Il y a 20 ans, Málaga était surtout connue pour son aéroport qui donnait accès à la Costa del Sol. Aujourd’hui, avec notamment la piétonnisation du centre historique, la ville d’Andalousie est devenue une destination touristique à part entière. Les nomades numériques et les professionnels de la tech sont eux attirés par les 600 entreprises groupées autour du Parc technologique de Málaga, avec l’opportunité de travailler, tout en bénéficiant du climat exceptionnel de la Costa del Sol.
Stanislas Mainfroy vit depuis 7 ans à Málaga. Originaire des Yvelines, près de Paris, il travaille dans l’immobilier. « Ce qui en fait son charme, témoigne-t-il, c’est la simplicité ou la taille humaine qui, malgré les presque 600.000 habitants, rend tout le transport facile. La vie se situe beaucoup en extérieur. Il fait bon toute l’année. Il fait chaud l’été, mais pas trop, et il fait frais l’hiver, mais pas froid, du fait d’être sur la mer. Donc cet aspect climatique est indéniable. »
Si Málaga est désormais à la mode, c’est aussi que les visiteurs viennent profiter d’une offre culturelle pléthorique, avec notamment de nombreux musées importants. « On y retrouve, détaille le français, la première franchise du centre Pompidou qui, avant Doha, est arrivée à Málaga. Et ensuite se sont développés différents musées, bien sûr autour de Picasso, originaire de Málaga. Après Picasso, le deuxième personnage public culturel, c’est Antonio Banderas, qui a ouvert un théâtre ici, dans lequel il a apporté beaucoup d’œuvres de Broadway. Donc il fait beaucoup, forcément, en étant l’enfant du pays. »
La gentrification s’accélère
L’an dernier, l’aéroport de Málaga a enregistré plus de 22 millions d’arrivées, un record à ce jour, en hausse de 12,5 % par rapport à l’avant-Covid. Pour l’essentiel, ce sont des touristes, mais on note également une augmentation du nombre de personnes venues du monde entier, s’installer pour de bon à Málaga. « On est relié à Paris, en saison basse, avec une dizaine de vols par jour, assure le français, Londres il y en a une vingtaine, mais ça va de New York à Istanbul, à Doha au Qatar. Ça aide énormément beaucoup de personnes, qui décident de venir s’installer ici, à pouvoir continuer d’avoir une activité dans leur zone d’origine, d’aller dans des destinations où on a besoin de se déplacer. »
De nombreux nouveaux arrivants, surtout s’ils sont jeunes, n’ont pas les moyens d’acheter leur logement. Les projets d’urbanisme se multiplient à mesure que la gentrification s’accélère et qu’elle touche désormais des quartiers éloignés du centre. « Il y a une forte demande soudaine, ces cinq dernières années, reconnaît le français. Il y a eu énormément de nomades numériques pendant le Covid, qui sont venus de leur poste habituel à Dublin, Amsterdam, et qui sont venus faire trois-quatre mois à Lisbonne, à Barcelone, à Málaga. Donc, ça a continué d’augmenter cette tendance à la hausse. Et on a une activité touristique pour les appartements de court séjour, qui est très forte, du 1er janvier au 31 décembre. »
Ainsi, en bord de mer, des gratte-ciel de luxe sont en construction, pour foyers fortunés, avec, par exemple, des appartements de quatre chambres annoncés à plus de 3 millions d’euros. Lire et écouter la chronique ici