Afrique du Nord/Moyen-Orient
Sénégal
Le Parlement sénégalais a été dissous le 13 septembre dernier sur décision du président Bassirou Diomaye Faye, arguant que l’état actuel de cette institution monocamérale, dominée par l’opposition, ne lui permettait pas de faire aboutir les réformes souhaitées. Si son parti du Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) devrait probablement remporter les législatives du 17 novembre prochain, le leader de l’opposition et ancien président Macky Sall (de 2012 à avril 2024) a vivement critiqué cette dissolution qu’il a qualifiée de « parjure ». Dans ce contexte, des manifestations à l’initiative des partis d’opposition ne sont pas à exclure dans les semaines à venir.
Soudan du Sud
Les élections générales, prévues initialement en décembre 2002 avant d’être repoussées en décembre 2024, auront finalement lieu en décembre 2026. Ce nouveau report, après consensus entre le président Salva Kiir et l’opposition, est motivé par un manque de préparation, et notamment par l’absence d’un recensement à jour. Ces élections doivent avoir lieu dans le cadre de la fin de la période de transition négociée durant l’accord de paix de 2018. Celui-ci avait mis un terme à cinq ans d’une guerre civile féroce opposant les partisans de l’actuel président à ceux de Riek Machar, devenu son vice-président en février 2020. Ce conflit aura fait plusieurs centaines de milliers de morts et des millions de personnes déplacées. Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, est en proie à une grave crise économique, exacerbée par les dommages subis en février dernier par un oléoduc au sud de Khartoum dans le cadre de la guerre civile au Soudan voisin, vers qui il exportait son pétrole. Or cette manne pétrolière participe à hauteur de 90% aux revenus du pays, classé en outre parmi les plus corrompus au monde selon l’organisme Transparency International. Conséquence de cette économie exsangue, les fonctionnaires sud-soudanais n’ont pas perçu de salaire pendant près d’un an. En outre, une nouvelle loi sur la sécurité autorisant les détentions sans mandat a été adoptée en août dernier, suscitant l’inquiétude des groupes de défense des droits de l’homme.
Amériques
Etats-Unis
La perspective de la présidentielle du 5 novembre prochain ne cesse d’attiser les tensions. La mairie de Springfield a ainsi dû être évacuée après une alerte à la bombe le 13 septembre dernier, trois jours après le débat télévisé entre Kamala Harris et Donald Trump dans lequel ce dernier accusait des migrants de manger des chiens et des chats dans cette ville de l’Ohio. Le dimanche 15 septembre, l’ancien président aurait également été visé par une nouvelle tentative d’assassinat – après celle du 13 juillet dernier – alors qu’il jouait au golf sur le Trump International Golf Club de West Palm Beach en Floride. Les autorités américaines ont annoncé un renforcement dans la protection des candidats à l’approche du scrutin, ainsi que des mesures de sécurité accrues à Washington pour prévenir de nouveaux incidents comme ceux de l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.
Mexique
Le Mexique va devenir le premier pays au monde à élire tous ses juges par un vote populaire, y compris ceux de la Cour suprême, ainsi que certains magistrats. Après que les sénateurs ont approuvé cette réforme le 11 septembre, le président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador – qui va céder son siège le 1er octobre à Claudia Sheinbaum, vainqueure de la présidentielle du 2 juin dernier – l’a promulguée par décret ce 15 septembre, jour de l’indépendance de la nation. Cette réforme, qui inquiète notamment le partenaire américain et les milieux d’affaires, est aussi contestée par des milliers de juges fédéraux, magistrats et auxiliaires de justice, certains d’entre eux ayant pénétré à cet effet dans l’hémicycle du Sénat lors du débat afin de bloquer l’approbation de ce texte. Au regard de la sensibilité du sujet, des risques de manifestations potentiellement violentes ne sont pas à exclure dans les jours à venir.
Venezuela
Trois citoyens américains, deux Espagnols et un Tchèque ont été arrêtés la semaine passée par les autorités vénézuéliennes, accusés de fomenter un complot visant à déstabiliser le pays. Le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello a même évoqué un attentat dirigé par la CIA et visant le président Nicolás Maduro et son gouvernement, accusation démentie par les États-Unis qui, à l’instar d’une grande partie de la communauté internationale, remettent en question la validité de la réélection du président Nicolás Maduro le 28 juillet dernier.
Asie/Pacifique
Nouvelle-Calédonie (France)
Le climat sécuritaire sera scruté avec attention dans l’archipel durant les jours à venir, et particulièrement le 24 septembre prochain. Ce jour correspond en effet à plusieurs dates hautement symboliques dont la commémoration de la création du Front de libération nationale kanake et socialiste (FLNKS) en 1984, ou encore celle de la conquête de l’archipel par Napoléon III en 1853. Par ailleurs, l’Union calédonienne (plus importante composante du FLNKS) entend déposer ce 24 septembre son texte de déclaration de souveraineté de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Pour rappel, les violents troubles sociaux qui ont secoué l’archipel à partir du 13 mai dernier sont apparus à la suite du projet de révision constitutionnelle, portant sur une modification du corps électoral dans le cadre des élections provinciales. Cette crise s’est soldée par la mort d’au moins onze personnes et a fait des centaines de blessés, ainsi qu’un coût économique évalué à 2,2 milliards d’euros par le gouvernement local. Ce projet de réforme a finalement été suspendu par Emmanuel Macron le 2 juin dernier.
Pakistan
Les militants du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), parti de l’ancien Premier ministre Imran Khan emprisonné depuis un an, manifestaient le 10 septembre dernier à Islamabad pour faire libérer leur chef de file lorsqu’au moins treize députés et cadres de ce mouvement ont été arrêtés par la police. Compte tenu de la constance de ces mobilisations et les risques d’affrontements avec les forces de l’ordre, il est conseillé, d’un point de vue purement sécuritaire, d’éviter toute proximité avec ces rassemblements.
Europe
Ukraine/Russie
La tension reste extrême entre le Kremlin et les alliés de l’Ukraine après que les États-Unis auraient laissé entendre le scénario d’un potentiel feu vert à Kiev quant à l’utilisation de missiles longue portée contre la Russie, en réponse à cette demande ukrainienne de longue date. Sur le terrain, l’armée russe renoue avec les assauts mécanisés via une vaste contre-offensive contre les forces ukrainiennes dans la région russe de Koursk.