Afrique
Burkina Faso
L’attaque terroriste perpétrée le 24 août dernier par le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM) dans la localité de Barsalogho (nord du pays, à environ 150 km de Ouagadougou) est la plus meurtrière que le Burkina Faso ait jamais connue. Plusieurs centaines de civils et membres des forces de sécurité ont été assassinés dans cette tuerie du groupe affilié à Al-Qaïda. Deux vidéos publiées sur les réseaux sociaux – attribuées par différentes sources à ce mouvement islamiste – montrent les assaillants exécuter leurs victimes au milieu de corps enchevêtrés, à proximité d’une tranchée. Les proches des victimes, rassemblés au sein du Collectif justice pour Barsalogho, exigent que des enquêtes soient menées pour faire la lumière sur les « négligences militaires » de la junte au pouvoir. Deux jours après ces crimes, vingt-six personnes civiles étaient tuées à leur tour lors d’un rassemblement catholique dans la commune de Kounla, au nord-ouest, à proximité de la frontière malienne. L’incapacité de la junte à contenir la menace terroriste sur son territoire – quelques mois après le départ forcé des forces françaises Sabre présentes au Burkina dans le cadre de l’accord de défense signé en 2018 entre les deux pays – met plus que jamais le capitaine Traoré sur la sellette. Dans ce contexte, tout déplacement au Burkina Faso est vivement déconseillé en dehors de la ville de Bobo-Dioulasso et de la capitale Ouagadougou.
Niger-Nigeria
Ces deux pays ont décidé de reprendre leur coopération militaire, interrompue au lendemain du coup d’État de juillet 2023 qui a conduit le général Abdourahamane Tiani à la tête du Niger. Tenant compte de « la prolifération des armes légères » et « leur accessibilité croissante » qui augmente « l’insécurité et les conflits dans la région », les deux parties sont convenues d’une nouvelle lutte commune contre les menaces armées, toujours préoccupantes au Sahel. En mai dernier, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine constatait déjà « avec inquiétude [une] dégradation de la sécurité dans [cette] région ».
Ouganda/Tanzanie
Le mégaprojet d’exploitation pétrolière de TotalEnergies (Eacop) – un oléoduc censé transporter le pétrole brut exploité sur les rives du lac Albert en Ouganda jusqu’au port de Tanga en Tanzanie – fait l’objet d’une vive contestation dans ces deux pays. À Hoima, centre névralgique du projet d’exploitation dans l’ouest de l’Ouganda, les forces de l’ordre ont empêché le 26 août dernier la remise d’une lettre de doléance aux représentants du projet, portée par près de trois cents personnes. Dans la capitale Kampala, vingt et une personnes manifestant contre le projet ont été arrêtées et incarcérées dans l’attente d’un jugement. Le 29 août, à Tanga en Tanzanie, une centaine de pourfendeurs de l’oléoduc étaient également rassemblés pour exiger de meilleures compensations et le respect des engagements du groupe pétrolier, d’autres demandant l’arrêt complet du projet. En dépit des risques accrus de répression, de nouvelles mobilisations sont à attendre dans les prochaines semaines dans ces deux pays.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Israël/Territoires palestiniens
L’annonce par l’armée israélienne, le 1er septembre, de la découverte des corps de six otages dans un tunnel de Gaza est venue renforcer la défiance de la société civile envers le gouvernement de Benyamin Netanyahou. Tandis qu’une centaine d’otages restent prisonniers du Hamas, le leader de l’opposition Yaïr Lapid a appelé à la grève générale pour pousser le gouvernement israélien à un accord avec le mouvement islamiste palestinien. De son côté, le Histadrout, l’une des principales organisations syndicales du pays, a annoncé son intention de bloquer l’économie du pays à compter du 2 septembre, envisageant également des perturbations logistiques au niveau de l’aéroport international David-Ben-Gourion de Tel Aviv. Dans le même temps, les opérations de sécurité israéliennes se multiplient en Cisjordanie. Depuis le 26 août dernier, au moins 24 Palestiniens, trois policiers et un membre des forces israéliennes de défense auraient perdu la vie dans ces affrontements.
Amériques
Argentine
Les retraités argentins ont manifesté le 28 août pour protester contre le refus du gouvernement d’adopter une loi permettant de compenser la perte de leur pouvoir d’achat, conséquence d’une inflation galopante. Malgré les heurts qui les ont opposés aux forces de l’ordre durant cette manifestation, de nouveaux rassemblements sont prévus le 4 septembre.
Asie/Pacifique
Bangladesh
La succession de Sheikh Hasina, à la tête d’un gouvernement autoritaire pendant quinze ans, par le prix Nobel de la paix Mohamed Yunus ne suffit pas à éteindre les profonds clivages qui existent au sein de la société bangladaise. La répression organisée par celle qui est aujourd’hui en exil en Inde s’est notamment traduite par des centaines d’opposants disparus et plus de 2 500 assassinés entre 2009 et 2022. Le mouvement de contestation qui a permis le départ de Sheikh Hasina a aussi causé la mort de centaines de manifestants. Dans ce climat de tension qui perdure, des rassemblements organisés par le parti d’opposition du Bangladesh National Party sont attendus dans les prochains jours dans les plus grands centres urbains du pays, particulièrement dans la capitale Dacca.
Philippines
La tempête tropicale Yagi qui traverse l’immense archipel depuis le 1er septembre est susceptible de se développer en typhon entre le 4 et le 6 septembre prochains, avec des risques de fortes précipitations et glissements de terrain sur la majeure partie du territoire. Une prévision de déplacement vers les Philippines suppose donc de s’assurer de la maintenance de son vol auprès de sa compagnie aérienne. Sur place, il est conseillé d’observer attentivement l’évolution de la situation, notamment auprès de l’Administration des services atmosphériques, géophysiques et astronomiques des Philippines (Pagasa) : https://www.pagasa.dost.gov.ph