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Emmanuel Langlois
20 mai 2024

FranceInfo, Français du monde. « Memphis : quand le berceau du rock’n roll et du blues voit la vie en vert »

La patrie d’Elvis Presley dans le Tennessee joue la carte écolo avec l’aménagement de plusieurs parcs le long du Mississipi, comme l’explique un chef cuisinier français installé à Memphis.

Ici, on vient d’abord pour « Graceland ». L’ancienne résidence d’Elvis Presley attire chaque année des nuées de visiteurs dans le Tennessee sur les traces du King, témoigne le Français José Gutierrez. « Après le film qui est sorti sur Elvis, sa popularité a encore augmenté. Tous les ans, il y a des pèlerinages le jour de son anniversaire et le jour de sa mort. Il y a des centaines de milliers de personnes qui viennent voir sa maison, sa tombe et acheter de la musique. »

Mais à trop vouloir honorer la mémoire d’Elvis, certains touristes manquent d’autres visites. Ainsi, à une vingtaine de minutes en voiture du centre de Memphis, on tombe aussi sur l’ancien village indien de Chucalissa, trop souvent à l’écart des circuits habituels. « C’étaient les Choctaws et les Séminoles, explique José Gutierrez. Ils ont construit un petit village, comme ils vivaient avant, mais personne ne vient le voir parce que ça n’intéresse personne, c’est Elvis qui prend le dessus. »

Né à Sisteron, diplômé de l’école hôtelière de Manosque, le Français a fait ses classes sur la Côte d’Azur, à Beaulieu-sur-Mer puis chez Paul Bocuse près de Lyon, qui l’envoie, à l’âge de 21 ans, opérer l’ouverture d’un restaurant à Houston, mais au bout de deux ans et demi, il quitte le Texas. « Ce que je voulais, se souvient-il, c’est surtout apprendre l’anglais, et à Houston, tout le monde parlait français et espagnol. J’avais des offres un peu partout, à New York, Boston ou Chicago, mais tout le monde parlait toujours français et espagnol, et je voulais vraiment avoir une expérience 100% américaine. » Le Français débarque alors à Memphis. Il travaille dans plusieurs établissements avant d’ouvrir il y a 12 ans son propre restaurant, le River Oaks, où il propose une cuisine simple, maison, d’inspiration à la fois européenne et américaine, dans le style du bistrot français. « Quand on ouvre un restaurant, assure-t-il, la première chose, c’est de faire plaisir aux gens. Si vous faites une cuisine que les gens ne comprennent pas, ils vont venir deux ou trois fois par an, aux anniversaires, puis c’est tout. Moi, je voulais ouvrir un bistrot où tous les gens venaient quatre ou cinq fois par semaine. Je ne voulais pas de nappes blanches qui donnent l’impression que c’est très cher. » Actuellement, il sert une centaine de couverts par jour.

Aux États-Unis, observe José Gutierrez, les Américains fréquentent plus souvent les restaurants : « En France, vous allez dans un magasin acheter ce qu’il vous faut pour la journée. Ici, il faut sortir la voiture, faire 10-15 kilomètres pour acheter du pain. Quand vous avez fini, vous avez fait beaucoup de kilomètres. Après, il faut cuisiner et faire la vaisselle. C’est plus facile d’aller au restaurant. »

Lovée sur les rives du Mississippi, Memphis se rêve en ville écologiste. Un parc urbain a été aménagé sur un peu plus de 12 hectares le long de la rivière avec des espaces polyvalents adaptés aux activités ludiques et culturelles des habitants et des visiteurs. Des installations artistiques ont aussi trouvé leur place au sein du projet. Un millier d’arbres, dont 300 chênes, ont été plantés dans ce Tom Lee Park. « C’est très vert, il y a beaucoup, d’arbres et de bois, reconnaît le Français. Quand on passe en avion au-dessus de Memphis, on est surpris par la verdure, c’est énorme.” Grâce à la rénovation des berges, Memphis propose aussi des promenades en canoë, en kayak ou à vélo le long du Mississipi, à deux pas du centre-ville. Le soir, un spectacle de lumières nocturne conclu la journée.  Lire et écouter la chronique ici

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