Français à l’étranger: Quels sont les projets qui vous tiennent le plus à cœur ?
Eléonore Caroit: Comme je m’y étais engagée, j’ai fait de ce mandat celui de la proximité. En un an, j’ai tenu des permanences dans 28 villes de 14 pays, en plus des réunions par visioconférences que j’organise le premier samedi de chaque mois. Je traite quotidiennement de nombreuses requêtes de nos concitoyens en matière d’état civil, études, santé, impôts, retraites, accès aux comptes bancaires, etc., grâce aux contacts que j’ai noués en particulier avec les élus locaux de notre circonscription, les conseillers des Français de l’étranger. Ancienne élève et parent d’élèves du réseau AEFE, mon action s’est beaucoup portée sur la défense des lycées français. En Haïti, au Pérou, au Nicaragua, et dans bien d’autres pays, j’ai permis à nos établissements français à l’étranger de mener à bien des projets ambitieux et nécessaires. Pour la deuxième année consécutive, nous avons voté une augmentation du budget du ministère des Affaires étrangères… alors que celui-ci diminuait depuis trente ans ! Je me bats pour qu’une partie conséquente de ces nouveaux moyens soit attribuée aux services aux Français de notre circonscription. En ma qualité de vice-présidente de la commission des Affaires étrangères et administratrice de l’AFD (Agence française de développement), j’ai une action importante en matière de diplomatie parlementaire.
Où en sont les liens entre le Brésil et la France ?
Lorsque j’ai été élue pour la première fois en 2022, la relation diplomatique entre le Brésil et la France était au point mort. L’élection du président Lula a permis d’ouvrir un nouveau cycle. J’ai pu échanger avec lui à plusieurs reprises, ainsi qu’avec les membres de son gouvernement : à Paris lors du Forum pour la paix et du Sommet pour un nouveau pacte financier, à Brasilia ou encore à New-York aux Nations Unies. Il y a aujourd’hui une réelle volonté de renforcer les liens entre la France et le Brésil. Cela se traduit concrètement par une coopération renforcée dans des secteurs stratégiques, mais aussi par les saisons culturelles croisées France-Brésil qui auront lieu à partir de l’an prochain. Une visite d’Emmanuel Macron au Brésil est prévue au prochain semestre… de quoi relancer définitivement notre relation bilatérale !
Que représente la présence française au Brésil ?
Ils sont généralement très bien intégrés dans la société brésilienne. Même pendant la période de refroidissement des relations diplomatiques sous la présidence de Jair Bolsonaro, la communauté française est restée très dynamique. La France est le premier employeur étranger au Brésil depuis des années, avec près de 500 000 salariés dans plus de 1 000 entreprises tricolores. Le nombre de Français qui s’installent au Brésil a plutôt tendance à augmenter. Il y a un véritable attrait pour ce pays-continent qui entretient une relation privilégiée avec la France depuis des décennies. Consciente de l’importance de ces liens, je m’investis pleinement dans la défense des symboles de la présence française au Brésil, comme la Maison de la France à Rio et sa magnifique médiathèque, qui menaçait d’être fermée lorsque j’ai été élue et que nous avons réussi à sauver.
La Caisse des Français de l’étranger (CFE) lance au Brésil le premier produit tiers-payant d’Amérique latine au Brésil en janvier. Qu’en pensez-vous ?
L’offre de produit tiers-pays est une demande de nos concitoyens, dans tous les pays de la circonscription, car les frais médicaux y sont généralement très élevés. J’ai suivi ce dossier de très près avec Isabelle Frej, présidente du conseil d’administration de la CFE, et Eric Pavy, son directeur général. Des études sont en cours afin de développer des produits similaires dans d’autres pays de la circonscription.