Afrique
Gabon
La nouvelle Constitution a été largement approuvée par l’électorat gabonais ce 17 novembre, avec 91,80% des suffrages exprimés et un taux de participation évalué à 54,53%. Ce nouveau texte supprime notamment la fonction de Premier ministre au profit d’un vice-président nommé par le chef de l’Etat. Le président ne pourra par ailleurs exercer plus de deux septennats consécutifs. En dépit de ce plébiscite dans les urnes, les détracteurs du général Brice Oligui Nguema – principal acteur du coup d’État d’août 2023 qui a renversé Ali Bongo et promoteur de cette nouvelle Constitution – continuent de dénoncer le risque d’un régime dictatorial à son profit. Après la probable confirmation des résultats par la Cour constitutionnelle, la prochaine étape devrait voir lieu en août 2025 avec l’organisation de la présidentielle et la fin de cette phase de transition présidée par le général Nguema. Nonobstant le caractère sensible de cette consultation électorale, il est à noter qu’aucun incident majeur ou fraude massive n’ont été relevés par les autorités et le Réseau d’observateurs citoyens (ROC) lors de ce scrutin.
Mozambique
La tension ne retombe pas dans le pays, secoué par de nombreuses manifestations durement réprimées au cours desquelles une quarantaine de personnes auraient déjà perdu la vie. Le mouvement de protestation – né de l’annonce, le 24 octobre dernier, des résultats de la présidentielle et des législatives, confirmant la victoire du parti au pouvoir, le Frelimo – est particulièrement prégnant dans la capitale Maputo, ainsi qu’à Chimoio (centre du pays), Nacala et Nampula (nord-est). L’évolution de la situation et son risque d’expansion seront évalués dans les jours à venir à l’aune de différents indicateurs tels que la mise en place d’un état d’urgence dans la province de Maputo ou dans l’ensemble du pays, la coupure totale d’internet et des réseaux de télécommunication, ainsi que la suspension de vols ou de possibles perturbations aériennes dans la capitale et dans les aéroports provinciaux.
Sénégal
Les législatives du dimanche 17 novembre ont consacré la victoire du Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) de Bassirou Diomaye Faye, huit mois après son succès à l’élection présidentielle. Dans l’attente de l’annonce précise des résultats, les adversaires du Pastef – notamment le Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Amadou Ba, deuxième de la dernière présidentielle – ont d’ores et déjà admis leur défaite. Le taux de participation provisoire de ce scrutin a été estimé à 49,72%. Si aucun incident majeur n’a été rapporté par les observateurs électoraux, la coalition Takku Wallu Sénégal de l’ex-président Macky Sall a toutefois dénoncé des irrégularités, accusant même le Pastef de fraudes massives.
Amériques
Brésil
Le 14 novembre dernier, quatre jours avant le début d’un sommet du G20, deux explosions ont eu lieu dans la capitale Brasilia, sur la place des Trois-Pouvoirs, aux abords de la Cour suprême du Brésil. Selon les autorités locales, un véhicule aurait d’abord explosé avant que son propriétaire, proche de la mouvance bolsonariste, ne soit tué par sa ceinture d’explosifs en tentant de s’approcher du Tribunal suprême fédéral. Pour rappel, cette place des Trois-Pouvoirs – où se situe la Cour suprême, mais aussi les sièges des pouvoirs exécutif et législatif du Brésil – fut aussi en janvier 2023 le lieu de la révolte des soutiens de l’ancien président Jair Bolsonaro, après que ce dernier fut défait à la présidentielle d’octobre 2022 par l’actuel chef d’État, Lula da Silva.
Europe
Azerbaïdjan/France
Les tensions diplomatiques qui ne cessent de se dégrader entre Paris et Bakou sont encore apparues en marge de la COP29 organisée dans la capitale azerbaïdjanaise. Outre l’absence prévue d’Emmanuel Macron à ce sommet, ce fut au tour d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de faire défection après une nouvelle déclaration du président azerbaïdjanais comparant la Nouvelle-Calédonie à une colonie française, après avoir fait de même avec la Guadeloupe, la Martinique et la Corse. Si Paris ne cesse de dénoncer la dérive autoritaire du président Ilham Aliev – récemment documentée par plusieurs rapports d’ONG dont Human Rights Watch – et les tentatives de désinformation et de déstabilisation de Bakou, la partie azerbaïdjanaise a toujours reproché à la France d’avoir soutenu l’Arménie dans le conflit du Haut-Karabagh dont l’Azerbaïdjan est sorti vainqueur. Au-delà de ces rapports de forces géopolitiques, l’extrême prudence reste de mise pour tout voyageur français dans ce pays du Caucase. Sur place, il est conseillé de n’exprimer aucune opinion personnelle de nature politique et de vérifier que rien de cet ordre ne puisse être utilisé contre soi, y compris sur des espaces de stockage (téléphone, ordinateur, clé USB, disque dur externe, etc.). Pour rappel, trois ressortissants français ont été arrêtés depuis moins d’un an en Azerbaïdjan pour des raisons parfois obscures, dont Théo Clerc, un homme de 38 ans condamné à trois ans de prison pour un graffiti dans le métro.