Afrique
Gabon
Les électeurs gabonais sont conviés aux urnes ce 16 novembre, appelés à se prononcer sur un référendum constitutionnel controversé. Le nouveau texte prévoit en effet la suppression du poste de Premier ministre, une mesure qui donnerait un pouvoir accru au président en place. L’opposition conteste par ailleurs que l’actuel chef de l’État, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, puisse se présenter à un scrutin présidentiel si cette nouvelle Constitution était approuvée. Celui qui joua un rôle clé dans le coup d’État du 30 août 2023 et le renversement le président Ali Bongo avait en effet promis de rétablir un régime civil en précisant dans le projet de Constitution que l’armée ne devrait pas jouer de rôle politique. Cette promesse non tenue et le poids des enjeux font de cette consultation électorale une période à risques sociaux dans le pays.
Mozambique
L’annonce officielle des résultats de la présidentielle et des législatives, le 24 octobre dernier, a confirmé la victoire du parti au pouvoir, le Frelimo. Après ce verdict, les nombreuses manifestations de protestation qui se sont ensuivies auraient causé la mort de onze personnes, selon plusieurs ONG présentes sur place. Depuis, la tension ne retombe pas et les troubles sociaux sont particulièrement étendus et violents, notamment dans la capitale Maputo, ainsi qu’à Chimoio (centre du pays), Nacala et Nampula (nord-est). Des coupures d’internet ont aussi été observées ces derniers jours et les autorités voisines d’Afrique du Sud ont temporairement fermé le poste-frontière entre Mulonza et Lebombo le 6 novembre. En outre, des manifestants auraient également bloqué l’autoroute N4 au niveau de la zone frontalière de Ressano-Garcia et incendié plusieurs bâtiments et véhicules.
Sénégal
Les législatives anticipées du dimanche 17 novembre constituent un enjeu de taille pour le président Bassirou Diomaye Faye qui espère obtenir une majorité parlementaire pour son parti et ses alliés du Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité). Les réformes promises durant sa campagne électorale sont en effet gênées, voire bloquées par l’opposition qui dénonce par ailleurs des tentatives d’intimidation et des agressions émanant de « gros bras » (sic) du Pastef. Inversement, le convoi du Premier ministre Ousmane Sonko, proche du parti présidentiel, a été attaqué par des jets de pierre le 31 octobre dernier. Au vu de cette situation politique tendue à l’approche du scrutin, il est recommandé de se tenir à l’écart de tout rassemblement.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Israël
Les frappes menées par l’armée israélienne à Gaza et au Liban avec leur lot quotidien de victimes civiles ont tendance à faire passer sous silence les troubles sociaux récurrents que connaît en interne l’Etat hébreu, lui-même toujours sous la menace de tirs de roquettes ou attaques armées. À titre d’exemple, le 6 novembre dernier, une manifestation monstre contre le limogeage par la primature israélienne de la dernière voix critique au sein de son gouvernement – le ministre de la Défense Yoav Gallant – a donné lieu à des affrontements avec la police au pied même de la résidence du Premier ministre. Bon nombre de citoyens israéliens reprochent toujours à Benyamin Netanyahou d’avoir échoué à libérer les otages retenus par le Hamas à Gaza, en privilégiant l’épreuve de force au détriment du dialogue. Pour l’heure, tout déplacement en Israël reste fortement déconseillé.
Amériques
Argentine
Le mouvement estudiantin reste vent debout contre le président Javier Milei qui continue de s’opposer à un projet de loi censé augmenter le budget des universités. Des cours sont organisés en plein air face aux bâtiments gouvernementaux en guise de protestation, les manifestations se multiplient dans le pays et de nombreuses associations étudiantes appellent à occuper les campus universitaires. Le 7 novembre dernier, un grand rassemblement s’est tenu à Buenos Aires devant le ministère de l’Économie, le président Milei arguant de sa promesse de réduction du déficit public pour justifier le régime sec des universités argentines.
Europe
Allemagne
Le 6 novembre dernier, l’annonce par le chancelier Olaf Scholz du limogeage du ministre libéral allemand des Finances, Christian Lindner, a sonné le glas de la coalition gouvernementale tripartite composée du SPD (parti social-démocrate), du FDP (libéral) et des Verts. Les élections fédérales prévues pour l’automne 2025 devraient être avancées d’environ six mois. Le chancelier Olaf Scholz a proposé un vote de confiance pour le 15 janvier, mais Friedrich Merz, chef de file de la CDU (parti d’opposition chrétien-démocrate) et favori pour diriger la chancellerie veut accélérer le mouvement. Ce dernier souhaite en effet que ce vote de confiance ait lieu dès la semaine prochaine, ce qui rendraient possibles des élections anticipées dès le début de l’année 2025. Pour autant, et quelle que soit la date retenue, le gouvernement actuel devrait être battu et le président pourrait alors dissoudre le Parlement (Bundestag) dans un délai de vingt-et-un jours. Cette prochaine échéance électorale est particulièrement attendue par les partis de droite traditionalistes ou nationalistes, actuellement en hausse dans les sondages. Dans un tel contexte, des mouvements sociaux ne sont pas à exclure dans les semaines à venir.
Serbie
Novi Sad, deuxième ville plus peuplée de Serbie avec ses 250.000 habitants, au nord du pays, a été le lieu de violents troubles sociaux le 5 novembre dernier. Des milliers de manifestants ont défilé contre le pouvoir serbe qu’ils tiennent responsable de l’effondrement de la gare ferroviaire locale quatre jours plus tôt, tuant quatorze personnes sur le coup. Le lundi 11 novembre, cette colère populaire s’est exprimée à nouveau dans la capitale Belgrade où des milliers de manifestants, à l’appel de l’opposition, ont exigé la démission du Premier ministre Milos Vucevic, fustigeant plus largement la corruption de la classe politique. En dépit de la démission du ministre de la Construction Goran Vesic le 8 novembre, la défiance envers le gouvernement ne faiblit pas et de novelles manifestations étaient observées ces derniers jours à Novi Sad.