Archipel de trente-trois îles situé entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, Bahreïn est le plus petit Etat de la péninsule arabique. À 6 heures de vol de Paris, c’est une destination phare de l’expatriation au Moyen-Orient : plus de la moitié de sa population est composée d’étrangers ! Cette tendance pourrait encore s’accentuer puisque, selon l’édition 2017 du sondage Expat Insider, Bahreïn se classe en tête des pays où il fait le mieux vivre pour les expatriés.
Sa réglementation fiscale, la plus basse du Golfe persique, et sa position stratégique au centre du Golfe, en font un lieu prisé des investisseurs souhaitant approcher le marché oriental. Aux nombreuses opportunités professionnelles, souvent accompagnées de salaires élevés, s’ajoute une bonne qualité d’éducation, de soins et d’infrastructures, propices à l’installation en famille. De plus, l’intégration y est plutôt facile, du fait notamment que les trois quarts des bahreïniens parlent l’anglais. Contrairement aux autres émirats du Golfe, la monarchie pétrolière, confrontée au déclin des réserves d’or noir depuis les années 1970, a veillé à diversifier son économie, en misant notamment sur le secteur bancaire (16,7 % du PIB réel en 2016, soit le niveau le plus élevé des pays du Golfe). Manama, la capitale, est ainsi devenue la première place financière du Golfe – le « Wall Street » de la finance islamique!
Deux autres secteurs ont largement contribué au développement : la manufacture, qui représente 14,4% du PIB (la fabrication d’aluminium en tête), et le tourisme, principalement en provenance d’Arabie saoudite. Ainsi, en 2015, le secteur des hydrocarbures ne représentait plus que 19,3% du PIB contre 24,1% entre 2010 et 2014, et 50% des exportations contre 63,6% les quatre années précédentes, selon le Fonds Monétaire International.
Cependant, Bahreïn pourrait devenir un producteur majeur de pétrole dans les années à venir, grâce à la découverte, en avril 2018, d’un gigantesque champ pétrolier, le plus grand jamais mis au jour (potentiellement 80 milliards de barils!)
L’avenir s’annonce donc prometteur, même si la récente crise du Golfe a provoqué la suspension de projets d’infrastructures, en particulier la construction d’un « pont de l’amitié » de 40 km reliant Bahreïn au Qatar (le plus long du monde !), dont le contrat avait été accordé à la société française Vinci.
Le point noir reste le climat politique, tendu depuis la répression en 2011 d’un vaste mouvement de contestation populaire. De quoi inquiéter certains investisseurs, qui se sont tournés vers le Qatar et Dubaï, épargnés par les vagues de soulèvements arabes. Mais les flux d’IDE à destination du Bahreïn sont depuis repartis à la hausse : en 2017, ils ont augmenté de 160% par rapport à 2016, atteignant le niveau record de 733 millions USD. Le secteur de l’information, de la communication et des technologies (ICT) représente 54% de ces IDE. Les principaux pays investisseurs sont l’Arabie Saoudite, le Koweït, l’Inde et les Emirats arabes unis.
Si la monarchie pétrolière a retrouvé le calme, les tensions restent vives entre sunnites et chiites, ces derniers dénonçant des actes de discrimination de la part du pouvoir. En 2017, la recrudescence des arrestations arbitraires et la reprise des exécutions capitales ont, en outre, conduit Amnesty International à publier un rapport accablant sur la situation des droits de l’homme à Bahreïn.
Si les étrangers sont généralement épargnés par cette violence, la prudence reste de mise. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter le site de l’ambassade de France à Bahreïn, où sont signalées les éventuelles manifestations.