Afrique
Kenya
La mobilisation sociale initiée en juin dernier après l’annonce de nouvelles taxes sur les produits de première nécessité reste vive au Kenya, en dépit des dernières concessions faites par le pouvoir. Les manifestants continuent d’exiger le départ du président William Ruto, dénonçant notamment les violences commises à leur encontre. Le 25 juillet, des journalistes ont aussi manifesté afin de protester contre les violences dont ils sont victimes, tandis que les appels à la mobilisation se font toujours entendre, en particulier les mardis et jeudis dans l’ensemble du pays.
Mali
Le climat sécuritaire est préoccupant au Mali alors qu’une coalition séparatiste, principalement touareg – le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) – a revendiqué une victoire majeure sur l’armée malienne et ses alliés russes au terme de trois jours de combats intenses dans un district situé à la frontière algérienne, dans le nord du pays. Ce revers pourrait pousser les autorités maliennes, en coopération avec leurs alliés de l’Africa Corps (anciennement Groupe Wagner), à lancer des actions de représailles dont les civils, en plus des combattants touaregs, risquent d’être victimes. En dehors de la capitale Bamako, il est conseillé de reporter tout déplacement, même essentiel, dans la moitié nord-est du Mali. Il est aussi plus prudent de reporter ses déplacements non essentiels dans la moitié sud-ouest du pays.
Nigeria
Les réformes économiques, sociales et politiques prévues par le gouvernement risquent de susciter d’importants mouvements de contestation dans le pays. Des manifestations sont ainsi attendues dans l’ensemble du Nigeria du lundi 29 juillet au lundi 5 août, même si aucun horaire ni lieu précis de manifestation n’a encore été communiqué. Des arrestations préventives ont été ordonnées par les autorités et des rencontres avec les chefs tribaux et religieux ont eu lieu ces derniers jours afin qu’ils influent sur ces velléités de mobilisation.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Liban
Plusieurs compagnies aériennes ont décidé de cesser leurs opérations à l’aéroport international de Beyrouth sur fond d’augmentation des échanges de tirs entre le nord d’Israël et le sud du Liban, et en raison d’un risque de représailles israéliennes suite à la frappe du Hezbollah qui a tué 12 civils israéliens le 27 juillet dernier. Les compagnies SunExpress, AJet, Aegean Airlines, Ethiopian Airlines, Middle East Airlines ou encore Lufthansa ont ainsi annulé ou retardé leurs vols.
Amériques
Venezuela
La réélection de Nicolás Maduro lors de la présidentielle du 29 juillet avec 51,2% des suffrages est contestée par l’opposition, tandis que la communauté internationale demeure globalement sceptique sur la véracité de ces résultats. La dirigeante de l’opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, interdite de participation à ce scrutin, considère que le candidat défait, Edmundo González, aurait obtenu 70% des voix. Elle a ainsi exhorté les militaires à « respecter la volonté du peuple ». Dans ce contexte post-électoral tendu, le risque de troubles sociaux et de heurts avec les forces de l’ordre semble particulièrement crédible.
Asie/Pacifique
Bangladesh
Après les manifestations meurtrières qui ont causé la mort de plus de deux cents personnes protestant contre les quotas dans les emplois publics, le gouvernement avait décidé de couper l’accès à la 4G mobile dans tout le pays pour tenter de contenir ce vent de révolte. Après onze jours d’interdiction, le pouvoir bangladais vient d’en rétablir l’accès, mais toutefois de manière limitée, et le couvre-feu devait être maintenu au moins jusqu’au 30 juillet inclus. Le climat socio-politique reste en effet extrêmement tendu dans le pays, plus de 700 personnes ont ainsi été arrêtées le 27 juillet dernier en raison de leur implication dans ce mouvement social. Ces arrestations ont notamment ciblé des cadres du Bangladesh Nationalist Party (BNP).
Europe
Géorgie
Après l’introduction d’une loi sur « l’influence étrangère » qui, selon ses opposants, signerait le rapprochement entre la Géorgie et la Russie, l’ouverture le 27 juillet dernier d’une enquête relative à un complot visant à « renverser violemment » le gouvernement géorgien participe de ce climat de défiance. Selon les services de renseignement, ce complot ourdi par « d’anciens hauts fonctionnaires » aurait notamment visé à assassiner Bidzina Ivanishvili, le président honoraire du parti au pouvoir, Le Rêve géorgien. Les médias locaux évoquent également le rôle qu’aurait joué l’Ukraine pour parvenir à cette fin, comme pour étayer plus encore cette proximité accrue entre Tbilissi et Moscou.