Afrique
Région
Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Bénin sont au cœur d’importantes tensions en Afrique de l’Ouest. Le 11 juillet dernier, le président burkinabé Ibrahim Traoré a accusé ses deux voisins de chercher à déstabiliser son pays. Ce contexte de défiance s’est notamment traduit par l’emprisonnement mutuel de ressortissants burkinabés et ivoiriens. En ce qui concerne le Bénin, Ibrahim Traoré lui reproche d’héberger deux bases militaires françaises qui, selon lui, viseraient à « former des terroristes » prompts à attaquer sa nation. Le capitaine Traoré, aux commandes du Burkina Faso depuis son coup d’État de septembre 2022, accuse également la Côte d’Ivoire de disposer d’un centre dédié à la déstabilisation de son pays, assurant pouvoir fournir prochainement des « preuves physiques » de l’existence de cette structure. Pour rappel, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, tous trois dirigés par des juntes militaires, viennent de quitter la la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour créer la Confédération des États du Sahel.
République démocratique du Congo
Annoncée le 5 juillet juillet et prévue jusqu’au 19 de ce mois, la trêve des hostilités dans l’Est de la RDC entre les rebelles du M23 (soutenus par le Rwanda) et les forces congolaises n’aura apporté qu’un court répit aux victimes des exactions qui affligent cette région depuis deux décennies. Selon l’AFP, cette trêve dite « humanitaire » a de nouveau été rompue le 12 juillet sur fond d’affrontements dans la ville de Nyange et dans plusieurs localités environnantes, à environ 70 km de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Ce conflit – né sur les cendres de la deuxième guerre du Congo entre 1998 et 2003 et qui implique de nombreux groupes armés et acteurs régionaux – a déjà fait plusieurs millions de victimes et provoqué le déplacement interne de plus de sept millions de personnes selon le dernier rapport (octobre 2023) de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Amériques
États-Unis
La tentative d’assassinat qui a visé Donald Trump le 13 juillet dernier à Butler (Pennsylvanie) devrait avoir pour conséquence de renforcer considérablement les dispositifs de sécurité dans l’intégralité du pays autour des bâtiments politiques et gouvernementaux sensibles. La perspective des élections générales de novembre 2024 pourrait en effet favoriser l’émergence de heurts au sein d’une société où la conflictualité domine le débat politique, alimentée entre autres par les messages complotistes. La tentative de meurtre de l’ancien président américain a causé la mort d’un participant à ce meeting et blessé deux personnes.
Europe
France
Le climat social demeure tendu dans l’Hexagone à l’approche du début des Jeux olympiques le 26 juillet prochain. Plusieurs groupes tels que « Le Revers de la médaille » ou encore « Saccage 2024 » sont opposés à cette manifestation sportive et prévoient des rassemblements anti-Jeux dans les semaines à venir. Dans le même temps, le statu quo demeure au plan politique. Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, devrait néanmoins rester en fonction pour gérer les « affaires courantes ». Dans le même temps, les tractations au sein du Nouveau Front populaire (NFP) sont au point mort quant à la désignation d’un candidat pour Matignon et la constitution d’une possible équipe ministérielle. Cette instabilité sociale et l’imminence de ce rendez-vous planétaire que constituent les JO participent d’une période pour le moins sensible au plan sécuritaire.
Grèce
Les syndicats et une grande partie de la société civile sont vent debout contre la mise en œuvre d’une nouvelle loi du travail qui, depuis le 1er juillet, permet aux entreprises d’adopter une semaine de travail de six jours. Dans ce cas, les salariés bénéficient d’une majoration salariale de 40% le sixième jour travaillé. Autre option, cette nouvelle législation autorise les employeurs à proposer aux salariés de travailler deux heures supplémentaires chaque jour. Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre conservateur et dirigeant de Nouvelle-Démocratie (parti qui avait largement remporté les élections législatives de juin 2023), a justifié cette décision par la nécessité de combattre les impacts rémanents de la crise financière européenne sur le PIB grec. Des manifestations sont à prévoir dans le pays dans les semaines à venir compte tenu de l’impopularité de cette mesure.
Région
Lors du dernier sommet de l’Otan qui s’est tenu du 9 au 11 juillet dernier à Washington, la décision de l’Allemagne d’accueillir sur son sol des missiles non nucléaires américains d’ici 2026 a suscité l’ire de la Russie qui considère qu’il s’agit là d’un « retour à la guerre froide ». Ces missiles de croisière, Tomahawk et SM-6, ont une portée nettement supérieure à celle des missiles existants et de nombreux Allemands ont aussi exprimé leur opposition a cette décision, considérant qu’elle risquait de provoquer une nouvelle course à l’armement avec la Russie. Pour sa part, le chancelier Olaf Scholz a rappelé que cette stratégie correspondait à celle défendue par son parti (le SPD) pour protéger l’Allemagne. Par voie de conséquence, cette mesure devrait également renforcer le potentiel dissuasif de l’arsenal européen, dans le prolongement des mesures défensives prises par l’Otan depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022.