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Portrait d’alumni : « La France est très propice au développement personnel »

Qui sont les Alumni, ces étudiants internationaux venus effectuer tout ou partie de leur cursus universitaire en France et qui gardent un lien fort avec l’Hexagone ? Chaque mois, Français à l’étranger vous propose de découvrir le parcours de l’un d’entre eux, en partenariat avec Campus France. Ce mois-ci, c’est Fatima Zahra Ait-Itto, maîtresse de conférences en Géologie à l’Université Sultan Moulay Slimane et chercheuse entre la France et le Maroc.

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Français à l’étranger : Dans quelles conditions êtes-vous venue étudier en France ?

Fatima-Zahra Ait-Itto : Je suis venue en France grâce au programme Make Our Planet Great Again (MOPGA), dont j’ai été lauréate en 2020. Il s’agit d’un programme de bourses lancé par le gouvernement français en 2017 pour encourager les chercheurs internationaux à venir en France travailler sur les questions d’énergies renouvelables et d’environnement. Quand j’ai postulé, cela faisait déjà deux ans que j’avais soutenu ma thèse en géologie et j’étais professeure vacataire à la Faculté des Sciences Semlalia (Université Cadi Ayyad) à Marrakech au Maroc. Avec la bourse du MOPGA, j’ai pu signer un contrat de 1 an comme chercheuse à Géosciences à l’université de Rennes.

Comment s’est passée votre arrivée en France ?

Mon arrivée à Rennes coïncidait avec le début du deuxième confinement en France, en octobre 2020. Les premiers jours ont été un peu durs car je ne croisais pas beaucoup de monde en raison des restrictions sanitaires. Tous les événements normalement organisés pour accueillir les nouveaux étudiants avaient été suspendus. Comme je suis naturellement sociable, j’ai décidé de m’inscrire à des cours de français proposés aux étudiants étrangers – alors que je parlais déjà français couramment – pour rencontrer du monde. Par la suite, j’ai pris les devants pour accueillir moi-même les nouveaux étudiants, notamment les non-francophones afin de les aider et de les accompagner dans leur installation. Ma capacité à être dynamique s’est avérée précieuse pour construire des relations solides avec les chercheurs et les étudiants. Cela a notamment conduit à mon élection en tant que représentante des doctorants et des post-doctorants au conseil d’unité, qui est un groupe de réflexion et de représentation à Géosciences. Cette expérience a été particulièrement enrichissante, en formant un groupe assez soudé et m’a permis d’explorer en profondeur les coulisses de l’organisation et de la gestion des structures de recherche.

Au-delà de l’aspect isolement des premiers mois, je connaissais déjà la France : mon père était professeur de français au Maroc et j’ai grandi en apprenant le français et la culture française à la maison. La première fois que je suis venue en 2014, je n’ai pas été dépaysée : la France correspondait exactement à l’image que je m’en faisais avant d’arriver. C’est comme si j’étais déjà chez moi.

Que vous a appris votre formation en France, sur le plan professionnel et personnel ?

Sur le plan professionnel, l’obtention de la bourse MOPGA m’a offert l’opportunité d’approfondir mes connaissances, d’explorer de nouvelles thématiques de recherche en offrant un cadre propice au développement des projets pluridisciplinaires. En 2021 et après l’achèvement de mon contrat avec Géoscience, j’ai pu commencer un nouveau projet de recherche, cette fois-là à l’Institut des Sciences Chimiques de Rennes (ISCR) en collaboration avec Géosciences dont le but est d’explorer l’interface géosphère-biosphère des sédiments marins déposés à la limite Aptien-Albien. J’ai donc dû apprendre les bases de la chimie et développer mes compétences et mon savoir-faire afin de pouvoir accompagner au mieux mes collègues, et c’est notamment cela que j’ai trouvé très intéressant : la pluridisciplinarité dans la recherche.

Côté personnel, la France offre un cadre propice au développement personnel. En parallèle de mes recherches, j’ai suivi diverses formations en développement personnel, en santé mentale, ou encore en sophrologie. Je me suis aussi découvert d’autres centres d’intérêts : je me suis inscrite à des leçons de natation et j’ai commencé la peinture. J’étais dans un environnement qui m’a permis de stimuler ma créativité et il me semble important de le faire parallèle du travail.

Vous êtes actuellement maîtresse de conférences au Maroc mais vous revenez souvent à Rennes. Avez-vous pour projet de revenir vous installer en France ?

Je viens tout juste de décrocher ce poste de titulaire à la Faculté Polydisciplinaire de Khouribga à l’université Sultan Moulay Slimane à Beni-Mellal et, pour le moment, l’enseignement me convient mais je tiens profondément à continuer et à développer mes travaux de recherche, c’est dans ce cadre que je travaille également à monter des partenariats de recherche entre les deux universités (Rennes et Sultan Moulay Slimane) d’où mes fréquents allers et retours. Mon projet sur le long terme serait de créer un grand centre de recherche qui lierait la communauté scientifique et les deux pays. Cela favoriserait les mobilités des étudiants marocains et français ainsi que le développement de la recherche scientifique.

Que recommanderiez-vous à un étudiant qui veut venir étudier en France ?

Mon premier conseil c’est de croire à ses projets et de toujours se dire que ce que l’on entreprend va fonctionner. Il faut oser. Particulièrement lorsque l’on se trouve dans un pays étranger, il faut savoir prendre l’initiative pour se créer un entourage et découvrir de nouvelles choses : la langue, la culture, explorer le territoire. Il est primordial de venir avec une grande ouverture d’esprit et une soif d’apprendre.

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