C’est le sport le plus populaire au pays du soleil levant après le baseball. Chaque week-end, les grandes courses de chevaux rassemblent jusqu’à 100.000 spectateurs dans le grand hippodrome de Tokyo. Les jockeys sont, eux, de véritables rock stars, comme l’explique Christophe Lemaire : « Les jockeys sont des personnages publics reconnus comme des sportifs de haut niveau, décrit-il. Beaucoup de gens me reconnaissent et viennent me serrer la main, et veulent prendre une photo et veulent une signature. Le public japonais est vraiment bon enfant, avec beaucoup de politesse et d’attention. Ça fait plaisir de voir qu’on fait un métier reconnu par le public. »
Le Français a été sacré meilleur jockey du Japon, du jamais vu pour un “gaijin”, un étranger. Il a surtout réussi l’exploit de détrôner la légende vivante japonaise Yutaka Take.
Toujours aller de l’avant
« C’est vrai que je pourrais dire : « c’est bon, j’ai rempli mes objectifs, je peux la jouer tranquille », mais en fait, on monte toujours de nouveaux chevaux, assure-t-il. Il y a toujours de bonnes courses à gagner. J’ai la chance d’avoir le soutien de très bons propriétaires et de très bons entraîneurs, tous les week-ends. Ça pousse à toujours aller de l’avant. Je suis le numéro un, et il faut essayer de le rester le plus longtemps possible. »
Au Japon, les courses n’ont lieu que le week-end. Chaque vendredi soir, c’est un rituel : les jockeys sont mis en quarantaine jusqu’au dimanche. « On est comme dans un petit hôtel, entre nous, entre jockeys, explique-t-il, et on a chacun notre petite chambre individuelle, avec les parties communes pour tout ce qui est sauna, douche, bain, etc. C’est un rythme de vie que la famille accepte et on fait avec. L’image des courses en France est très différente, témoigne-t-il, les jockeys sont des petits bonshommes en casaque sur des chevaux, et représentent un numéro. On n’a pas trop de notions de sport réellement en France, et c’est un peu dommage. »
Christophe Lemaire vit en famille à Kyoto, avec son épouse Barbara, fille de jockey et photographe hippique, et leurs deux enfants. Son regret restera toujours de ne pas avoir su leur transmettre le virus de l’équitation. Lire et écouter la chronique ici