Afrique
Somalie/Éthiopie
En janvier dernier, les autorités éthiopiennes ont signé avec leurs homologues du territoire séparatiste du Somaliland (région maritime du nord-ouest de la Somalie) un protocole d’accord qui permettrait à l’Éthiopie d’accéder à vingt kilomètres de littoral sur le golfe d’Aden, pour un bail de cinquante ans. En compensation de ce désenclavement, les autorités d’Addis Abeba s’engageraient à reconnaître l’État du Somaliland, autoproclamé depuis 1991 mais non reconnu par la communauté internationale. Ce projet d’accord est vivement dénoncé par la Somalie, grand rival régional et historique de l’Éthiopie, qui le considère comme un risque de violation directe de sa souveraineté. Les fortes tensions entre les deux pays, notamment autour de ce projet d’accord, ont pris une tournure nouvelle la semaine dernière avec la déclaration de l’Autorité de l’aviation civile somalienne (SCAA) qui a menacé de suspendre « tous les vols d’Ethiopian Airlines à destination de la Somalie » en raison de ces problèmes de souveraineté nationale.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Libye
Minée par l’insécurité et les divisions territoriales, la Libye fait face à une recrudescence des enlèvements à des fins de prédation économique et de déstabilisation politique. En mai et juin dernier, Ibrahim Al-Darsi, membre de la Chambre des représentants, en a fait les frais, suivi quelques jours plus tard de deux activistes dans la ville de Misrata, à environ 200 km à l’est de la capitale Tripoli. Le 18 août dernier, le chef de la direction des technologies de l’information à la Banque centrale de Libye (BCL) était enlevé à son tour, « kidnappé par un groupe non identifié devant son domicile », selon le communiqué de la BCL qui annonçait aussitôt la suspension de « toutes ses opérations ». Dans un tel contexte, il reste recommandé de reporter tout déplacement, même essentiel, dans la quasi-totalité du pays.
Mer Rouge/golfe d’Aden
Dans cette zone à haut risque, les rebelles yéménites houthis poursuivent leurs attaques contre les navires soupçonnés d’appartenir à Israël ou à ses alliés au large du Yémen. La mer Rouge et le golfe d’Aden sont le lieu de ces offensives régulières, particulièrement au niveau du détroit de Bab-el-Mandeb – espace maritime séparant Djibouti et l’Érythrée, côté africain, du Yémen, sur la péninsule arabique. Le 21 août dernier, un pétrolier battant pavillon grec, le Sounion, a ainsi été la cible d’une dizaine de combattants qui avaient pris place dans deux esquifs au large de la ville portuaire d’Hodeidah, l’un des bastions des Houthis. Le navire grec a subi des dommages et son équipage a dû être évacué en dépit de ses tirs de défense et de l’intervention de bâtiments de guerre européens.
Région
Le Moyen-Orient continue de concentrer de nombreuses préoccupations sécuritaires, comme l’illustre la vague de frappes lancées par le Hezbollah – groupe politique et paramilitaire chiite libanais – contre Israël le dimanche 25 août. Cette opération, qui a mobilisé plus de 300 missiles et drones de combat, a été menée en représailles contre l’assassinat par les forces israéliennes d’un haut responsable du Hezbollah, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne le 30 juillet à Beyrouth. Le jour même et au regard du contexte sécuritaire, Air France annonçait la suspension temporaire de ses vols, au moins jusqu’au lendemain, en direction de Beyrouth, mais également de Tel Aviv. Ponctuellement, le conflit tend également à s’exporter au-delà du Moyen-Orient. L’attentat contre la synagogue de la Grande-Motte (Hérault) commis ce même week-end par un militant propalestinien est venu rappeler la permanence de ce risque. Le 23 août, l’assaillant du triple assassinat à l’arme blanche perpétré dans la ville allemande de Solingen (en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à l’ouest du pays) et revendiqué par l’État islamique, invoquait également le conflit israélo-palestinien parmi les motivations de cette attaque terroriste.
Asie/Pacifique
Inde/Bangladesh
Les deux pays sont frappés depuis la semaine passée par des pluies torrentielles qui pourraient provoquer de nouvelles inondations dans les jours à venir. Dans le nord-est de l’Inde, le petit État de Tripura, frontalier avec le Bangladesh, est particulièrement impacté et 1,7 million de ses habitants ont été touchés par ces inondations et glissements de terrain massifs. Au Bangladesh, plusieurs dizaines de milliers de personnes
ont dû être évacuées dans les districts de Feni, Maulvi Bazar et Noakhali qui ont été les plus touchés. En conséquence, de nombreuses routes et autres infrastructures de transport ont été fermées car trop endommagées, ou pour anticiper de nouveaux glissements de terrain.
Indonésie
Le pays est au bord de la crise institutionnelle après que le Parlement est revenu sur un arrêt de la Cour constitutionnelle qui, le 21 août, a décidé que les partis n’auraient pas besoin d’une représentation minimale de 20% dans leurs assemblées régionales pour présenter un candidat aux élections nationales. Le rapport de force sur la scène politique indonésienne est en effet caractérisé par un bras de fer entre le Parlement indonésien, dominé par les partisans de l’actuel président Prabowo Subianto, et la Cour constitutionnelle. Ce qui est considéré comme un coup de force du pouvoir pourrait donner lieu à des troubles sociaux potentiellement violents dans les jours et semaines à venir. Des rassemblements émaillés de violence ont ainsi déjà eu lieu dans la capitale Jakarta, à Bandung ou encore Yogyakarta (île de Java), ainsi qu’à Padang (île de Sumatra).