Afrique
Tanzanie
Des dirigeants du principal parti d’opposition, le Chadema, ont été arrêtés le 19 août avec plusieurs centaines de leurs sympathisants dans la ville de Mbeya (sud-ouest de la Tanzanie). Ces interpellations, qui ont ciblé notamment l’ancien candidat à la présidence Tundu Lissu, ont été justifiées selon les autorités par la volonté d’empêcher des violences programmées dans le cadre d’une manifestation interdite. Elles sont aussi à replacer dans un contexte d’instabilité régionale marqué des vagues de contestation populaire au Kenya et en Ouganda voisins. La Tanzanie, qui doit organiser l’année prochaine son scrutin présidentiel et ses élections législatives, est en proie depuis plusieurs mois à des mouvements de protestation qui tendent notamment à dénoncer le coût de la vie, les délestages électriques, à exiger une commission électorale indépendante et l’avènement d’une nouvelle Constitution. La présidente Samia Suluhu Hassan, qui occupe la tête du pays depuis mars 2021 après le décès de son prédécesseur John Magufuli dont elle était la vice-présidente, est aujourd’hui sur la sellette. En dépit de certaines mesures pour améliorer la situation des droits humains en Tanzanie, ces dernières arrestations de figures de l’opposition sont considérées par ses détracteurs comme une preuve supplémentaire de la dérive autoritaire de son pouvoir.
Amériques
Haïti
La situation sécuritaire reste extrêmement volatile dans le pays malgré la présence, depuis juin dernier, de quatre cents policiers kényans venus en renfort dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), approuvée par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU en octobre 2023. À ce jour, d’autres pays parties prenantes de cette aide sécuritaire tardent à tenir leurs promesses en matière d’envoi de fonds, de personnels et de livraisons de véhicules blindés. Toujours démuni au sein de son arsenal sécuritaire, Haïti ne parvient pas à endiguer les violences des gangs qui ont pris possession de la majeure partie de la capitale, se livrant à des meurtres gratuits, des viols collectifs, des extorsions et recrutant des mineurs dans leurs rangs. Le 16 août dernier, des détenus sont parvenus à s’évader de la prison de Saint-Marc (centre-ouest du pays). La riposte des forces de l’ordre aurait causé la mort d’au moins onze prisonniers, sans que l’on sache exactement combien ont réussi à s’évader de ce centre pénitentiaire qui comptait quelque cinq cents détenus. Pour rappel, en mars dernier, les attaques conjointes de bandes armées contre les deux plus grandes prisons de la capitale Port-au-Prince s’étaient soldées par l’évasion de plusieurs milliers de prisonniers.
Venezuela
Les manifestations n’ont de cesse depuis la réélection de Nicolás Maduro fin juillet. C’est le cas depuis le lendemain du scrutin, certaines durement réprimées, d’autres sans heurts, à l’image de celles du 17 août dernier où l’opposition avait appelé à se rassembler en plusieurs endroits ainsi qu’à l’étranger. Un mot d’ordre suivi dans de nombreuses villes européennes, notamment à Madrid, Barcelone, Valence, Lisbonne, Rome Amsterdam, Londres, Berlin, ou encore Bruxelles. Sur le sol vénézuélien, de nouvelles manifestations sont probables dans les prochaines semaines, avec un risque de répression brutale. Depuis la réélection de Nicolás Maduro pour un troisième mandat et les mouvements de contestation qui ont suivi, les chiffres officiels font état de 25 personnes tuées, 192 blessées et 2 400 interpellées.
Asie/Pacifique
Bangladesh
La fuite de la Première ministre Sheikh Hasina et son remplacement par Muhammad Yunus ont permis une accalmie dans la répression des émeutes qui ont secoué le pays depuis début juillet. Pour autant, le climat sécuritaire demeure très instable. Le 15 août dernier, des centaines d’étudiants et militants politiques ont empêché les partisans de Sheikh Hasina d’accéder à la maison de son père, le leader indépendantiste Sheikh Mujibur Rahman, assassiné avec plusieurs membres de sa famille le 15 août 1975 lors d’un coup d’État militaire. Compte tenu de ce climat de tension toujours prégnant, tout déplacement non essentiel au Bangladesh reste déconseillé.
Philippines
Au sud de l’île de Luçon, la plus grande des Philippines où se situe notamment la capitale Manille, le volcan Taal a récemment émis du dioxyde de soufre de manière massive et soudaine, entraînant la suspension des cours dans certaines écoles des provinces de Batangas, Cavite et Laguna. Un épais smog volcanique (vog) a également été signalé dans les zones environnantes comme à Tagaytay, municipalité de la province de Cavite précitée. Si aucune prévision d’éruption imminente n’a pour l’heure été communiquée, la suspension des cours a été préconisée dans les zones environnantes, ainsi que l’adoption de mesures préventives telles que le port de masques N95 en raison de ce smog volcanique. Par ailleurs, le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles (DENR) a signalé une qualité de l’air « très malsaine » dans certaines zones de la région métropolitaine du Grand Manille. Toutefois, aucune perturbation des vols n’a été signalée au sein de l’aéroport international Ninoy-Aquino de la capitale philippine.