C’est la grande fierté de ses habitants. La Pologne partage avec la République tchèque le taux de chômage le plus bas de l’Union européenne : 2,9 % contre 5,9 % en moyenne pour les 27 pays de l’UE. Ce pays se positionne aujourd’hui comme un hub technologique émergent en Europe centrale, avec un nombre croissant d’entreprises nationales et internationales. Originaire de Metz, le Français Nicolas Jerzyk a monté une agence immobilière pour expatriés à Varsovie, la capitale, où il vit depuis 2015.
Il explique qu’en Pologne le système d’indemnisation du chômage est différent de celui de la France : « Il n’y a pas autant d’aides, donc les gens sont poussés à chercher un travail rapidement. Ils ne peuvent pas rester 2 ou 3 ans sans travailler. Si, au bout de quelques mois, ils ne trouvent pas dans leur secteur de prédilection, ils doivent chercher dans un autre secteur d’activité. »
En Pologne, on travaille 40 heures par semaine. Les salaires varient, de 900 à 1 000 euros dans un supermarché, à plusieurs milliers d’euros dans les nouvelles technologies. Avec la croissance record que connaît le pays depuis des années, les prix de l’immobilier ont explosé : +15 % en moyenne en un an, soit la plus forte hausse en Europe. « Depuis 2019, avant le Covid, les prix ont doublé à Varsovie, constate le Français. Durant le Covid, tout le monde pensait que les prix allaient baisser alors qu’en 2 ans, ils ont augmenté de 30 %. Les taux d’intérêt sont passés de 2 à 10 %. Ensuite, il y a eu la guerre en Ukraine et après l’arrivée massive d’Ukrainiens, les prix de l’immobilier ont continué d’augmenter, que ce soit dans les locations ou dans l’achat. »
On estime aujourd’hui à environ 2 millions le nombre d’Ukrainiens à avoir passé la frontière et à s’être installés en Pologne en 2 ans de guerre, soit 5 % de la population polonaise. Depuis la fin du communisme, Varsovie a changé de visage, passant d’une ville grise et lugubre à une capitale occidentale emplie de restaurants à terrasses, de boutiques élégantes et de rues piétonnes refaites à neuf. Pour les déplacement, elle est irriguée par un réseau de tramways hérité de l’Union soviétique. Les géants américains de la tech, comme Google, IBM ou Intel, ont établi leurs centres de recherche et de développement en Pologne, attirés par de nombreux talents qualifiés et des coûts de main-d’œuvre compétitifs. « Google a acheté 2 gratte-ciel à Varsovie, il y a un an et demi. Microsoft a investi 1 milliard de dollars pour implanter un nouveau centre en Pologne, parce que le niveau d’ingénieurs au niveau mathématiques y est l’un des plus élevés d’Europe.»
En Pologne, ce qui change aussi par rapport à la France, assure Nicolas Jerzyk, c’est qu’on a l’habitude de travailler le week-end : « À l’université, vous pouvez étudier la semaine, mais vous pouvez aussi faire un cursus universitaire le samedi et le dimanche. Les jeunes Polonais vont travailler dans une banque, par exemple du lundi au vendredi et ils suivent un Master en finances le week-end. Certains font un double, voire un triple, diplôme et au bout de 2 ans, ils sortent avec 3 Masters. »
Pour trouver un emploi en Pologne, en tant que Français, mieux vaut viser les grandes entreprises internationales qui ont davantage recours à une main d’œuvre étrangère. Même si la langue officielle est le polonais, l’anglais est le plus communément parlé au sein des sociétés. Un Français n’a aucune contrainte pour s’installer et travailler en Pologne. La seule obligation est de se déclarer aux autorités locales dès que son séjour dépasse 3 mois. Lire et écouter la chronique ici