fbpx


Emmanuel Langlois
17 juin 2024

FranceInfo, Français du monde : « En Pologne, une économie chauffée à blanc »

Avec un chômage au plus bas, mais aussi une inflation galopante, la Pologne attire de nombreux talents internationaux. Des places à prendre dans des domaines aussi pointus que les nouvelles technologies ou les finances.

C’est la grande fierté de ses habitants. La Pologne partage avec la République tchèque le taux de chômage le plus bas de l’Union européenne : 2,9 % contre 5,9 % en moyenne pour les 27 pays de l’UE. Ce pays se positionne aujourd’hui comme un hub technologique émergent en Europe centrale, avec un nombre croissant d’entreprises nationales et internationales. Originaire de Metz, le Français Nicolas Jerzyk a monté une agence immobilière pour expatriés à Varsovie, la capitale, où il vit depuis 2015.

Il explique qu’en Pologne le système d’indemnisation du chômage est différent de celui de la France : « Il n’y a pas autant d’aides, donc les gens sont poussés à chercher un travail rapidement. Ils ne peuvent pas rester 2 ou 3 ans sans travailler. Si, au bout de quelques mois, ils ne trouvent pas dans leur secteur de prédilection, ils doivent chercher dans un autre secteur d’activité. » 

En Pologne, on travaille 40 heures par semaine. Les salaires varient, de 900 à 1 000 euros dans un supermarché, à plusieurs milliers d’euros dans les nouvelles technologies. Avec la croissance record que connaît le pays depuis des années, les prix de l’immobilier ont explosé : +15 % en moyenne en un an, soit la plus forte hausse en Europe. « Depuis 2019, avant le Covid, les prix ont doublé à Varsovie, constate le Français. Durant le Covid, tout le monde pensait que les prix allaient baisser alors qu’en 2 ans, ils ont augmenté de 30 %. Les taux d’intérêt sont passés de 2 à 10 %. Ensuite, il y a eu la guerre en Ukraine et après l’arrivée massive d’Ukrainiens, les prix de l’immobilier ont continué d’augmenter, que ce soit dans les locations ou dans l’achat. »

On estime aujourd’hui à environ 2 millions le nombre d’Ukrainiens à avoir passé la frontière et à s’être installés en Pologne en 2 ans de guerre, soit 5 % de la population polonaise. Depuis la fin du communisme, Varsovie a changé de visage, passant d’une ville grise et lugubre à une capitale occidentale emplie de restaurants à terrasses, de boutiques élégantes et de rues piétonnes refaites à neuf. Pour les déplacement, elle est irriguée par un réseau de tramways hérité de l’Union soviétique. Les géants américains de la tech, comme Google, IBM ou Intel, ont établi leurs centres de recherche et de développement en Pologne, attirés par de nombreux talents qualifiés et des coûts de main-d’œuvre compétitifs. « Google a acheté 2 gratte-ciel à Varsovie, il y a un an et demi. Microsoft a investi 1 milliard de dollars pour implanter un nouveau centre en Pologne, parce que le niveau d’ingénieurs au niveau mathématiques y est l’un des plus élevés d’Europe.»

En Pologne, ce qui change aussi par rapport à la France, assure Nicolas Jerzyk, c’est qu’on a l’habitude de travailler le week-end : « À l’université, vous pouvez étudier la semaine, mais vous pouvez aussi faire un cursus universitaire le samedi et le dimanche. Les jeunes Polonais vont travailler dans une banque, par exemple du lundi au vendredi et ils suivent un Master en finances le week-end. Certains font un double, voire un triple, diplôme et au bout de 2 ans, ils sortent avec 3 Masters. »

Pour trouver un emploi en Pologne, en tant que Français, mieux vaut viser les grandes entreprises internationales qui ont davantage recours à une main d’œuvre étrangère. Même si la langue officielle est le polonais, l’anglais est le plus communément parlé au sein des sociétés. Un Français n’a aucune contrainte pour s’installer et travailler en Pologne. La seule obligation est de se déclarer aux autorités locales dès que son séjour dépasse 3 mois. Lire et écouter la chronique ici

share Partager

Portrait de la semaine

FranceInfo, Français du monde. « Détroit : un système D à toute épreuve »

Après la faillite de 2013, délaissés par les services publics, les habitants de la plus grande ville du Michigan n’ont pas attendu pour s’en sortir. Potagers participatifs, collectifs artistiques et écologiques, les citoyens ont pris leur destin en main, comme en témoignent ces deux Françaises de Détroit.

Portrait de la semaine

FranceInfo, Français du monde : « Il fait rayonner l’art de la ferronnerie à la française au Vietnam »

Installé là-bas depuis maintenant 14 ans, fils de ferronnier et ferronnier lui-même, Sébastien Sicot a créé à Ho Chi Minh Ville un « atelier-école » en ferronnerie d'art. Son savoir-faire et son style français font de lui un artisan unique en Asie du Sud-Est.

Portrait de la semaine

FranceInfo, Français du monde. « Tourisme : les Philippines se tournent vers le développement durable »

Destination particulièrement prisée en Asie du Sud-Est pour ses spots de plongée sous-marine, le pays prend conscience de l’urgence de protéger son environnement en évitant le surtourisme, comme l’explique cette Française installée aux Philippines.

Portrait de la semaine

FranceInfo, Français du monde. « Croatie : bilan mi-figue mi-raisin, près de 18 mois après le passage à l'euro »

Le pays d’Europe de l’Est promet de battre, cet été encore, de nouveaux records en nombre de touristes. Selon le gouvernement, cette forte affluence est principalement due à l'introduction de l'euro. Mais pour les locaux, les prix ont augmenté, comme l’explique cette Française installée en Croatie.

Portrait de la semaine

FranceInfo, Français du monde : « Les JO de Paris vus des rives du lac Léman en Suisse »

À deux mois, jour pour jour, de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, en Suisse aussi on suivra de près les épreuves. Sur les rives du lac Léman, Lausanne accueille en effet le seul musée olympique au monde, comme l’explique ce Français, chargé de la communication du musée.