Le pays attire chaque année plusieurs millions de touristes étrangers, en quête de plages paradisiaques, de paysages naturels et de plongée sous-marine. C’est d’ailleurs la principale activité du pays pour les vacanciers.
À 30 ans, Julie Bureau vient de s’installer aux Philippines. Elle propose à ses clients étrangers de monter pour eux des séjours clé en main ou à la carte dans toute l’Asie du Sud-Est. La Française confirme que le tourisme est devenu une priorité des autorités. « Ils se sont rendu compte du potentiel qu’il y avait aux Philippines, assure-t-elle, de l’argent que cela pouvait ramener au pays. Pour eux, une clé du développement du tourisme, c’est de prendre conscience de cela. »
Le secteur n’a rien d’anecdotique. Le tourisme de plongée a rapporté l’an dernier à l’économie des Philippines plus d’un milliard d’euros. Le président philippin, Ferdinand Marcos, pousse les entreprises privées à se lancer dans des initiatives liées au tourisme durable, et à investir dans des infrastructures. Aujourd’hui, des activités de plongée sont proposées dans 120 des 7.000 îles de l’archipel, comme sur celle de Siquijor où vit la Française, où des mesures sont prises pour protéger la faune et la flore. « Dès que c’est la pleine lune, dit-elle, il n’y a droit à aucune activité sous-marine, ni plongée ni apnée, pour laisser les poissons se reproduire tranquillement pendant la pleine lune. »
L’île de Boracay a, elle, été fermée au tourisme pendant six mois en 2018 pour permettre sa restauration écologique après des années de surfréquentation et de dégradation. Depuis sa réouverture, l’île a mis en place des mesures pour limiter le nombre de visiteurs, réguler les activités nautiques, gérer les déchets et protéger les zones sensibles. Le contre-exemple, c’est l’île d’Oslob, détaille Julie Bureau. « C’est un endroit surexploité pour les requins-baleines, observe-t-elle. Ils les nourrissent, il n’y a plus de migration. Les requins-baleines restent là à l’année. Il y a une queue de deux heures pour aller dans l’eau voir les requins-baleines. Ils veulent éviter de reproduire ce genre d’endroit maintenant. »
Les Philippines possèdent une biodiversité exceptionnelle, avec plus de 50.000 espèces animales et végétales, dont un tiers est endémique, sans compter d’exceptionnels récifs coralliens. Le changement climatique est un autre facteur qui affecte l’environnement aux Philippines, l’un des pays les plus vulnérables, en raison de sa situation géographique exposée aux aléas naturels comme les typhons, les séismes ou les éruptions volcaniques. Selon la Française, les Philippines sont à la croisée des chemins. « C’est un pays encore préservé et pas totalement détruit par le tourisme, avance-t-elle, mais cela peut très vite tomber dans du tourisme de masse comme certains endroits en Thaïlande. Ils essaient, mais c’est un peu compliqué : ils sont entre : il faut gagner de l’argent, et il faut expliquer aux habitants qu’on ne peut pas non plus faire n’importe quoi. »
D’autres exemples de tourisme durable aux Philippines sont le développement du tourisme communautaire, qui implique les habitants dans la gestion et la valorisation de leur patrimoine naturel et culturel, ou le tourisme écologique, qui propose des hébergements et des services respectueux de l’environnement, comme des éco-lodges, des fermes biologiques ou des circuits à vélo. Lire et écouter la chronique ici