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Anne Genetet, ministre de l’Education : une faute de casting grotesque

La députée de la 11e circonscription des Français établis hors de France a récemment été nommée au gouvernement de Michel Barnier comme ministre de l’Éducation nationale.

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Anne Genetet, ministre de l’Education : une faute de casting grotesque

Mais quelle mouche a donc piqué Michel Barnier, pourtant considéré comme doué d’une grande sagesse, au moment de désigner Anne Genetet comme ministre de l’Education nationale en lieu et place de Nicole Belloubet ? Alors que les syndicats d’enseignants dénoncent un spectacle affligeant, chacun s’interroge sur la légitimité de l’ex députée des Français de l’étranger à ce poste.

C’est un sentiment d’incompréhension qui domine depuis quelques jours rue de Grenelle. Depuis la nomination annoncée samedi soir d’Anne Genetet, 61 ans, à la tête du ministère de l’Education nationale, le plus gros de l’Etat. « Anne qui ? », entend-on dans les couloirs tant la nouvelle venue est inconnue à la fois du grand public, mais aussi, et c’est plus grave, du monde éducatif. Sans aucune expérience dans le domaine de l’école, Anne Genetet était jusqu’ici connue à l’Assemblée pour ses travaux sur la défense et la diplomatie en tant que députée de la 11ème circonscription des Français de l’étranger (Europe orientale, Asie et Océanie). En tant que médecin, et même si elle n’a pas exercé depuis des années puisqu’elle a suivi son mari à Singapour. Or, les conjoints d’expatriés y sont interdits d’exercer une quelconque activité professionnelle. Cela aurait donc au moins eu un sens de la nommer au ministère de la Santé, mais à l’éducation ?

Conseils aux employés de maison

A Singapour, où elle s’installe en 2005, sans doute pour tromper son ennui de « desperate houwsewife », Anne Genetet poste régulièrement sur un groupe Facebook de Français installés sur place des propositions de cours de cuisine pour les domestiques. Elle crée même une agence là-bas, « Help Agency », fermée en 2019, pour conseiller et former les employés de maison des riches expatriés. Dans ses archives retrouvées sur internet, l’agence explique par exemple que les congés payés ne sont « ni obligatoire, ni recommandé : c’est laissé au libre choix de l’employeur ». La Française conseille également de vérifier la situation financière de la « helper » (domestique) lors de l’entretien d’embauche : « essayez d’évaluer son endettement : une candidate endettée est préoccupée dans son travail et va vous demander des avances sur salaire », peut-on lire. Anne Genetet a par ailleurs toujours entretenu le flou sur sa véritable domiciliation pendant ses mandats de députée. Prétendant habiter à Singapour, on voit mal comment elle aurait pu concilier sa vie en Asie avec son mandat de conseillère municipale dans son petit village d’Escamps, dans le Lot, où elle disait passer au moins un week-end par mois, et sa présence à Paris pour les sessions au Palais-Bourbon. Mais le sujet est sensible : à peine évoqué dans nos colonnes, il a aussitôt suscité un courrier de menace de ses avocats !

Une proche de Gabriel Attal

De son premier mandat de députée sous l’étiquette macroniste, on retiendra surtout le cuisant échec de la réforme fiscale pour les expatriés qu’elle avait tenté de mener à bien en 2018 et qui avait été enterrée 3 ans plus tard. Députée depuis 2017, elle a été membre de la commission des affaires étrangères au Palais-Bourbon durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, puis de la commission de la défense entre 2022 et juillet 2024. On murmure ça et là que la fougueuse Anne Genetet doit son maroquin à un récent voyage effectué en Ukraine en compagnie de Gabriel Attal sur les terres de ses aïeux. Cette nomination permet en tout cas à l’ancien Premier ministre de garder un œil sur l’Education, son ministère de coeur. Plusieurs de ses anciens collaborateurs à Matignon ont d’ailleurs rejoint la rue de Grenelle.

Une nomination torpillée

Cela peut rassurer ou au contraire inquiéter, mais il est avéré aujourd’hui qu’Anne Genetet n’était pas le premier choix de Michel Barnier. Le nouveau locataire de Matignon avait choisi une autre candidate pour la rue de Grenelle : Violette Spillebout. Jeudi dernier,  la députée du Nord, membre de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée, avait même accepté le poste. Sauf que le lendemain, c’est le nom d’Anne Genetet qui sort finalement du chapeau. Saura-t-on un jour qui a vraiment torpillé la nomination de Violette Spillebout ? La réponse est peut-être à aller chercher du côté de…  Martine Aubry, dont la députée a été la directrice de cabinet à la mairie de Lille. Les deux femmes sont désormais en froid et l’annonce de la candidature de Violette Spillebout à la mairie de Lille en 2026, face à la maire sortante, sous l’étiquette macroniste a sans doute été la goutte qui a fait déborder le verre ! Piquée au vif, l’ancienne ministre du Travail a-t-elle pesé de tout son poids pour éliminer sa rivale ? Le scénario semble probable. En tout cas, immédiatement après sa non-nomination, Violette Spillebout dénonçait des « vents contraires d’une violence insoupçonnable ».

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