Afrique
Mali
Le lourd bilan de l’attaque perpétrée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) le 17 septembre près de l’aéroport de Bamako est une triste illustration des failles sécuritaires qui perdurent au Mali, et pas simplement dans le nord du pays. Cette offensive conduite par l’organisation terroriste affiliée à Al-Qaïda a causé la mort d’au moins 77 personnes et fait quelque 255 blessés. Sa cible, au sein d’un espace a priori plus sécurisé dans la capitale malienne, témoigne de l’emprise de ce groupe djihadiste au-delà de ses habituels bastions et met à mal les déclarations d’intention de l’Alliance des États du Sahel (pacte de défense mutuelle créé le 16 septembre dernier entre les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger) qui entendent faire de la lutte contre le terrorisme une priorité.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Liban/Israël
L’escalade sécuritaire redoutée est en cours après la série d’attaques inédites menées par Israël contre le Hezbollah au Liban. Plusieurs milliers de membres de l’organisation paramilitaire chiite ont été blessés le 17 septembre dernier lors de l’explosion de divers moyens de communication (bippers, talkie-walkie…) et les nombreux bombardements israéliens qui ont suivi ces opérations, notamment au Sud-Liban, auraient déjà fait plusieurs centaines de victimes et contraint des dizaines de milliers de Libanais à fuir leur domicile vers Beyrouth, voire la Syrie voisine. En conséquence le nord d’Israël est également sous tension extrême, y compris à Haïfa, de même que sur le sol palestinien en Cisjordanie. Face à cette situation qui évolue défavorablement d’heure en heure malgré les appels au calme de l’ONU et les tentatives de médiation internationale, il est vivement recommandé d’éviter tout déplacement, même essentiel, au Liban, et de faire preuve de la plus grande prudence dans les zones frontalières entre Israël, le Liban, la Syrie ou la bande de Gaza.
Amériques
Bolivie
Après sept jours de traversée des Andes et près de deux cents kilomètres de trajet, les partisans de l’ancien président Evo Morales (entre 2006 et 2019) sont parvenus ce 23 septembre au terme de leur « Marche pour sauver la Bolivie » en ralliant la capitale administrative La Paz. Sur fond de situation économique délétère et d’accusation de corruption, l’actuel président Luis Arce – initialement issu du même parti qu’Evo Morales, le Mouvement vers le socialisme (MAS), avant d’en être exclu en 2023 – est sur la sellette après avoir déjà été la cible d’une potentielle tentative de coup d’État en juin dernier. Le 22 septembre, sur le parcours de la marche, de violents affrontements ont opposé les soutiens des deux hommes aujourd’hui rivaux. Huit personnes ont été blessées près de la localité d’El Alto, à proximité de la capitale. Quatre jours auparavant, le même type de heurts avait déjà fait 26 blessés dans la petite ville de Vila Vila (au centre du pays), selon des sources gouvernementales.
Colombie
Le processus de paix entre le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN), initié en novembre 2022 sous l’auspice du Venezuela, interrompu puis repris au printemps dernier, a de nouveau du plomb dans l’aile après l’attaque à l’explosif de la guérilla marxiste, le 18 septembre dernier, contre une base militaire colombienne dans l’est du pays. Le président Gustavo Petro a déclaré que cette attaque qui a tué deux soldats et blessé douze autres allait « clore pratiquement le processus de paix, dans le sang ». La concrétisation de cet accord de paix est d’autant plus difficile à obtenir que des membres de l’ELN procèdent toujours à des enlèvements et la taxation de civils dans les zones qu’ils contrôlent, reprochant en parallèle au gouvernement colombien de ne pas respecter les termes des accords signés et de négocier avec une branche dissidente de son organisation.
Asie/Pacifique
Inde
Les électeurs du Cachemire – seule région majoritairement musulmane du pays, longuement autonome avant d’être placée sous l’autorité de l’Inde en 2019 – ont commencé à voter le 18 septembre pour élire les membres de leur assemblée législative. Les deuxième et troisième tours de ce scrutin ont lieu ce 25 septembre et le 1er octobre prochain, avant un dépouillement des votes et des résultats attendus le même jour. Compte tenu de la sensibilité particulière de ce vote, des trouble sociaux ne sont pas à exclure. En cause notamment, la crainte de nombreux musulmans que le pouvoir incarné par Narendra Modi, figure du nationalisme hindou, ne cherche à bouleverser la démographie locale.
Péninsule coréenne
Habituelle zone de tension géopolitique, cette région du monde connaît de nouveaux soubresauts après les deux tirs balistiques réalisés par la Corée du Nord la semaine dernière, dont l’un portant une ogive de 4,5 tonnes. Du côté sud-coréen, l’hypothèse, partagée par plusieurs analystes politiques, suggère toutefois que Pyongyang a souhaité tester ces armes dans l’objectif de les exporter vers la Russie, toujours prompte à chercher de nouvelles sources d’approvisionnement en missiles pour sa guerre en Ukraine.