« J’ai toujours eu l’objectif de commencer ma carrière à l’étranger. Ça permet de sortir du lot en ayant une expérience qui fait la différence et qui sera un véritable tremplin pour la suite de mon avenir professionnel ». Après un cursus en ingénierie mécanique en France, Corentin décide en 2022 de partir à la découverte du Vietnam en réalisant son stage de fin d’étude dans la construction navale. Il fait alors appel à un contact rencontré quelques années auparavant lors d’un salon nautique en France. Celui-ci le prend en stage à Saigon au Vietnam, dans son entreprise Rapido Trimarans, avant de lui proposer de signer un contrat local. Alors que l’entreprise décide quelques mois plus tard d’agrandir son équipe, Corentin contacte alors Zacharie qu’il connaît d’un précédent stage en France pour lui proposer de le rejoindre. Ce dernier quitte son CDI et s’envole à son tour pour le pays du Dragon.
« J’ai toujours rêvé de quitter la France et de chercher un emploi à l’improviste une fois arrivé à destination. Malheureusement, pour cela, il faut avoir la capacité financière d’assurer ses besoins en attendant de trouver un emploi, sans aucune garantie ni idée du temps que cela peut prendre », explique Corentin. « C’était plus prudent d’assurer mes arrières en trouvant un emploi depuis la France pour ensuite m’expatrier », confirme son actuel collègue.
Connaître les habitudes de recrutement du pays visé
Pour ceux qui souhaitent, comme Corentin et Zacharie, partit vivre une expérience professionnelle à l’étranger, il est indispensable de se renseigner sur les habitudes de recrutement des pays où l’on souhaite s’expatrier. Le CV doit par ailleurs être rédigé dans la langue de l’offre d’emploi trouvée. Dans le cas d’une offre d’emploi bilingue ou d’une candidature spontanée, il peut néanmoins être judicieux d’envoyer son CV dans deux langues différentes (celle du poste et celle du pays, par exemple), pour être certain de se faire comprendre par son interlocuteur.
En fonction du pays, le format du CV peut également différer. En France, il est conseillé de ne pas dépasser une page quand, à l’étranger, il est courant de voir des CV de deux pages. C’est notamment le cas au Canada, en Nouvelle-Zélande ou encore en Suisse. Et si, en France, le diplôme et les qualifications sont des atouts à mettre en avant, dans des pays de culture anglo-saxonne ce sont plutôt les centres d’intérêt et la motivation qui sont scrutés. Pour ceux qui souhaitent postuler en Europe, il est possible d’opter pour le CV Europass, un outil mis gratuitement à la disposition des citoyens de l’UE et qui permet de créer un CV reconnu dans toute la zone.
Où retrouver les offres d’emploi à l’étranger ?
De nombreux portails proposent des offres partout à travers le monde. Les plus connus sont :
- France Travail, qui dispose d’un portail spécialisé dans la mobilité international ;
- Le réseau Eures, qui centralise les offres d’emploi dans l’Union européenne ;
- L’association pour l’emploi des cadres (Apec), qui propose des offres d’emploi pour les cadres à l’étranger ;
- L’association pour l’emploi des cadres, ingénieurs et techniciens de l’agriculture (Apecita), qui propose des offres d’emploi dans le secteur agricole ;
- Les sites généralistes spécialisés sur l’international comme Workwide, Monster, ou encore Michael Page.
Il est également possible de s’informer auprès des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) qui recensent les entreprises françaises à l’étranger et auprès des associations des Français de l’étranger. Concernant les postes de fonctionnaires internationaux, la Délégation aux fonctionnaires internationaux permet d’accéder aux postes vacants et de se renseigner sur les procédures de recrutement.
Des solutions destinées aux jeunes
Pour les jeunes, d’autres solutions permettent de trouver un emploi à l’étranger. Avant d’être contacté par Corentin, Zacharie songeait à effectuer un VIE. « J’avais toujours un œil sur les contrats VIE. Le problème c’est que le naval est un secteur niche dans lequel il n’y avait aucune offre de ce genre. Mais j’étais prêt à quitter ce domaine pour avoir une expérience à l’étranger », explique-t-il. Réservé aux 18-28 ans, le volontariat international en entreprise permet de mener un projet professionnel à l’étranger. Les missions durent de 6 à 24 mois et sont renouvelables une fois. Il existe également un équivalent pour travailler dans l’administration publique (VIA) : ambassades, Alliances françaises, missions économiques, etc. Les offres en VIE et VIA sont disponibles sur le site de Business France. En tant que demandeur d’emploi, il est également possible de bénéficier du dispositif européen de mobilité Erasmus + pour jeunes actifs, pour effectuer un stage professionnel à l’étranger.
Malgré les difficultés qu’ils ont pu rencontrer, les deux Français établis en Asie n’ont aucun regret. « Le plus dur, c’est la différence culturelle et la barrière de la langue. Il faut s’adapter, mais ça fait partie du jeu de l’expatriation », explique Corentin. « Si c’était à refaire, je recommencerais tout de la même manière », affirme Zacharie, qui prévoit désormais de s’envoler pour la Thaïlande où il a trouvé un nouvel emploi dans le même secteur d’activité. « Travailler à l’étranger nous a ouvert énormément de portes et ça n’est pas près de s’arrêter ! ».