Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 16 au 21 octobre

Afrique

Cameroun

L’état de santé du président Paul Biya, qui n’est plus apparu en public depuis le 6 septembre dernier, donne lieu à bon nombre de spéculations quant à une possible vacance du pouvoir. Selon les autorités camerounaises, le chef de l’État, âgé de 91 ans, en poste depuis 1982, serait actuellement en résidence à Genève pour raisons médicales. Toutefois, en l’absence d’un plan de succession officiel, les risques d’instabilité sont réels dans le pays en cas d’incapacité avérée, voire de décès de Paul Biya.

 Afrique du Nord/Moyen-Orient

Irak

Reportées à cinq reprises en raison de divergences politiques sur le système électoral, les élections du Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien auront lieu ce 20 octobre. Ce scrutin est attendu par les citoyens kurdes sur fond de grave crise financière liée à des désaccords avec le gouvernement irakien. Par ailleurs, la menace terroriste incarnée par les cellules de l’Etat islamique est toujours patente, notamment en raison du rôle important joué par les Kurdes dans la défaite de l’organisation djihadiste. Autant d’éléments qui concourent à de possibles périls sécuritaire autour de ce scrutin.

Région

Les forces israéliennes poursuivent leur progression dans le sud du Liban, des combats ont ainsi été relevés dans les localités de Aïta ach-Chab, Meiss El Jaba et Ramyeh, situées à moins de deux kilomètres de la frontière avec l’État hébreu qui poursuit par ailleurs ses bombardement intensifs à travers le pays, y compris dans la capitale Beyrouth.

Le territoire israélien est quant à lui visé par des roquettes, drones et missiles balistiques en provenance notamment du Liban. Le dimanche 13 octobre, quatre soldats ont été tués et cinquante-huit autres blessés par une attaque de drones sur la base militaire de Binyamina, au sud de Haïfa, ville portuaire du nord du pays. Le risque d’attaque terroriste demeure aussi prégnant, y compris à Tel Aviv, à l’approche de la fête religieuse de Souccot, du 16 au 23 octobre. D’autre part, la région reste sous la menace de la riposte d’Israël envers l’Iran qui  avait lancé quelque 180 missiles balistiques sur plusieurs grandes villes israéliennes le 1^er octobre dernier. Les cibles visées par Tsahal pourraient concerner les infrastructures pétrolières de son ennemi juré, notamment l’île éminemment stratégique de Kharg où transite la presque totalité des exportations d’or noir iranien, voire les installations nucléaires de l’Iran.

Amériques

Argentine

Les coupes budgétaires drastiques imposées par le gouvernement ultralibéral de Javier Milei mettent à mal le fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur en Argentine. La semaine passée, le président argentin a imposé son véto sur une loi soutenue par la chambre basse du Congrès qui aurait pu renforcer la capacité de financement des universités publiques. En dépit des manifestations de masse qui ont rassemblé étudiants et professeurs ces derniers mois, ce dernier coup de force signe le pouvoir autoritaire du dirigeant libertaire, à la tête du pays depuis le 10 décembre 2023. Dans ce contexte, de nouveaux troubles sociaux sont à prévoir dans les semaines à venir.

Martinique (France)

La tension reste vive dans la  collectivité territoriale française, dans le prolongement des manifestations contre la vie chère qu ont débuté le 1^er septembre dernier. Après une phase de relative accalmie, au moins trois personnes ont perdu la vie et 26 membres des forces de sécurité ont été blessés la semaine passée. D’importantes perturbations logistiques ont accompagné ce regain de colère, avec notamment le blocage de plusieurs routes et l’annulation de vols, tandis que des des troubles violents et des actes de pillages étaient également relevés.

Europe

Ukraine

Le rapport de force imposé par l’armée russe depuis son invasion de l’Ukraine le 24 février 2022 tourne actuellement en faveur du Kremlin, tandis que que plus de 15000 soldats ukrainiens auraient déserté depuis le début de cette année. Les autorités ukrainiennes cherchent ainsi à recruter 500 000 nouveaux éléments dans leurs rangs. La semaine passée, les forces russes progressaient d’une dizaine de kilomètres carrés en moyenne chaque jour dans l’est de l’Ukraine, s’emparant notamment de la ville de Hrodivka, commune de l’oblast de Donetsk et ville-verrou vers le centre administratif de Pokrovsk et ses 53000 habitants. En outre, la Russie aurait mené 800 frappes aériennes et envoyé 400 drones kamikazes et 20 missiles sur le sol ukrainien.