Afrique
République démocratique du Congo
Les combats ont repris le week-end dernier dans la région du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, avec leur cohorte de victimes civiles et de populations déplacées. Ceci en dépit d’un accord de cessez-le-feu négocié fin juillet, puis l’adoption, début décembre, d’un document commun entre le Congo et le Rwanda voisin, parties prenantes de ce conflit. Cette région du Nord-Kivu reste dramatiquement affectée par les violences qui mettent aux prises l’armée congolaise, appuyée par différents groupes armés, et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame doivent se rencontrer le 15 décembre en Angola pour tenter une nouvelle fois de désamorcer ce conflit régional qui implique une multitude de groupes armés depuis plus de vingt ans.
Soudan du Sud
Après quatre mois d’interruption, les négociations entre le président sud-soudanais Salva Kiir et les groupes d’opposition non-signataires de l’accord de paix signé en 2018 font leur retour dans la capitale kényane Nairobi. L’objet de ces rencontres vise essentiellement à prendre en compte les demandes des groupes d’opposition qui contestent notamment l’adoption d’une nouvelle loi permettant des détentions sans mandat d’arrêt. Pour rappel, après avoir fait sécession du Soudan, le Soudan du Sud est devenu indépendant en 2011 avant de connaître, entre 2013 et 2020, une guerre civile qui aurait fait près de 400.000 victimes. Des rivalités ethniques entre l’ethnie des Dinkas du président Salva Kiir, majoritaire au Soudan du Sud, et celle des Nuers du vice-président Riek Machar ont exacerbé le conflit dans ce pays enclavé qui demeure l’un des plus pauvres du monde.
Moyen-Orient
Région
La bande de Gaza reste sous le feu des frappes aériennes israéliennes, notamment dans le nord de l’enclave palestinienne, faisant de nombreuses victimes civiles. Dans le même temps, le cessez-le-feu entre Tsahal et le Hezbollah libanais demeure très fragile, des violations de cette trêve ayant été signalées de part et d’autre. Plus à l’est, le départ précipité du bourreau syrien Bachar al-Assad et la prise du pouvoir par les forces du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et différents groupes rebelles – notamment les milices druzes qui se sont soulevées dans le sud du pays ou encore les forces kurdes du FDS (Forces démocratiques syriennes) – dessinent un horizon nouveau pour le peuple multiconfessionnel syrien, mais font également naître quelques incertitudes, à l’intérieur du pays comme dans l’ensemble de la région.
Amériques
Mexique
L’arrestation, en juillet dernier, du cofondateur du cartel de Sinaloa, Ismael « El Mayo » Zambada, a ravivé la guerre des gangs dans la ville de Culiacán (État du Sinaloa, au nord-ouest du Mexique). Les affrontements entre les partisans de ce dernier et les « Chapitos » – en l’occurence les fils de Joaquin « El Chapo » Guzman – ont causé la mort d’au moins 425 personnes et la disparition de plus de 500 autres, victimes de fusillades, incendies criminels ou encore actes de torture. La situation sécuritaire continue de se détériorer malgré la présence des forces de sécurité fédérales qui ne parviennent pas à endiguer ce flot de violences. En conséquence, tout déplacement non essentiel dans cette zone du Mexique reste déconseillé.
Asie/Pacifique
Malaisie/Thaïlande
Les pluies diluviennes, à l’origine d’inondations dévastatrices, ont tué des dizaines de personnes et déplacé des milliers d’autres dans ces deux pays. Dans le sud de la Thaïlande, au moins 25 personnes ont perdu la vie et plus de 300.000 foyers ont été touchés, particulièrement dans les provinces de Pattani, Narathiwat, Songkhla et Yala. En Malaisie, près de 100.000 personnes sont sans abri à la suite de ces pluies torrentielles qui ont également tué au moins six personnes et provoqué des dégâts considérables dans les États de Terengganu (côte orientale) et de Kelantan, frontalier avec la Thaïlande à l’extrême nord-est du pays.
Europe
Géorgie
Plusieurs partis d’opposition ont vu leurs bureaux perquisitionnés par la police le 4 décembre dernier et Nika Gvaramia, leader de la Coalition pour le changement, a été brutalisé puis emmené par des policiers cagoulés. Dans le même temps, des milliers de manifestants poursuivent leu mobilisation dans la capitale Tbilissi pour protester contre la décision gouvernementale de suspendre les pourparlers sur l’adhésion à l’Union européenne. Signe de ce renforcement sécuritaire, le Premier ministre Irakli Kobakhidzé – du parti Rêve géorgien au pouvoir –a promis de réprimer les forces politiques « radicales » qu’il accuse d’être à l’origine de ces rassemblements. Plusieurs centaines de manifestants ont été arrêtés et plus d’une centaine ont dû être prises en charge pour des blessures liées aux heurts avec la police. De son côté, l’Union européenne dit réfléchir à des sanctions dans le cadre de ses relations bilatérales avec la Géorgie en raison de la répression brutale de ces manifestations.
Roumanie
La Cour constitutionnelle a décidé, le 6 décembre, d’annuler les résultats du premier tour de la présidentielle du 24 novembre dernier. En conséquence, le second tour prévu le 8 décembre a également été annulé. Il devait opposer la proeuropéenne Elena Lasconi au candidat prorusse Calin Georgescu, arrivé en tête de ce premier tour avec 23% des suffrages. La Cour constitutionnelle a motivé sa décision par des suspicions de violations de la transparence du financement électoral, ainsi qu’une campagne massive de désinformation sur les réseaux sociaux. De leur côté, les partis ultranationalistes et extrémistes proches de Calin Georgescu – qui ont obtenu 32% des voix aux législatives du 1er décembre – ont qualifié cette annulation de « coup d’État ». Si cette crise politique n’a pas provoqué de manifestations nationales de grande ampleur, l’arrestation de 21 paramilitaires liés à Georgescu, armés et transportant d’importantes sommes d’argent près de Bucarest, peut susciter des inquiétudes quant à la poursuite du processus électoral.