Le pays traverse une crise depuis cinq ans, due à la baisse des cours du pétrole. Son déficit budgétaire chronique a obligé l’Arabie à prendre une série de mesures pour diversifier son économie et pour faire entrer davantage d’argent dans ses caisses. Ainsi, il a dû introduire une TVA (à 5%) et des taxes sur les travailleurs étrangers. Ces dernières mesures ont d’ailleurs poussé 1,9 million d’entre eux à quitter le pays en moins de trois ans.
Dès juillet 2017, Riyad avait imposé aux expatriés une taxe mensuelle pour chaque personne à charge, allant de 100 riyals (27 dollars) et devant atteindre 400 riyals (107 dollars) en 2020. En 2018, les autorités ont aussi introduit un impôt annuel pour les expatriés, obligeant chaque société saoudienne employant plus d’expatriés que de Saoudiens à payer autour de 400 riyals par tête en 2018 puis 800 riyals (213 dollars) en 2019.
Les baisses de production programmées par l’OPEP réduisent les perspectives de croissance à court terme de l’économie de l’Arabie saoudite. Le secteur pétrolier ne génère donc plus suffisamment d’emplois pour absorber l’augmentation de la population et de la main-d’œuvre, ce qui explique les réformes menées par le prince héritier Mohamed Ben Salman depuis quelques années. L’économie du pays est donc en voie de diversification, renforcée par le programme Saudi Vision 2030, lancé par le prince en 2016, dont les premières réalisations ont débuté en 2017. Programme qui se définit en 3 volets principaux : la création d’un Fond d’Investissement public (PIF) financé par la privatisation d’entreprises publiques ; le Plan de transformation nationale (NTP) ; et le Plan d’ajustement budgétaire 2020. Les mesures dédiées au soutien de l’emploi des nationaux ont contribué à faire diminuer le taux de chômage.
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› Les conditions légales pour vivre et travailler
Il est indispensable d’entrer sur le territoire avec un visa, mais selon la raison pour laquelle vous pénétrez en Arabie saoudite, vous avez le choix entre ces visas : d’affaires, de travail (expatriation)/de résidence, de transit, de visite familiale, étudiant, de prolongation, de service, religieux (avec La Mecque).
Jusqu’en 2018, pas de tourisme pour ce pays : il n’était pas possible de passer les frontières sauf pour les pèlerins se rendant sur les lieux saints de l’islam, les hommes ou femmes d’affaires, ou travailleurs migrants. Grande nouveauté, le prince héritier à annoncer la délivrance de visas de tourisme à partir du premier semestre 2018. Le prince héritier a dévoilé un méga projet de zone de développement futuriste dans le nord-ouest du royaume, dont un volet touristique.
Aujourd’hui, pour ceux qui souhaitent s’installer en Arabie Saoudite, seul un sponsor (un employeur ou un citoyen saoudien ou étranger sous certaines conditions) pourra faire la demande d’un visa « de visite ».
Une fois le visa délivré, le demandeur dispose d’un délai de 3 mois pour traverser les frontières saoudiennes, par voie aérienne uniquement, aucune entrée par la route n’étant autorisée.
Votre passeport pourra être conservé par votre sponsor durant toute la durée de votre séjour.
Les femmes voyageant vers l’Arabie saoudite doivent obtenir une autorisation du ministère des Affaires étrangères.
Attention, si votre passeport comporte un ancien tampon d’Israël, vous ne pourrez pas rentrer.
Une fois arrivé, pour vous expatrier en Arabie Saoudite, vous devrez obtenir un permis de séjour, « l’iqama », délivré par la direction de l’Immigration.
Ce document vous sera demandé à tout moment, vous en aurez besoin pour toutes vos démarches.
› Trouver un emploi
Le Royaume donne de plus en plus la priorité à la force de travail locale et l’emploi des Saoudiens dans le secteur privé est privilégié. De nombreux étrangers quittent le territoire pour cette région (près de 2 millions ces trois dernières années).
Pour obtenir un visa de travail, il faut tout d’abord trouver un sponsor. C’est lui qui se chargera des démarches. Si la demande est acceptée, vous pourrez travailler en Arabie Saoudite, mais pour sortir du pays, il vous faudra aussi une autorisation signée par votre patron !
Si votre contrat est rédigé en arabe, il est préférable de demander une copie traduite certifiée. Le salaire moyen est de 1 500 €/mois, mais il s’agit du salaire local, bien moindre que ce que peut obtenir un expatrié en entreprise internationale. Le salaire pour les travailleurs étrangers tend à se réduire cependant, notamment en raison d’une taxe appliquée sur les salariés étrangers afin de favoriser l’emploi local.
En Arabie Saoudite, il n’est pas rare de travailler plus de 42 heures par semaine.
Pour obtenir un contrat, vous devrez néanmoins passer la barrière des quotas, chaque entreprise étant obligée d’employer en priorité des natifs.
Les modalités d’obtention d’un visa de travail en Arabie Saoudite devraient cependant pouvoir être plus simples dans les années à venir. Le Royaume s’apprête en effet à mettre en circulation des permis de travail pour les étrangers. Une étape de plus dans la modernisation du Royaume initiée par le plan Vision 2030. Cette évolution, annoncée au début de l’année 2018 est un enjeu majeur de développement pour le pays qui accueille près de 9 millions de travailleurs étrangers. Cependant, cette facilitée sera limitée à un certain nombre d’entreprises enregistrées auprès du ministère du Commerce et de l’investissement.
Avant tout, sachez-le, les employeurs saoudiens contactent très souvent vos employeurs précédents afin d’en savoir plus sur vous. Il faudra que vous trouviez un travail avant d’arriver en Arabie saoudite.
Pour cela, il est possible de contacter les cabinets de recrutement (comme Manpower recruitment, Zahrat al Kairawan ou Wadi Hanefa).
Il est aussi possible de se rapprocher du bureau de Business France ou encore des chambres de commerce.
Les réseaux, les journaux internationaux sont également de bons moyens pour trouver un emploi en Arabie Saoudite.
› Les secteurs porteurs d'emploi
Il est conseillé de se rendre en Arabie saoudite pour travailler si l’on est diplômé et cadre supérieur, la main-d’œuvre venant du tiers-monde étant très importante.
Le secteur de l’énergie est un secteur porteur pour travailler en Arabie Saoudite, tant dans les hydrocarbures que le nucléaire : le pays s’équipe en centrales afin de soutenir la croissance en sus du gaz et du solaire. 16 réacteurs nucléaires sont en cours de réalisation jusqu’en 2030.
Autres secteurs amenés à se développer : les technologies de l’information et de la communication, le recyclage, l’expertise en BTP, les métiers de la santé, la programmation informatique. À Khobar, la plupart des emplois des expatriés sont dans le secteur du gaz et du pétrole, voire de l’import-export, mais aussi de la restauration.
Quant à Djeddah, l’un des principaux ports du Royaume, il offre principalement des emplois liés au raffinage du pétrole et à la logistique portuaire.
La ville abrite en outre le plus grand quartier d’affaires du Moyen-Orient.
Toujours dans une optique de favoriser les emplois locaux, le ministre saoudien du Travail, Ali Al-Ghafis, a émis en janvier 2018 une décision ministérielle prévoyant de limiter l’exercice de 12 fonctions aux citoyens saoudiens exclusivement, dès le mois de septembre 2018. Les activités en question concernent la vente des lunettes, des montres, des appareils et des équipements médicaux.
Elles incluent également la vente des appareils électriques et électroniques, les pièces de rechange pour voitures, les matériaux de construction, les tapis, les voitures et les motos, les meubles, les vêtements prêts à porter, la vaisselle et la pâtisserie…
L’Arabie saoudite impose également le recrutement des Saoudiens uniquement, dans les secteurs de l’assurance, des communications et des transports, dans l’optique de lutter contre un fort taux de chômage.
› Créer son entreprise
Les flux des investissements étrangers en Arabie Saoudite ont augmenté de plus de 120% entre 2017 et 2018, pour atteindre 3,2 milliards.
Le gouvernement a néanmoins fortement investi dans l’infrastructure domestique pour attirer les investissements. Les autorités accueillent positivement les Investissements étrangers en raison de leur capacité à transmettre les technologies, employer et former la main-d’œuvre locale, favoriser le développement économique… L’inflation maîtrisée, la relative stabilité de la devise, l’ouverture des gaz en amont aux capitaux étrangers ainsi que les programmes de privatisation attirent les investisseurs dans le pays. La bonne performance du secteur bancaire stimule la croissance du secteur non pétrolier.
Le Royaume constitue donc toujours un marché porteur dans la plupart des secteurs, tout en sachant que le Programme Vision 2030 vise à diversifier l’économie du royaume, encore trop dépendante du pétrole, en attirant les investissements étrangers.
Au-delà des opportunités dans le secteur pétrolier et parapétrolier, les principales perspectives pour créer son entreprise en Arabie saoudite se situent dans les secteurs des transports ferroviaires urbains et à grande vitesse, le nucléaire civil et la défense.
Par ailleurs, de nombreux secteurs peuvent intéresser les PME, tout particulièrement les biens de consommation (luxe, cosmétiques), l’agro-alimentaire et les équipements de télécommunication.
Etudier
› Scolariser ses enfants
En Arabie saoudite, il est quasi impossible de scolariser ses enfants dans les établissements publics lorsque l’on est étranger, la préférence nationale étant appliquée.
Il existe trois écoles francophones en Arabie saoudite : à Riyad (l’Efir), Al-Khobar (lycée MLF) et Djeddah (l’Ecole française internationale, le Lycée français).
Il existe de nombreuses autres écoles internationales (appliquant le système américain ou britannique).
› S’inscrire à la fac
Chaque année, les universités saoudiennes peuvent accepter un quota d’étranger (environ 5%). Les domaines d’études les plus accessibles et réputés sont les études de langue arabe et les programmes en études islamiques.
Il existe un système de bourse, externe (comprend le logement, un billet d’avion aller-retour et les soins de santé gratuits) ou interne (concerne les enfants d’expatriés qui n’ont droit qu’un accès aux études).
L’Arabie saoudite est composé de 21 universités publiques, ainsi que des établissements privés. Les Universités les plus connus pour accueillir les étrangers sont celles de Médine, la Mecque, et l’Université du roi Saoud.
Les études en médecine sont inaccessibles aux étrangers. Ceux des autres domaines sont presque inaccessibles, il y a quelques étrangers qui doivent avoir des résultats exceptionnels et un coup de pouce d’une connaissance pour pouvoir y accéder.
L’ouverture de l’Université de la Princesse Noura, réservée exclusivement aux femmes, a offert la possibilité́ de nouveaux partenariats avec la France, notamment dans le domaine de la formation technique et de l’enseignement professionnel.
Les conditions d’admission dépendent du cursus et de l’université choisis.
Attention, les hommes et les femmes sont séparés durant les cours.
Il vous sera également impossible de travailler durant vos études.
Stages, VIE, PVT
› Trouver un stage
Difficile de trouver un stage en Arabie saoudite, les entreprises n’ayant pas pour habitude de prendre des stagiaires.
Le plus facile est de vous tourner vers une entreprise étrangère, voire française.
Parler l’arabe est évidemment un plus. Vous devrez avoir un visa de travail.
› V.I.E.
Le volontariat international (VI) en entreprise (VIE) et administration (VIA) se définit comme une mission professionnelle à l’étranger, de 6 à 24 mois, bénéficiant d’un statut public protecteur. La mission VIE/A est aujourd’hui destinée aux jeunes diplômés, hommes et femmes, de 18 à 28 ans. Tous les métiers sont concernés.
Les missions de volontariat se déroulent :
- En entreprise,
- Au sein de structures françaises relevant du ministère des Affaires étrangères et du Développement international (MAEDI) et de Bercy,
- Au sein de structures publiques locales étrangères,
- Auprès d’organisations internationales et d’associations agréées
Pour postuler en V.I.E en Arabie Saoudite, il vous faudra tout d’abord avoir participé à la journée d’appel à la Défense puis créer votre profil sur Civiweb en fournissant vos coordonnées, votre CV et joindre votre attestation de participation à la journée d’appel à la Défense.
Sur Civiweb, vous trouverez des offres pour être volontaire en Arabie saoudite, ainsi que le barème des indemnités, www.civiweb.com
Business France accompagne également les jeunes intéressés par un V.I.E. ou un V.I.A. Aux E.A.U, les candidatures en V.I.A seront traitées par la DGTPE Bureau Resinter 1, Sélection et gestion des VIA au ministère de l’Economie, des Finances et de l’Emploi (139, Rue de Bercy, 75012 Paris) et les V.I.E. par Business France (77, boulevard Saint-Jacques, 75014 Paris, export.businessfrance.fr).
Pour effectuer un Volontariat International en Entreprise en Arabie Saoudite, il est enfin possible de contacter directement les entreprises françaises via la chambre de commerce.
Coût de la vie
› Logement
Il est très difficile de trouver un hébergement à Riyad, il est toujours préférable de négocier un logement de fonction avant de partir.
Car non seulement il y a pénurie, mais en plus les logements disponibles sont très chers. Pour se loger en Arabie Saoudite, la plupart des expatriés vivent dans des « compounds », des résidences fermées, dans des logements dont les prix varient de 900 à 2 500 €/mois. Les prix sont moins élevés dans les logements indépendants.
Les baux varient de 6 mois à 1 an, et les prix des loyers sont payables en une fois, avant de s’installer.
L’employeur, le sponsor ou les collègues sont le meilleur moyen pour trouver une location. Les agences ne s’occupent, pour l’essentiel, que de la vente de biens. Si ce n’est pas votre entreprise qui vous trouve un logement, pensez à demander conseil auprès d’un avocat.
› Transports
Le moyen le plus utilisé pour se déplacer en Arabie saoudite et relier les principales villes de l’Arabie est l’avion grâce à une vingtaine d’aéroports répartis sur le territoire. Sur les lignes intérieures, le transport est assuré dans de bonnes conditions principalement par la compagnie nationale Saudia, ainsi que plusieurs compagnies privées.
Beaucoup d’autoroutes relient les principales villes et il existe pour l’heure une liaison ferrée entre Riyad et Dammam sur la côte est. Attention, prendre le train ici est comme prendre l’avion, les contrôles avant de monter à bord sont nombreux, il faut donc arriver à l’avance.
Il existe des lignes longue distance de bus, reliant les principales villes. En ville, le taxi ne peut être pris qu’à la condition de le réserver à l’avance. Il est recommandé de ne circuler que sur et à proximité des grands axes de circulation et de ne pas s’éloigner des villes.
Les conditions de transport pour les femmes sont un peu particulières. Ainsi, elles doivent monter dans les premières rangées dans le bus, en première classe dans le train.
Malgré un réseau routier moderne, en bon état et bien équipé, le non-respect du code de la route et le comportement irresponsable des conducteurs font de la conduite, en ville comme ailleurs, un péril permanent et croissant. Le permis de conduire international doit être demandé avant le départ de France, il ne peut être délivré qu’aux personnes pouvant justifier d’un domicile en France.
La Mecque et Médine sont interdites aux non-musulmans.
L’Arabie saoudite souhaite convertir peu à peu ses citoyens aux transports en commun : d’ici 2019, Riyad, disposera d’un réseau de métro de six lignes, correspondant à 176 kilomètres et 85 stations et qui sera complètement construit en cinq ans ! Le prix moyen d’un ticket de transport en commun est d’environ 0,67€ (3 SAR).
Santé
Le gouvernement a rendu l’assurance médicale obligatoire pour les résidents nationaux et étrangers, même pour ceux séjournant brièvement en Arabie Saoudite. Les grandes entreprises souscrivent à une assurance médicale pour leurs employés.
Il est recommandé de prendre une assurance qui couvre les frais de rapatriement sanitaire en cas d’urgence médicale.
L’Arabie saoudite dispose d’un service de soins de santé bien développé et facilement accessible, et compte plus de 300 hôpitaux, la plupart des installations dans les grandes villes offrent des services de haute qualité à prix très élevé, avec du personnel en majorité anglophone.
Les établissements hospitaliers privés exigent, pour la plupart, le paiement au moment du traitement. Dans le cas d’urgences médicales ou de l’examen physique de routine, les expatriés doivent payer les frais eux-mêmes. L’Arabie saoudite est d’ailleurs classée au 25e rang des pays prodiguant les meilleurs soins de santé, juste derrière le Canada.
Attention, certains médicaments sont interdits en Arabie saoudite, comme les somnifères ou antidépresseurs.
Fiscalité
Les expatriés travaillant en Arabie Saoudite, sont exemptés d’impôts sur le revenu, d’impôt et de taxe foncière, de TVA… Ce phénomène s’explique notamment par l’absence de système de santé pour les étrangers.
Les conditions financières très avantageuses qui ont attiré les expatriés en Arabie saoudite tendent à se dissiper.
Les entreprises sont taxées, selon qu’elles sont étrangères ou pas, et selon leur activité ; les profits sont taxés quant à eux à 15 %.
Une convention fiscale a été signée entre la France et l’Arabie Saoudite.
Une TVA a été instaurée en Arabie saoudite, à 5%.
Retraite
Rares sont les expatriés français à vouloir passer leur retraite en Arabie saoudite, d’autant qu’aucun visa n’est délivré pour cette catégorie de population.
Certes, il n’y a pas d’impôt sur le revenu, mais la vie est relativement chère là-bas et les contraintes pour les Occidentaux fortes, en particulier pour les femmes.
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