Le Mercosur, ou Marché Commun du Sud (en espagnol Mercado Común del Sur ), est un bloc économique et politique fondé en 1991 par l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay.
Au fil du temps, le Mercosur a élargi ses horizons en intégrant de nouveaux membres. Le Venezuela a été admis en 2012, bien que son statut ait été suspendu en 2016 en raison de la crise politique dans le pays. D’autres pays, comme le Chili, la Bolivie et le Pérou, ont également exprimé leur intérêt à rejoindre le bloc.
Les objectifs du Mercosur
- Intégration économique : faciliter le commerce entre les États membres en éliminant les barrières douanières et en harmonisant les politiques économiques.
- Développement social : promouvoir le développement durable et réduire les inégalités économiques et sociales dans la région.
- Coopération politique : renforcer les liens politiques et culturels entre les pays membres, en favorisant le dialogue et la coopération sur des questions d’intérêt commun.
- Négociations commerciales : représenter les intérêts des membres dans les négociations commerciales internationales, notamment avec d’autres blocs économiques comme l’Union européenne.
Union européenne et Mercosur
En juin 2019, après plus de 20 ans de négociation, l’Union européenne et le Mercosur ont signé un accord de libre-échange, qui fait partie d’un accord d’association plus large, prévoyant un dialogue politique et la coopération entre les deux régions, et qui a pour objectif :
- d’encourager et accroître les relations commerciales entre les deux marchés en abaissant les barrières tarifaires et non tarifaires ;
- de promouvoir la coopération et un dialogue politique entre les deux alliances sur des questions de migration, d’économie digitale, de recherche, d’éducation, de droits humanitaires, de protection de l’environnement ou encore de cybercriminalité.
Les piliers « dialogue politique et coopération » de l’accord ne soulèvent pas de difficultés particulières. En revanche, son volet « commerce » suscite des inquiétudes quant à ses conséquences économiques, sociales, sanitaires et environnementales (déforestation de l’Amazonie, etc.).
En janvier 2024, face à la colère du secteur agricole, la France a dû confirmer « sa plus ferme opposition à la signature du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur ». Car, si l’accord devrait permettre aux entreprises françaises et européennes d’exporter davantage de produits industriels et de services, en retour, les producteurs du Mercosur devraient pouvoir exporter plus de produits alimentaires et agricoles vers l’UE, ce qui inquiète grandement les agriculteur français. Il est reconnu que les limites maximales de résidus (LMR) brésiliennes sont « dans la plupart des cas plus hautes » que les normes européennes et françaises et qu’en ce qui concerne l’élevage, il n’y a pas, dans les pays du Mercosur, les exigences contraignantes quant aux modes de production (alimentation des animaux, bien-être des animaux ou utilisation des produits phytosanitaires) qui existent en France et dans l’UE.
Certains pays européens sont favorables à cet accord, mais pour entrer en vigueur, il doit être ratifié par les 27 États membres de l’UE, ce qui engendrent certaines confrontations. Des négociateurs de la Commission européenne se sont rendus deux fois au Brésil, en septembre et octobre 2024, pour avancer sur les points qui freinent les négociations. Une troisième entrevue est prévue à la fin du mois de novembre 2024, mais l’hypothèse annoncée à plusieurs reprises d’une signature symbolique de cet accord de libre-échange le lundi 18 ou le mardi 19 novembre 2024, à l’occasion du sommet du G20 organisé au Brésil semble peu probable.