Alors que le sous-ministre de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration du Québec, Benoît Dagenais a annoncé récemment que la province souhaitait accueillir jusqu’à 50 000 nouveaux résidents permanents issus de l’immigration économique au cours des deux prochaines années, le gouvernement d’Ottawa (province de l’Ontario) va également mettre en place une série de mesures pour stimuler l’immigration francophone. Parmi ces mesures figurent le renouvellement et l’expansion de l’initiative des communautés francophones accueillantes (un financement leur permettant de favoriser l’intégration des nouveaux arrivants) ainsi qu’un nouveau programme d’appui à l’immigration francophone qui « financera des projets novateurs qui ont pour but d’éliminer des barrières à l’immigration francophone ».
« Depuis 1971, le taux de francophones hors Québec connaît un déclin significatif. Il est temps de changer l’attitude du gouvernement fédéral en annonçant des cibles qui vont doubler de 4 % à 8 % d’ici trois ans », a annoncé le 16 janvier 2024 Marc Miller, le ministre fédéral de l’Immigration, des réfugiés et de la citoyenneté. Le Canada prévoit ainsi d’accueillir 485 000 nouveaux résidents permanents en 2024, 500 000 en 2025 et 500 000 en 2026. Selon un communiqué du gouvernement, cette immigration jouerait un rôle important dans la croissance de l’économie du pays, notamment parce que « cela vient remédier aux pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs essentiels comme la santé, les sciences, les technologie, l’ingénierie, les transports et l’agriculture. »
Plus de communautés accueillantes et plus d’enseignants
« Pour favoriser l’intégration des nouveaux arrivants francophones, plusieurs conditions doivent être réunies, comme la disponibilité des emplois et des logements, la reconnaissance des titres de compétences, la prestation de services essentiels en français, ainsi que la promotion du français et des communautés francophones et acadienne en situation minoritaire dans le cadre des relations diplomatiques du Canada », a développé le ministre de l’Immigration. Alors que 14 communautés franco-canadiennes continueront de recevoir une aide pour favoriser cette intégration, le gouvernement a annoncé que le Canada choisira « jusqu’à dix communautés additionnelles qui, à leur tour, pourront bâtir des milieux de vie propices à l’intégration économique et socioculturelle des nouveaux arrivants francophones ». Le ministre Marc Miller a aussi annoncé la mise en place d’un corridor d’immigration pour attirer les enseignants francophones dans les écoles primaires et secondaires.
Cette nouvelle politique vise à favoriser l’épanouissement et la prospérité à long terme des communautés francophones et acadienne en situation minoritaire, c’est-à-dire hors Québec. En effet, en vertu de l’Accord Canada-Québec, le Québec assume l’entière responsabilité de la sélection et de l’établissement des immigrants qui veulent s’établir dans la province (à l’exception des demandeurs de la catégorie du regroupement familial et des demandeurs d’asile au Canada).