Il y a aussi une grosse communauté libanaise. On les retrouve au stade mais après, c’est vrai que ça n’attire pas trop un public européen, c’est plus les supporters des autres pays africains qui viennent, avec à chaque fois leurs groupes de fervents supporters, ça joue de la musique et ça encourage les équipes. »
Quant au résultat du match de ce soir, les Éléphants joueront devant un public acquis à leur cause, mais ils auront fort à faire face aux Nigérians, intraitables. Pierre Boisaubert mise sur une victoire de la Côte d’Ivoire 1-0, même si, côté statistiques, aucune nation organisatrice de la CAN n’a soulevé le trophée depuis la Tunisie il y a 20 ans. Lire et écouter la chronique ici
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