Afrique

Mozambique

La branche locale de l’État islamique et les groupes armés qui lui sont affiliés renforcent leur emprise dans la province du Cabo Delgado. Depuis février dernier, les attaques terroristes se multiplient contre les villages de cette région maritime du nord-est du Mozambique, à l’origine d’assassinats, kidnapping, vandalisme et destructions diverses. Si l’armée mozambicaine, qui bénéficie du soutien de plusieurs pays comme le Rwanda, parvient ponctuellement à déloger ces groupes insurrectionnels, ses capacités restent notoirement insuffisantes pour endiguer cette présence criminelle dans la région. Dans un tel contexte, toute présence dans cette province du Cabo Delgado est fortement déconseillée.

Niger/Bénin

Nouvelle illustration de la tension qui prévaut entre les deux pays depuis le coup d’État de juillet 2023 au Niger, avec l’arrestation de cinq ressortissants nigériens le 5 juin dernier dans la ville portuaire de Sèmè-Kpodji, au sud-est du Bénin. Trois d’entre eux – dont Moumouni Hadiza Ibra, directrice générale adjointe de la société pétrolière Wapco-Niger – ont été condamnés le 17 juin par la justice béninoise à dix huit-mois de prison avec sursis pour  « usurpation de titre » et « usages de données informatiques falsifiées ». Au lendemain de ces arrestations, le Niger avait décidé de fermer les vannes du pipeline qui achemine le pétrole du nord-est du Niger jusqu’au port de Sèmè-Kpodji. La Chine, qui a investi des milliards de dollars dans ce pipeline, se place en médiatrice pour tenter de réconcilier les deux pays dont les économies risquent d’être lourdement impactées par ce différend.

Afrique du Nord/Moyen-Orient

Israël/Liban

Parallèlement à la poursuite de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, les affrontements sont de plus en plus nombreux à la frontière israélo-libanaise entre Tsahal et les combattants du Hezbollah, l’organisation politique et paramilitaire chiite libanaise soutenue par l’Iran. Cette intensification des affrontements fut illustrée notamment le 13 juin dernier par le tir de barrages de cent cinquante roquettes et quinze drones kamikazes du Hezbollah sur une quinzaine de positions israéliennes. À l’heure où le gouvernement israélien a annoncé se préparer à une offensive terrestre au sud du Liban, toute présence dans cette zone frontalière comporte une grande part de risque.

Mer Rouge

Les attaques des rebelles yéménites houthis en mer Rouge et dans le golfe d’Aden ne connaissent pas de trêve, comme en témoignent leurs deux missiles de croisière qui ont touché un vraquier battant pavillon des Palaos (petit pays insulaire situé dans le Pacifique occidental) dans le golfe d’Aden le 14 juin. Un des membres d’équipage a été grièvement blessé lors de cette attaque. Pour rappel, les Houthis, après avoir chassé le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale en 2014, sont en guerre contre une coalition dirigée par l’Arabie saoudite. Leurs offensives, actuellement ciblées contre des navires qui auraient des liens avec Israël, continuent de perturber les flux de transport dans ces deux zones maritimes, sources de retards et d’augmentation des coûts de la chaîne d’approvisionnement internationale.

Amériques

Argentine

Les réformes économiques prônées par le nouveau président ultralibéral Javier Milei ont été approuvées de justesse, à une voix près, par le Sénat argentin le 12 juin dernier. Le texte, qui a été quelque peu révisé pour tenter d’atténuer ses lourdes conséquences sociales, devrait ensuite retourner ensuite à la Chambre des députés pour une adoption définitive. En marge du vote, de violents affrontements ont eu lieu entre manifestants et forces de police. Plus d’une centaines de personnes ont été blessées et des dizaines d’autres ont été interpellés par la police. Vent debout contre cette cure d’austérité annoncée, l’opposition et une grande partie de la société civile ont prévu de poursuivre la mobilisation dans les jours et les semaines à venir.

Asie/Pacifique

Péninsule coréenne

La Corée du Nord maintient sa pression contre son voisin du Sud, à coup d’escarmouches telles que celles du 11 juin dernier lorsque ses soldats ont brièvement franchi la frontière de la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux pays. Cette intrusion a donné lieu à une riposte sud-coréenne, laquelle a procédé à des tirs d’avertissement. La veille, la Corée du Nord avait envoyé une nouvelle vague de ballons remplis de déchets en réaction à la diffusion de programmes de propagande sud-coréens sur son territoire. Si un affrontement généralisé entre les deux pays reste pour l’heure peu probable, de nouvelles provocations ponctuelles de part et d’autre sont toujours à craindre.

Europe/Communauté des États indépendants (CEI)

Arménie

L’accord pour une nouvelle délimitation des frontières avec l’Azerbaïdjan suscite de larges mouvements de contestation en Arménie. Cette mobilisation, qui porte le nom de « Tavush pour la patrie », exige notamment la démission du Premier ministre Nikol Pachinian. Ces dernières semaines, plusieurs dizaines de milliers de personnes opposées à un tel accord ont manifesté dans plusieurs villes arméniennes et plus d’une centaine d’entre elles ont été blessées le 13 juin dernier lors d’affrontements avec les forces de l’ordre. Selon Nikol Pachinian, l’accord en question permettra de garantir la paix avec ce voisin avec qui l’Arménie a été en guerre pendant deux décennies pour le contrôle du Haut-Karabagh. Il implique néanmoins que quatre villages frontaliers actuellement sous contrôle de l’Arménie passent sous contrôle azerbaïdjanais.